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Œuvrer pour le développement dans des environnements fragiles : la fourniture de services essentiels en Palestine

17 février 2016


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Décharge d’al-Minya : protection des nappes phréatiques par la collecte de lixiviat dans un bassin dédié recouvert d’une géo-membrane


LES POINTS MARQUANTS
  • Dans l’Antiquité, les Grecs avaient promulgué des lois pour préserver la salubrité de leurs cités, en interdisant l’amoncellement des déchets solides. Aujourd’hui, le Groupe de la Banque mondiale témoigne de son soutien à ce service public essentiel avec l’inauguration de nouveaux centres d’enfouissement des déchets en Palestine, au profit de centaines de milliers de personnes.
  • Même si les défis liés aux grands projets d’infrastructure dans une zone touchée par un conflit comme la Palestine sont considérables, le Groupe de la Banque mondiale a mené plusieurs initiatives couronnées de succès pour la construction de nouvelles décharges et la fermeture de sites illégaux et nocifs.
  • Le programme de la Banque mondiale pour la collecte des ordures ménagères promeut le développement des institutions et des ressources humaines, l’inclusion sociale, l’interaction avec les usagers et la pérennisation des projets au moyen de partenariats public-privé.

Dès 320 av. J.-C., les Grecs édictaient des lois interdisant de jeter les ordures ou de les laisser s’accumuler sur la chaussée. Ils s’étaient rendu compte que l’abandon d’ordures ménagères et l’incinération inappropriée des déchets solides aggravaient la pollution et mettaient en danger la santé publique. De nos jours, ces deux pratiques néfastes sont au cœur des préoccupations du Groupe de la Banque mondiale en Palestine.

En 2000, la Banque mondiale mettait sur pied un programme conçu pour protéger la santé publique et les ressources naturelles, déjà limitées, en Palestine. Celui-ci prévoyait la fermeture des décharges sauvages dans le respect des normes d’hygiène, le développement de centres d’enfouissement régionaux réglementés et l’élaboration d’une capacité institutionnelle pour pérenniser les programmes de gestion durable des déchets.

La zahrat al-finjan est une fleur que l’on trouve communément près des centres d’enfouissement salubres de Jénine, au nord de la Cisjordanie. C’est également le nom de la page Facebook créée par le Conseil des services conjoints de la ville pour sensibiliser la population à son nouveau système de gestion des déchets solides, notamment le centre d’enfouissement, inauguré depuis juillet 2007. Devenue un rendez-vous citoyen, la page est un moyen de publier griefs, suggestions et compliments.

Le Projet de gestion environnementale et des déchets solides dessert désormais toute la région nord de la Cisjordanie : le nombre des bénéficiaires dans les gouvernorats de Jénine, Naplouse, Toulkarem et Qalqilya a triplé, passant de 200 000 à 600 000. Depuis l’injonction de fermer les décharges de Ramallah et al-Bireh, le traitement des déchets de ces villes du centre de la Cisjordanie s’effectue de manière provisoire à Zahrat al-Finjan.
En dépit d’un contexte politique et socioéconomique extrêmement fragile, la nouvelle décharge présente des fonctionnalités sans précédent au Moyen-Orient, avec son système de facturation automatisée et son pont-bascule. Les conditions générales d’exploitation demeurent perturbées, notamment en raison de l’absence d’un accord de paix global entre Palestiniens et Israéliens. Toutefois, en 2009, la Banque mondiale a décidé d’étendre son programme au sud de la Cisjordanie. Les gouvernorats d’Hébron et de Bethléem sont considérés comme les plus pauvres en Cisjordanie, mais produisent 20 % des déchets solides de la région.

Un deuxième centre d’enfouissement salubre, celui d’al-Minya, au sud-est du gouvernorat de Bethléem, est entré en service en septembre 2014 et se charge du traitement des déchets de 33 municipalités, soit 840 000 résidents. Depuis la fermeture des 19 décharges dans les deux gouvernorats pour des raisons d’insalubrité, les terres alentour ont pris de la valeur. Les métaux, les plastiques, papiers et cartons sont récupérés et vendus au secteur privé à des fins de recyclage. Les pneus sont également collectés et utilisés pour fabriquer des tuiles. Sur le plan social, le projet a permis aux 95 ramasseurs de déchets qui travaillaient dans les décharges de la région d’assurer durablement leurs moyens de subsistance. Par ailleurs, les citoyens formulent leurs observations par le biais de SMS et de la page Facebook. Grâce à ces commentaires, les prestataires de services ont la possibilité d’améliorer la qualité de leurs services et de répondre aux besoins des zones ou quartiers négligés. Une gestion de pointe, avec navigation par système d’information géographique, permet le suivi des opérations : collecte des déchets, déplacement des camions à ordures, salubrité des rues, facturation et déclaration des revenus.


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Chiffonniers du sud de la Cisjordanie


Le Projet de gestion des déchets solides pour le sud de la Cisjordanie est l’une des premières interventions du Groupe de la Banque mondiale pour ce secteur qui privilégie une approche fondée sur les résultats, conditionnant le versement de subventions à la qualité des prestations. Si les municipalités améliorent de manière tangible les services fournis à leurs administrés, elles sont subventionnées pour le traitement des déchets au centre d’enfouissement. Cette approche incite à une plus grande qualité, ce qui influe sur la disposition des usagers à payer pour ces services. Ce centre pour déchets solides est également le premier en Cisjordanie à fonctionner sur la base d’un contrat de partenariat public-privé passé avec une multinationale de renom.
La bande de Gaza est exposée à de graves dangers sanitaires et environnementaux : le degré de dévastation causé par un blocus économique long d’une décennie et la guerre de Gaza à l’été 2014 ont exacerbé des conditions de vie déjà précaires au sein d’une zone réduite et surpeuplée. Ces deux facteurs font du développement une priorité absolue. Le système de gestion des déchets solides actuel est en bout de course : les décharges ouvertes débordent et présentent un risque sanitaire et environnemental, à la fois pour les ramasseurs de déchets et pour les communautés voisines.

En 2014, avec le concours de partenaires financiers, la Banque mondiale a élargi son programme de gestion des déchets solides à la bande de Gaza. Celui-ci prévoit notamment un centre d’enfouissement conçu et construit dans le respect des normes internationales et un système de collecte des déchets au centre et au sud de la bande de Gaza. Une fois opérationnel, le système bénéficiera à 750 000 personnes, soit la moitié de la population gazaouie. Le projet, encore en cours, vise à améliorer le traitement des déchets solides, en privilégiant l’efficacité, l’équité sociale et le respect de l’environnement ; il veillera à l’implication des citoyens et à la transparence de l’action publique par le biais de campagnes de sensibilisation et des technologies numériques (Facebook, SMS et site web interactif).
Dans un État en proie à la fragilité et aux difficultés politiques, les autorités locales sont mues par une forte volonté d’améliorer les conditions de vie des Palestiniens. Mais cette volonté n’est rien sans l’établissement de solides partenariats avec la communauté internationale. Et, pour le Groupe de la Banque mondiale, l’amélioration d’un service aussi essentiel et millénaire que la gestion des ordures ménagères fait partie intégrante de la stratégie globale qu’elle met en œuvre pour protéger la vie humaine et offrir aux populations de meilleures conditions de vie et perspectives d’avenir.


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