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Un accord historique pour continuer à produire du froid sans réchauffer la planète

17 octobre 2016


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Photo credit: Peter Morgan

LES POINTS MARQUANTS
  • Le 15 octobre, les parties au Protocole de Montréal sont convenues d’interdire progressivement la production et l’utilisation des hydrofluorocarbures (HFC), un groupe de GES principalement employés pour la climatisation et la production de froid.
  • Cet accord pourrait réduire de 0,5 °C le réchauffement mondial d’ici à la fin du siècle. C’est l’une des mesures les plus importantes prises à ce jour pour lutter contre les effets du changement climatique.
  • Cet accord pourrait réduire de 0,5 °C le réchauffement mondial d’ici à la fin du siècle. C’est l’une des mesures les plus importantes prises à ce jour pour lutter contre les effets du changement climatique.

La demande de froid est considérable. Aujourd’hui, dans certaines zones urbaines de la Chine, presque tous les logements sont climatisés, ce qui était très rare il y a vingt ans. Et dans des pays comme l’Inde, les ventes de climatiseurs progressent de plus de 10 % chaque année. À l’échelle mondiale, ce parc devrait compter 700 millions d’unités supplémentaires à l’horizon 2030.

Cette production de froid est bénéfique pour la santé et pour le développement : elle permet de conserver les denrées alimentaires, de réaliser des gains de productivité et d’améliorer les conditions de vie de centaines de millions de personnes.

Mais le climat en fait les frais, car la climatisation accroît la consommation d’électricité, surtout aux heures de pointe, et, dans peu de temps, la demande de froid sera supérieure à la demande de chauffage. Sur le plan technologique, la production de froid dépend aussi des hydrofluorocarbures (HFC), des gaz à effet de serre plus de 10 000 fois plus nocifs que le dioxyde de carbone (CO2).

Plus pour longtemps, cependant.

Le 15 octobre, à Kigali (Rwanda), les 197 parties au Protocole de Montréal sont en effet parvenues à un accord pour interdire progressivement les HFC sur l’ensemble du globe. À elle seule, cette décision pourrait éviter jusqu’à 0,5 ° C de hausse des températures moyennes mondiales d’ici à la fin du siècle. C’est l’une des mesures les plus importantes pour lutter contre les effets du changement climatique, et une avancée majeure vers les objectifs de l’accord de Paris qui entrera en vigueur le 4 novembre.

En tant qu’organisme d’exécution du Protocole de Montréal depuis 1991, le Groupe de la Banque mondiale a consacré à ce jour plus d’un milliard de dollars à des programmes visant à faire cesser la production et l’utilisation de substances qui dégradent la couche d’ozone. Comme son président, Jim Yong Kim, l’a indiqué clairement lors des Assemblées annuelles 2016 (a), il entend poursuivre sur cette voie, en aidant les pays à éliminer les HFC et à améliorer l’efficacité énergétique.

« Notre plan d’accompagnement consistera, entre autres, à renforcer nos opérations de prêt en faveur de projets de maîtrise de l’énergie, afin d’atteindre l’objectif d’élimination des HFC », a expliqué Anna Bjerde, directrice principale par intérim du pôle Énergie de la Banque mondiale. « Dans le cadre de notre Plan d’action sur le changement climatique, nous prévoyons d’accorder un milliard de dollars de prêts, d’ici à 2020, pour l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les zones urbaines. Ces aides pourraient encourager la conception de systèmes de refroidissement à haut rendement énergétique, qui utiliseront des réfrigérants sans impact sur le climat. »

Bon nombre de ces opérations sont déjà en cours. En Thaïlande par exemple, la Banque mondiale aide un fabricant local à lancer une nouvelle gamme de climatiseurs (a) dont le réfrigérant n’appauvrit pas la couche d’ozone et qui permettra de réduire d’un tiers les émissions de GES. 



« Nous allons nous concentrer sur les opportunités qui auront un triple effet bénéfique, à savoir sur les projets qui permettront de produire du froid avec une plus grande efficacité énergétique, qui réduiront la consommation d’énergie et qui n’utiliseront pas de produits chimiques dangereux pour l’environnement. Et, pour cela, nous allons apporter davantage de financements et intensifier notre assistance technique.  »
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John Roome

Directeur principal chargé des questions relatives au changement climatique

Les efforts d’élimination des HFC s’appuieront sur les programmes déployés avec succès par le Groupe de la Banque mondiale pour mettre fin, conformément au Protocole de Montréal, à la production et à l’utilisation de substances qui dégradent la couche d’ozone.

En Chine, en avril 2013, les autorités et le Groupe de la Banque mondiale ont commencé à travailler avec des entreprises locales pour interdire à terme la production des gaz HFC qui détruisent la couche d’ozone. Cinq usines ont été fermées à ce jour (a), ce qui représente 16 % de la capacité nationale de production de HFC. Le pays a aussi mis en place des mesures incitatives dans l’objectif d’éliminer d’ici à 2020 le HFC-23, un GES plus de 10 000 fois plus puissant que le CO2.

« Nous allons nous concentrer sur les opportunités qui auront un triple effet bénéfique, à savoir sur les projets qui permettront de produire du froid avec une plus grande efficacité énergétique, qui réduiront la consommation d’énergie et qui n’utiliseront pas de produits chimiques dangereux pour l’environnement », a indiqué John Roome, directeur principal chargé des questions relatives au changement climatique à la Banque mondiale. « Et, pour cela, nous allons apporter davantage de financements et intensifier notre assistance technique. »

Le Groupe de la Banque mondiale va également renforcer ses moyens d’action :

  • en lançant des études pour déterminer où les mesures pourraient avoir le plus d’impact (par exemple, d’après une étude menée au Pakistan, l’adoption de nouveaux types de réfrigérants pourrait faire diminuer de 40 % la consommation d’électricité nécessaire à la climatisation, et de 8 millions de tonnes les émissions de GES) ;
  • en combinant assistance technique, conseils aux pouvoirs publics et financement concessionnel ;
  • en faisant bénéficier les pays des nouveaux financements disponibles dans le cadre du Protocole de Montréal ;
  • en diffusant informations et bonnes pratiques pour accélérer l’action au niveau des pays.

Il a fallu plus de cinq ans pour parvenir à l’accord de Kigali, en donnant la priorité à des questions telles que la sécurité et la disponibilité de la technologie, les droits de propriété intellectuelle ou l’augmentation des financements. Tout au long de ce processus, la Banque mondiale a travaillé avec les pays développés et en développement sur des aspects essentiels, notamment pour définir plus clairement les dates d’expiration des brevets.

Depuis 1991, au titre du Protocole de Montréal, le Groupe de la Banque mondiale a appuyé plus de 700 projets visant à interdire l’emploi de substances appauvrissant la couche d’ozone pour la production de réfrigérants, de climatiseurs et de mousses. Ces projets ont déjà permis d’éliminer plus de 300 000 tonnes de ces substances, c’est-à-dire d’éviter l’émission de plus de 1,2 milliard de tonnes équivalent CO2.


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