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Catastrophes naturelles : le rôle de l’innovation et de la technologie pour anticiper les risques

16 mai 2016


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Carte montrant la déformation de la surface du volcan de l'île Fogo entré en éruption à la fin de 2014.

Crédit photographique : ESA

LES POINTS MARQUANTS
  • Les risques liés aux catastrophes naturelles augmentent et constituent une menace croissante pour les pays, leur économie et leur population.
  • Des investissements appropriés face aux dangers naturels peuvent éviter que ceux-ci ne se transforment en catastrophe humaine, mais il faut pour cela disposer de données précises et fiables sur les risques existants.
  • Organisé par la GFDRR à Venise, le forum Understanding Risk 2016 exposera les dernières innovations en matière de résilience aux catastrophes, avec notamment deux produits phares : l’outil en ligne open source ThinkHazard! et le rapport Making a Riskier Future.

Le mois dernier, un séisme de magnitude 7,8 en Équateur a fait plus de 600 victimes et près de 30 000 blessés, avec des pertes économiques évaluées à plus de 3 milliards de dollars. Les événements de ce genre sont de plus en plus courants : on assiste aujourd’hui à une aggravation des conséquences des catastrophes naturelles, celles-ci constituant une menace croissante pour l’économie des pays et la vie de millions de personnes dans le monde entier.

Concrètement, à l’échelle mondiale, les pertes imputables aux catastrophes naturelles ont quasiment quadruplé au cours des dernières décennies, passant de 50 milliards de dollars par an dans les années 80 à pratiquement 200 milliards par an pour les dix dernières années. Et ce sont les pauvres qui en souffrent le plus : alors qu’au cours des 20 dernières années un peu plus d’un quart des inondations recensées dans le monde se sont produites dans des pays à faible revenu, ces pays abritaient près de 90 % des victimes déplorées.

L’accroissement démographique et l’urbanisation galopante sont deux phénomènes qui contribuent à alourdir les pertes dans les régions vulnérables. Jusqu’à 1,4 million de personnes partent s’installer dans les villes chaque semaine, l’Afrique et l’Asie concentrant l’essentiel de cette croissance urbaine (jusqu’à 90 % d’ici 2050). Parallèlement, le changement climatique menace de faire basculer 100 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d'ici 2030.

Tous ces éléments montrent clairement que les risques de catastrophe ne sont pas stables, mais au contraire qu’ils évoluent rapidement.

Du côté des pouvoirs publics comme de celui des populations locales mais aussi des organisations internationales, on est de plus en plus conscient de l’importance d’investir en amont dans la préparation et la résilience aux aléas naturels afin d’empêcher que ceux-ci ne se transforment en catastrophe humaine. Ces investissements « intelligents » présentent en outre d’autres avantages, puisqu’ils peuvent contribuer à doper l’emploi et la croissance économique, accroître les possibilités d’éducation, améliorer l’égalité hommes-femmes, renforcer la protection de l’environnement… Et aider ainsi à l’atteinte d’objectifs de développement particulièrement exigeants à l’horizon 2030.

Mais, pour pouvoir réaliser de tels investissements, encore faut-il disposer d’informations précises et fiables sur les risques de catastrophe. Cette condition est au cœur du travail mené par la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) (a) pour convaincre les gouvernements d’investir avant qu’une catastrophe naturelle ne survienne. Selon ce partenariat mondial administré par la Banque mondiale et réunissant 34 pays et neuf organisations internationales, il est indispensable d’identifier les risques de manière rapide, rigoureuse et régulière. Et, à l’heure où la technologie rend les informations sur les risques de catastrophe plus accessibles que jamais, les citoyens et les gouvernements du monde entier bénéficient d’une capacité sans précédent (a) à identifier les risques. 


« Les avancées majeures que connaissent la technologie et la recherche, toutes deux plus abordables et plus accessibles, donnent désormais aux décideurs, aux professionnels du développement et aux populations locales la possibilité de s’informer pour mieux se préparer aux risques naturels. Alors que le changement climatique menace d’accroître les risques de catastrophe et de réduire à néant d’importants gains de développement, il est grand temps d’adopter une approche encore plus résolue et plus énergique de la gestion de ces risques.  »
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John Roome

Directeur principal du pôle Changement climatique du Groupe de la Banque mondiale

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Pour en savoir plus, consulter le site web : thinkhazard.org

Un forum international sur l’identification des risques

Cette semaine, la GFDRR organise à Venise le forum Understanding Risk 2016 (a). Il s’agit de permettre aux 700 délégués ainsi réunis de partager les bonnes pratiques, de collaborer et de se familiariser avec les technologies de pointe et les avancées de la recherche dans divers domaines de la gestion des risques de catastrophe.

