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Construire des infrastructures scolaires de qualité pour les élèves et enseignants tchadiens

16 juin 2016


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Dans plusieurs régions du Tchad,  les salles de classe se résument à des constructions de fortune en paille surnommées « hangars ». Pendant la saison chaude, enfants et enseignants bataillent contre la poussière.

© Arne Hoel/Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • Un manque criant d’infrastructures scolaires dans cinq régions du Tchad oblige souvent à interrompre les cours avant la fin de l’année scolaire.
  • Afin de créer des conditions plus propices à l’apprentissage, un projet régional de la Banque mondiale dote 35 villages de 70 salles de classe, de 1 260 tables-bancs et de 70 blocs de latrines.
  • Au-delà de la construction d’infrastructures de qualité, le projet fournira du mobilier, des manuels scolaires, des ordinateurs, des livrets des maîtres et une formation professionnelle.

N’DJAMENA, le 16 juin 2016 –À N’Djamena comme dans de nombreuses régions du Tchad (Mandoul, Mayo Kebbi Est, Mayo Kebbi Ouest, Tandjilé), les salles de classe se résument souvent à de simples abris de fortune en plein air, appelés « hangars » et généralement construits en paille. Pendant la saison chaude, enfants et enseignants bataillent contre la poussière. Durant la saison des pluies, les écoles sont purement et simplement fermées.

« Parmi les 876 écoles que compte la région de Mandoul, 80 % sont des hangars alors que nous sommes dans une zone à forte pression pluviométrique. L’arrivée des premières pluies nous oblige à interrompre la scolarité. Tout cela porte un coup dur à l’achèvement des programmes d’enseignement », insiste Nour Amat Oudah, délégué régional à l’éducation. Plus à l’Ouest, dans le département de Mayo Dalla, le chef de service des enseignements de l’inspection, Urbain Mbaïramadji Dorom déplore la même situation : « Les problèmes d’infrastructures dans notre département ne nous permettent pas de respecter le calendrier scolaire et de terminer les programmes. Seules 60 salles de classe sur 273, sont construites en dur et seulement 40 d’entre elles sont en bon état. Les autres sont des hangars faits de tiges de mil au gré des récoltes. »

Dans certains départements, le nombre de jours de classe annulés est à peine croyable. Selon l’inspecteur départemental de Pala, Abadou Hamadou Roufaou, « le ratio élèves-salles de classe construites en dur est troublant. On estime qu’il y a un peu près une salle de classe construite en dur sur une population de 2 000 élèves. Dans un tel contexte, les élèves sont incapables d’être assidus durant les neuf mois scolaires. »

Un projet qui changera la donne

Le 25 mars dernier, tous les parents d’élèves présents dans la cour de l’école de Kaba 6, dans le département de Bahr Sara, pour assister à la visite de l’équipe du Projet d’appui à la Réforme du secteur éducatif (PARSET 2), ont accueilli dans un tonnerre d’applaudissements et de cris de joie   l’annonce de l’achèvement de la construction de deux salles de classe et de quatre cabines de latrines pour les filles et les garçons.  

Grâce à la deuxième phase du PARSET, l’année scolaire à venir se présente sous de meilleurs auspices pour les 35 villages bénéficiant du projet, avec la construction en cours de 70 nouvelles salles de classe. « Dans notre département du Mandoul, nous sommes confrontés à un énorme problème d’infrastructures scolaires. Nous manquons de locaux solides, sûrs et confortables pour accueillir nos élèves. Je tiens donc à exprimer mon sentiment de satisfaction vis-à-vis de ce projet et de l’engagement de la Banque mondiale »,  s’est réjoui Nour Amat Oudah.

Même son de cloche du côté des autres villes et villages, où les parents et les différents acteurs de l’Éducation nationale, confrontés chaque jour à des conditions d’enseignement extrêmement difficiles, ont accueilli avec enthousiasme et soulagement l’annonce des interventions du PARSET 2.  Dans la ville de Pala (région de Mayo Kebbi Ouest) où il enseigne depuis huit ans à l’école officielle de Neen Houaré,  Jean-Pierre Gasmala en sait quelque chose : « Avec 90 élèves dans une seule classe en paille, on fait de notre mieux pour tenir les enfants. Les améliorations financées par le PARSET 2 nous changeront la vie ».

« Toutes les nouvelles classes seront équipées de 1 260 tables-bancs de trois places chacune et 70 blocs de deux latrines seront construits, soit l’équivalent de 140 cabines », a précisé Leonard Yoradé Nadji, responsable de la passation des marchés pour le projet. Contrairement à la premier phase, où les collectivités locales avaient dû débourser 10 % des frais des travaux, le projet actuel prend en charge la totalité des coûts afin d’alléger le fardeau budgétaire des communes.

Les responsables du projet ont également déployé des moyens importants pour suivre régulièrement et efficacement l’avancée de sa mise en œuvre. Ils prévoient ainsi de distribuer des tablettes, des projecteurs et des motocyclettes aux structures déconcentrées de planification, d’encadrement et de formation des enseignants du primaire dans les zones d’intervention du projet. Ces équipements permettront d’offrir un encadrement de proximité aux enseignants du primaire et de collecter régulièrement des données statistiques fiables sur les écoles, les enseignants et les élèves. Les données ainsi recueillies serviront à analyser les différents niveaux de la chaîne éducative pour  améliorer la gestion des ressources du ministère et la qualité du système éducatif tchadien.

Le lancement de ces travaux ne représente qu’une partie des différentes composantes du projet. Il correspond aux interventions destinées à doter le niveau primaire d’infrastructures de qualité, de mobilier, de manuels scolaires, de livrets des maîtres et à améliorer la formation et la gestion des maîtres communautaires. Une deuxième composante du PARSET 2 intervient également au niveau secondaire. Elle prévoit la mise à disposition de ressources documentaires dans 30 lycées et d’offrir une formation continue aux enseignants des disciplines scientifiques.

À ce jour, la première phase du PARSET 2 a déjà permis de construire et d’équiper 400 salles de classe; d’installer 465 latrines et 253 points d’eau dans les écoles et d’acheter et de distribuer 3 077 000 manuels scolaires. Dans le domaine de la formation, 20 000 élèves (dont 60 % de femmes) ont appris à lire et à écrire et 13 200 maîtres communautaires ont été formés. Autant de chiffres qui aideront le secteur de l’éducation à consolider ses acquis. 


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