Au mois d’avril dernier, le Groupe de la Banque mondiale a adopté un Plan d’action sur le changement climatique pour répondre à la hausse des demandes de soutien de ses pays clients dans ce domaine. Avec ce plan, il prévoit d’intégrer les enjeux du changement climatique dans l’ensemble de ses activités et d’accroître ses engagements dans des secteurs à fort impact tels que les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la prévention des catastrophes et la résilience urbaine.
« Le Plan d’action sur le changement climatique est la feuille de route par laquelle le Groupe de la Banque mondiale inscrit sa propre action dans le cadre des engagements de l’accord de Paris », explique John Roome, directeur principal chargé des questions relatives au changement climatique à la Banque mondiale. « Avec ce plan, il s’agit de mettre en commun les ressources de nos différents secteurs et de les diriger là où elles auront l’impact le plus grand, et d’offrir ainsi aux pays des solutions qui leur permettent de réduire leurs émissions et de renforcer leur résilience. »
Depuis le début de l’année 2016, la Banque a intensifié son action dans la lutte contre le changement climatique et apporté son soutien dans un large éventail de domaines : elle a notamment engagé de nouveaux financements en faveur de l’énergie solaire et éolienne, soutenu le renforcement de la résilience en milieu urbain mais aussi chez les agriculteurs et les communautés de pêcheurs, aidé les pays à mieux gérer leurs ressources forestières, favorisé la mobilisation auprès du secteur privé de plusieurs milliards de dollars dans des investissements durables, contribué à la réduction de la vulnérabilité des petits États insulaires ou encore assuré la promotion des dispositifs de carbone dans le cadre d’initiatives mondiales. Nous vous proposons ci-dessous un aperçu de ces interventions.
Dans la perspective de la COP22, qui se tiendra à Marrakech, au Maroc, du 7 au 18 novembre, le Groupe de la Banque mondiale, par la voix de son président Jim Yong Kim, a tracé les grandes lignes de ses axes d’action prioritaires (a), à savoir faciliter la transition vers des sources d’énergie renouvelables et à faibles émissions de carbone, « verdir » le secteur financier et amplifier les initiatives mondiales en faveur de l’efficacité énergétique.
Au centre de ces efforts figure la volonté d’aider davantage les pays à intégrer le changement climatique dans leurs processus nationaux de planification et de budgétisation et à tenir les engagements qu’ils ont pris à Paris — ce que l’on appelle dans le jargon des négociations climatiques les « contributions décidées à l’échelle nationale ».
La Banque, qui avait dévoilé à Paris l’adoption d’un nouveau « Business plan » pour le climat en Afrique, annoncera à l’occasion de la COP22 de nouvelles avancées dans ce domaine. Ce plan vise à lever 19 milliards de dollars d’ici 2020 en faveur d’investissements qui permettront de renforcer la résilience de l’environnement et de la population et d’améliorer la situation énergétique grâce aux énergies renouvelables. Il sera en grande partie financé par le biais de l’IDA, le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.
Un nouveau plan d’action pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sera aussi présenté à la COP22. Dans une région qui est l’une des plus exposées au changement climatique, ce plan portera principalement sur la sécurité hydrique et alimentaire, ainsi que sur le développement urbain et ses enjeux de durabilité, de résilience et de mobilité, sur la promotion de la transition énergétique et sur la protection des populations les plus vulnérables aux chocs climatiques.
« Les contributions décidées à l’échelle nationale constituent la pierre angulaire de l’accord de Paris, mais nous savons qu’elles ne nous permettront pas, en l’état, d’atteindre notre objectif ultime : la limitation de la hausse des températures mondiales en dessous de 2°C », rappelle Laura Tuck. « C’est pourquoi il est crucial que nous aidions les pays à atteindre rapidement leurs objectifs et leur permettre ainsi de revoir leurs ambitions à la hausse dans les prochaines années. »
Voici un aperçu des activités du Groupe de la Banque mondiale dans le domaine du changement climatique depuis la COP21 à Paris :
Énergies propres
Efficacité énergétique et hydrofluorocarbures
Agriculture climato-intelligente
Forêts
Croissance verte
Transport
Villes et bâtiments
- Au mois de juillet 2016, le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un financement de 150 millions de dollars pour un projet d’urbanisation durable (a) dans la ville de Ningbo, en Chine. Ce projet vise à soutenir le développement et le transport urbain, ainsi que la résilience au changement climatique dans l’une des agglomérations du pays qui connaît l’expansion la plus rapide.
- Le portefeuille d’investissements d’IFC dans l’écoconstruction dépasse à présent les deux milliards de dollars. Son programme EDGE pour la transformation du marché de la construction écologique (a) apporte son soutien au respect de normes écologiques dans le bâtiment, finance la construction d’immeubles résidentiels, d’hôpitaux et d’établissements scolaires « verts » et aide les banques à accroître leurs prêts dans l’écoconstruction.
Réduire la vulnérabilité et renforcer la résilience au changement climatique
Verdir le secteur financier
Mettre un prix sur le carbone
- En avril 2016, six chefs d’État et de gouvernement, un maire et un gouverneur d’État, de concert avec les dirigeants du Groupe de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ont lancé un appel à leurs homologues du monde entier en faveur de la tarification du carbone. Leur objectif : accroître ces dispositifs pour qu’ils couvrent 25 % des émissions mondiales d’ici 2020 (soit le double du niveau actuel) et atteindre 50 % dans les dix années suivantes.
- En 2016, la Coalition pour le leadership en matière de tarification du carbone (CPLC), une initiative regroupant plus de 20 pays et 100 entreprises, a rendu public son plan de travail, annoncé les noms de ces deux coprésidents et accueilli de nouveaux membres. Dans un communiqué publié au mois d’avril, elle a lancé un appel à la fixation d’objectifs mondiaux dans le domaine de la tarification des émissions de carbone.
- Dans le cadre du Partenariat pour le développement des marchés du carbone (PMR) (a), la Banque mondiale collabore avec plusieurs pays à l’introduction de mécanismes de tarification du carbone et d’autres instruments visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Au Viet Nam, ce partenariat aide les autorités à collecter des données sur les émissions de carbone et à mettre en place un système de notification et de vérification. Au Maroc, il aide les pouvoirs publics à mettre en évidence les réformes nécessaires à l’utilisation de mécanismes de marché pour la réalisation des objectifs nationaux fixés dans le cadre de l’accord de Paris. En Chine, le partenariat fournit une assistance technique pour la conception du système national d’échange de quotas d’émissions.