Ce forum, qui se déroule tous les deux ans, accueillera pendant cinq jours un rassemblement exceptionnel d’acteurs d’horizons divers : responsables publics et représentants d’associations locales côtoieront des entreprises du secteur privé telles que FM Global (a), des institutions académiques comme l’université Columbia (a) ou encore des organisations à but non lucratif comme BBC Media Action (a).

Le forum sera aussi l’occasion de dévoiler deux produits phares de la GFDRR dans le domaine de l’identification des risques de catastrophe :

  • ThinkHazard! (a) : disposer d’informations fiables et facilement compréhensibles est essentiel pour gérer efficacement les risques de catastrophe. ThinkHazard! est le premier outil en ligne gratuit et open source permettant d’appréhender, pour tous les pays du monde, l’exposition de zones géographiques spécifiques à huit types de risque : séisme, inondation, glissement de terrain, vent, onde de tempête, sécheresse, éruption volcanique, tsunami. Il met aussi en évidence comment ces risques peuvent évoluer avec le changement climatique. En pratique, cet instrument peut nous aider à rendre les routes, les centres de santé, les écoles, les exploitations agricoles, etc. plus résilients aux aléas naturels et au changement climatique. Par exemple, dans un pays comme l’Ouganda, où on ne pense pas forcément aux risques de tremblement de terre, ceux qui bâtissent des écoles pourront désormais accéder rapidement à des informations sur les risques associés aux différents aléas naturels et ainsi mieux protéger les établissements et leurs élèves (a).
  • Making a Riskier Future (a) : les responsables de l’action publique « héritent » des risques légués par leurs prédécesseurs (par exemple, tous les bâtiments de Katmandou qui n’étaient pas conçus pour résister à un séisme). Il est très difficile et coûteux pour ces responsables de « défaire » ces risques préexistants, mais ils peuvent faire quelque chose contre les risques dont leurs enfants hériteront à leur tour. De plus, les décisions dans ce sens ne sont généralement pas très coûteuses, et elles s’accompagnent de nombreux bénéfices annexes dans les zones en cours d’urbanisation rapide. Malheureusement, notre compréhension actuelle des risques ne reflète que rarement les effets du changement climatique, de la croissance démographique et de l’urbanisation galopante, soit autant de phénomènes qui reconfigurent radicalement les risques auxquels nombre de pays sont confrontés. La nécessité d’un changement de paradigme sous-tend l’ouvrage phare publié en 2016 par la GFDRR et intitulé Making a Riskier Future: How our Decisions Shape the Future of Disaster Risk (a). Sur la base d’exemples édifiants issus du monde entier, cette publication incite à changer la manière dont les risques de catastrophe naturelle sont envisagés à l’échelle mondiale afin de mieux informer les responsables politiques.

Développer des partenariats entre les acteurs du développement et de l’humanitaire pour renforcer la résilience

L’approche adoptée par le forum UR2016 pour établir des liens entre tous les acteurs concernés sur l’ensemble du spectre de la gestion du risque de catastrophe illustre parfaitement la force de la collaboration. Organiser ce forum à Venise, une cité qui peine à maîtriser l’accroissement des risques climatiques (a), constitue une occasion unique pour la GFDRR d’intégrer les efforts de la société civile et des autorités gouvernementales avec les avancées technologiques pour trouver des solutions aux défis critiques auxquels les pays en développement sont confrontés.

Le forum UR2016, qui devance d’une semaine le Sommet mondial sur l'action humanitaire, vise à engager un dialogue entre les organisations humanitaires internationales, les acteurs gouvernementaux, les chercheurs et les décideurs, aussi bien pendant le forum lui-même que pendant la conférence qui le suivra. Catastrophes, conflits, autres crises affectant des millions de personnes : le système humanitaire est sous pression et a besoin de solutions durables en mesure d’atténuer les déplacements de population et de rendre les communautés locales plus résilientes.

Pour plus d'informations sur les sessions du forum UR2016, rendez-vous ici.


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