« Pour nous, c’est vital. Nous avons déjà perdu un enfant ! » Tel est le cri du cœur d’Ashwak Althabibi, 36 ans et mère de six enfants, qui pleure la mort de sa fille Nora, l’an dernier. « Nous avons beaucoup tardé avant de trouver un moyen de transport pour aller à l’hôpital et, quand nous sommes enfin arrivés, Nora était morte », raconte-t-elle, au bord des larmes, avant d’ajouter, d’un ton plus serein, « je tiens vraiment à remercier l’équipe de vaccination, pour sa persévérance. Ils viennent vacciner régulièrement tous mes enfants. C’est une véritable consolation de voir que l’on s’occupe de nous. »
« Comme il n’y a aucun moyen de transport pour arriver jusqu’ici, il est de notre responsabilité d’aller vers ces habitants et de s’assurer que tous leurs enfants sont vaccinés, malgré les épreuves que traverse le pays », explique Hana Ali Nagi, une jeune bénévole de 19 ans qui participe à cette campagne.
Depuis le début du conflit qui sévit actuellement, , tandis que les chaînes d’approvisionnement en médicaments ont été rompues. Le personnel de santé étranger a pour l’essentiel quitté le pays et même les besoins quotidiens les plus essentiels sont devenus quasi impossibles à satisfaire : la plupart des gens doivent se battre chaque jour pour accéder à l’eau et aux équipements sanitaires et avoir de quoi se nourrir.
Cela fait bien longtemps aussi que les victimes ne se limitent plus aux militaires : , de sorte que .
, sans oublier les centaines d’autres dont la survie est menacée par la malnutrition ou la maladie. , tandis que 2,2 millions d’autres ont besoin d’une aide humanitaire urgente pour éviter que leur état nutritionnel ne se dégrade dangereusement.
Depuis 20 ans, le Yémen est secoué par des vagues d’instabilité politique sur fond de fragilité économique. À cela s’ajoutent des ressources naturelles limitées et des capacités institutionnelles insuffisantes pour bien exécuter les projets de développement. Cependant, s’agissant du secteur de la santé, le Groupe de la Banque mondiale sait d’expérience que, pour réussir, il faut s’assurer de l’adhésion des autorités, proposer des concepts simples et garantir une forte concertation entre les bailleurs de fonds.