D'est en ouest, l'Afrique subsaharienne est constituée essentiellement de zones arides, où réside la moitié de la population et les trois quarts des Africains les plus pauvres. Aujourd'hui, des sécheresses sévères et d'autres chocs environnementaux fragilisent les moyens de subsistance de millions d'individus sur le continent. Si rien n'est fait entre-temps, beaucoup d'autres seront exposés à des risques alors que le changement climatique menace d'étendre de 20 pourcent la superficie des zones arides.
Pour lutter contre cette menace, l'Union africaine a lancé en 2007 l'Initiative de la Grande muraille verte, un effort panafricain visant à combattre la désertification, la pauvreté et la dégradation des terres dans la région du Sahel-Sahara. Ce programme a tenu sa première conférence internationale à Dakar, au Sénégal, du 2 au 7 mai 2016. Plus de vingt ministres africains et partenaires au développement y ont confirmé leur engagement politique et financier en faveur de ce projet et ont préparé une feuille de route pour intensifier les actions sur le terrain.
Dans son discours d'ouverture, le directeur du développement durable région Afrique de la Banque mondiale, M. Jamal Saghir, a rappelé la nécessité de réaliser des investissements de grande ampleur pour renforcer la résilience des communautés et des paysages, condition indispensable pour relever les défis majeurs de la pauvreté, la sécurité environnementale et les crises humanitaires dans les zones arides africaines.
La Mauritanie a été l'un des pays africains les plus durement touchés par la sécheresse et la désertification durant ces trente dernières années. Le ministre mauritanien de l'Environnement et du Développement durable, M. Amedi Camara, a conduit une délégation lors de la Conférence de la Grande muraille verte, et a activement souligné le rôle de la Mauritanie dans ce projet à travers des programmes plurisectoriels intégrés, bénéfiques tant aux populations qu'à l'environnement.
Rôle de la Mauritanie
Dans la région sahélienne de la Mauritanie, l'acacia, une ressource traditionnelle, est utilisé dans la lutte contre la désertification et la pauvreté rurale. Cet arbre, qui prospère dans le sud chaud et sec du pays, est depuis longtemps considéré comme une source de gomme arabique – une gomme naturelle constituée de sève durcie. Très polyvalent, cet ingrédient est utilisé depuis 4 000 ans. Utilisée comme stabilisant dans de nombreux aliments, boissons et médicaments, la gomme arabique est devenue un produit incontournable pour les industries agroalimentaires et pharmaceutiques.
Tout comme l'acacia dont elle est issue, la gomme arabique est profondément enracinée dans l'histoire de la Mauritanie. Cultivée et consommée en Afrique de l'Ouest depuis des siècles, elle est devenue à partir du XVIIe siècle un produit d'exportation important vers l'Europe. La Mauritanie était autrefois le deuxième pays exportateur de gomme arabique, avec une production annuelle moyenne record de 5 700 tonnes. Toutefois, ces chiffres se sont brutalement effondrés suite aux sécheresses sévères des années 1970 et 1980, et ont continué à chuter avec la migration de masse des populations rurales vers les zones urbaines. À l'heure actuelle, la Mauritanie ne produit plus que 500 tonnes de gomme arabique par an environ.