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Un gros coup de pouce pour les jeunes entrepreneurs ghanéens

11 mai 2016


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Grâce à la pépinière d’entreprises de Kumasi, financée en partie par le projet eGhana de la Banque mondiale, de jeunes entrepreneurs sont parvenus à créer des entreprises viables reposant sur les technologies numériques. 

© Dasan Bobo/ Banque Mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • La pépinière d’entreprises de Kumasi (KBI), mise en place dans le cadre de l’université des sciences et technologies Kwame Nkrumah (KNUST), apporte aux jeunes entrepreneurs les outils dont ils ont besoin pour transformer leurs idées en entreprises viables.
  • Financée en partie par le projet eGhana de la Banque mondiale, cette initiative vient soutenir la volonté des autorités d’accroître les opportunités d'emploi par le biais des TIC et des partenariats public-privé.
  • Cet appui à l’entrepreneuriat est essentiel pour faire reculer le chômage des jeunes au Ghana.

KUMASI, 11 mai 2016 – Jadis, dans l’Empire ashanti, le kenté était un tissu réservé aux vêtements sacrés portés exclusivement par les membres de la famille royale des Akan. Aujourd’hui, près de 375 ans après son apparition, son usage s’est généralisé et cette étoffe constitue désormais une importante source d’exportations pour le Ghana.

Mais, malgré cette popularité, le kenté n’a pas réussi à s’adapter aux nouvelles tendances et à s’imposer auprès des jeunes, explique Peter Paul Akanko, fondateur et PDG de la société Kente Master (a). L’entrepreneur de 22 ans veut faire du tissu traditionnel un produit chic et jeune.

« Je crée des produits dans lesquels les jeunes d’aujourd'hui peuvent se retrouver », raconte le chef d’entreprise, qui commercialise ses créations en ligne. « Nous faisons des cravates, des tongs, des chaussures, des cartables… mais aussi des étoles pour les cérémonies de remise de diplôme. » La société est même en train de s’internationaliser : dernièrement, elle a eu comme client l’université de Pennsylvanie.

Et pourtant, il y a encore un an environ, Kente Master n’était qu'une idée dans la tête du futur entrepreneur. C’est l’existence de la pépinière d’entreprises de Kumasi (KBI) qui a tout déclenché. Avec d’autres jeunes, Peter Paul Akanko a été admis à ce programme de soutien à l’entrepreneuriat ouvert entre autres aux étudiants en dernière année de l’université des sciences et technologies Kwame Nkrumah (KNUST), mais plus généralement aussi aux habitants de Kumasi. L’initiative prévoit un programme exhaustif d’une année, qui fournit un appui à l’entrepreneuriat et aux innovations technologiques, un système de mentorat et même un espace de bureau. L’objectif est d’aider ces jeunes à transformer leurs idées novatrices en entreprises viables.

« Pour moi, c’est comme un rêve qui devient réalité : j’ai eu accès aux ressources nécessaires pour développer mon entreprise », explique le fondateur de Kente Master, que le succès rencontré sur Internet a encouragé à ouvrir une vraie boutique. « Je veux voir jusqu’où je peux aller. »

Le programme KBI a été financé conjointement par l’université et le projet eGhana de la Banque mondiale, avec une assistance technique assurée par le Bureau national pour les petites entreprises (NBSSI) et d’autres investisseurs privés. Le projet eGhana est venu soutenir la volonté des autorités de générer de la croissance et de l’emploi en tirant parti des TIC et des partenariats public-privé.

« Le gouvernement ghanéen continue, à juste titre, d’insister sur l’importance des TIC pour permettre au pays de diversifier sa croissance économique. En effet, les technologies de l’information et de la communication jouent un rôle de plus en plus fondamental pour promouvoir une croissance inclusive : en plus de créer une main d'œuvre qualifiée et compétitive, elles donnent lieu à des approches très originales en matière de création d’entreprises et d’emplois », avance Mavis Ampah, chef d’équipe du projet à la Banque mondiale. « Le projet eGhana illustre parfaitement la manière dont une collaboration étroite entre les États, la Banque mondiale, les universités et le secteur privé peut apporter de nouvelles perspectives à la jeunesse africaine. » 

Alors que le pays connaît un taux de chômage élevé chez les jeunes, il est particulièrement important d’encourager les jeunes entrepreneurs, souligne Samuel Yaw Akomea, directeur du Centre de développement des entreprises à la KNUST, en charge du programme de pépinière d’entreprises.

« Après avoir observé des signes d’augmentation du chômage dans le pays, nous avons réalisé que les étudiants de l’université seraient très bientôt confrontés à ce problème », explique M. Akomea. « Les étudiants cherchaient toute l’aide possible pour créer leur entreprise, et nous nous sommes dit qu’il s’agissait là d’une excellente opportunité de leur apporter cette aide. »

Au lancement du programme en 2014, plus de 60 entrepreneurs en herbe ont postulé, pour 25 places disponibles. Certaines de ces candidatures ont été refusées parce qu’elles ne correspondaient pas aux critères stricts définissant ce qu’est une entreprise innovante et potentiellement durable. Finalement, 45 chefs d'entreprise ont été admis à participer à la première année du programme.

« Nous avons encouragé certaines personnes qui avaient des idées similaires à se regrouper, car nous ne voulions pas refuser un projet d’entreprise qui aurait pu trouver sa place sur le marché et créer des emplois », poursuit M. Akomea, en soulignant qu’au moins 20 candidatures sont actuellement en attente pour l’année prochaine.

Les activités concernées couvrent un large spectre : services de cartographie, développement de logiciels et d’applications, production multimédia, conseil en informatique, etc.

« Toutes ces entreprises n’auraient jamais vu le jour si nous n’avions pas créé un programme comme celui-ci », conclut M. Akomea.

Deborah Mensah voulait créer une entreprise de développement de logiciels qui proposerait des solutions de comptabilité personnalisées aux entreprises ghanéennes. Aujourd’hui, elle a créé sa société, AdroIT Bureau Ltd., et deux établissements ont déjà fait appel à ses services pour mettre au point un logiciel de gestion des inscriptions des élèves aux cours.

« Les ressources fournies par le programme nous ont aidé à construire nos projets, pour pouvoir ensuite voler de nos propres ailes », témoigne la jeune femme. « Elles nous ont accompagnés dans nos premiers pas et donné confiance en nous. »

Le projet eGhana est financé par l’IDA, le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.

 




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