Pour y parvenir, le programme leur fournit des intrants agricoles de qualité, les forme aux nouvelles techniques et propose des méthodes de conservation des produits après leur récolte et de vente pour en faciliter la commercialisation (ventes groupées, formalisation du cadre de concertation entre producteurs et transporteurs etc.). L’impact de ces différentes initiatives est déjà perceptible avec une hausse importante des revenus des producteurs dans les trois provinces ciblées.
Pour Alfred Kibangula Asoyo, coordonnateur national du projet, la construction d’infrastructures appropriées (pistes rurales, entrepôts de stockage et marchés) a permis de revitaliser la production agricole et d’en améliorer la commercialisation. « Ces différents ouvrages relient désormais les bassins de production aux grands marchés de consommation tout en facilitant l’acheminement des produits agricoles. Aujourd’hui, on peut observer une augmentation progressive des revenus de petits producteurs regroupés le plus souvent en associations et dotés de caisses villageoises autogérées »,affirme t- il.
La floraison de ces caisses d’épargne reflète l’essor de l’activité économique locale et la reprise des échanges monétaire dans la région. Cela a, par extension, amélioré la sécurité alimentaire, l’éducation des enfants et le bien-être des ménages dans toute la zone d’intervention du projet.
L‘union fait la force
Pour Sarah Fatuma, présidente de l’association TOSUNGANA, ce projet a surtout contribué à unir et autonomiser les femmes de cette province. « Avant la mise en œuvre du projet, chacune d’entre nous travaillait pour son propre compte. Mais, depuis que le PARRSA nous a appris à collaborer nous réalisons toutes nos activités ensemble. Nous cultivons désormais les champs ensemble, nous récoltons ensemble, nous stockons dans notre entrepôt et vendons ensemble. Les recettes obtenues sont placées dans une caisse villageoise autogérée », affirme-t-elle. Les résultats de ce nouveau mode de fonctionnement sont impressionnants. Structurées et organisées, les femmes de l’association sont plus fortes et peuvent recruter de la main-d’œuvre parmi les autres femmes membres de l’organisation. Leurs tâches sont bien réparties. Les unes travaillent aux champs, les autres s’occupent de la vente groupée et de la promotion des produits agricoles. D’autres encore sont affectées à la gestion et à l’entretien de l’entrepôt du village construit par le projet (avec leur participation financière) tandis que d’autres s’emploient à la transformation du manioc grâce à la formation et aux équipements qu’elles ont reçus.
Lorsqu’il parcourt les nouveaux champs qui s’étendent à perte de vue dans toutes les provinces ciblées par le projet PARRSA, Amadou Oumar Ba, responsable du portefeuille agricole de la Banque mondiale en RDC se réjouit de ses résultats et de son impact perceptible. Depuis le début de sa mise en œuvre en 2011, 106 922 ménages, dont 40 % de femmes, en ont bénéficié. Il a également réhabilité 2269 km de pistes rurales, construit quatre marchés et 16 entrepôts de stockage d’une capacité de 50 à 80 tonnes chacun permettant ainsi de stocker les produits et de les acheminer des zones de production vers les centres de commercialisation et de consommation. Toutes ces infrastructures ont permis de désenclaver des milliers de villages et ont amélioré le conditionnement, le stockage et la vente des produits agricoles. « Je suis rassuré », conclut-il. « Car lorsque l’on finance l’agriculture, nous agissons sur 75% de la population pauvre du pays, et remplissons pleinement la mission de la Banque mondiale qui consiste à lutter contre la pauvreté et à favoriser une croissance économique qui profite à l’ensemble des citoyens ».