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Les éleveurs maliens misent sur l’embouche bovine pour accroître leurs revenus

14 janvier 2016


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Des améliorations telles que des clôtures d’enclos, des hangars et des mangeoires aident les marchands de bétail comme Adama Togola à obtenir une viande de meilleure qualité.

© PCDA/World Bank

LES POINTS MARQUANTS
  • Les marchands de bétail de la région rurale de Sikasso, au sud du Mali sont parvenus à augmenter leurs revenus en adoptant de nouvelles techniques d’embouche bovine.
  • Ils ont également pu équiper leur concession de clôtures d’enclos, de hangars et de mangeoires,
  • Ces améliorations les aident à engraisser leurs bêtes dans de bonnes conditions et à obtenir de la viande de meilleure qualité.

NIÉNA, le 14 janvier 2016 — Adama Togola a commencé à vendre du bétail en 1985 comme simple marchand. Il est désormais devenu un homme d’affaires prospère après s’être mis à l’embouche bovine il y a quatorze ans. Aujourd’hui, il préside le Groupement des acheteurs et vendeurs de bétail dans sa région de Niéna, située à moins de 70 km de Sikasso dans le sud du Mali.

L’embouche bovine est une pratique d’élevage qui réduit la mobilité des animaux et permet d’engraisser plus rapidement le bétail. Une fois bien engraissé, le bétail se vend mieux sur le marché.

M. Togola se rappelle de ses débuts, lorsqu’il donnait à manger à ses animaux sans suivre un vrai plan d’alimentation. « Je n’avais aucune formation sur la meilleure façon de les nourrir pour en tirer le maximum de profit. Cela était une perte, un gaspillage », se souvient-il. 


« Grâce à l’appui du PCDA et à ses formations, j’ai pu bâtir un programme d’alimentation qui assure la croissance et l’engraissement de mon bétail et optimise les bénéfices de mon atelier. »

Adama Togola

Président du Groupement des acheteurs et vendeurs de bétail de la région de Niéna

Cet homme d’affaires d’une soixantaine d’années était l’un des premiers à bénéficier du Projet de compétitivité et de diversification agricoles (PCDA) qui lui a permis d’apprendre et d’appliquer de nouvelles techniques et de construire une infrastructure adaptée à son activité.

« Grâce à l’appui du PCDA et à ses formations, j’ai pu bâtir un programme d’alimentation qui assure la croissance et l’engraissement du bétail et maximise la marge bénéficiaire de mon atelier », explique M. Togola.

Depuis 2002, il réussit à engraisser près de 100 têtes de bétail par an, qu’il arrive à vendre aujourd’hui à plus de 600 000 francs CFA pièce, contre  seulement 300 000 francs CFA auparavant.  M. Togola estime que tout le monde y gagne puisque la viande produite grâce à ces nouvelles méthodes est de meilleure qualité.

Avant l’intervention du projet, il engraissait son bétail sans étable, sans mangeoires et sans abreuvoirs. «Je pratiquais l’embouche dans mon champ. Quand j’ai entendu parler du projet PCDA, je me suis rapproché d’eux pour demander un appui afin d’installer une clôture, un hangar et une mangeoire pour mes animaux », confie-t-il.

Grâce à l’aide du PCDA, M. Togola a pu installer une clôture pour son pré de 30 mètres de long et de 25 mètres de large. Il a apporté 3 600 000 francs CFA et le projet a financé plus de 10 millions. Cette infrastructure lui permet aujourd’hui d’acheter beaucoup plus de têtes de bétail au moment où les prix sont intéressants, et de les engraisser au fur à mesure quand les prix sont à la hausse.

Pour lui, ce genre de système permet aux banques commerciales de faire confiance aux marchands de bétail. La majorité des acteurs de la filière ont en effet des difficultés à obtenir un prêt auprès des banques qui exigent de nombreuses garanties. Ces dernières sont plus enclines à octroyer un financement lorsqu’elles constatent que le producteur est fortement engagé dans son projet, possède les équipements nécessaires et apporte un petit capital.

« Le bétail est aujourd’hui une ressource précieuse. Dans un futur proche, il sera difficile pour les couches les plus pauvres de la population de manger de la viande régulièrement car les prix augmentent de manière significative. À Bamako, pendant les périodes de Ramadan, le prix d’un kilogramme de viande excède 2 000 francs CFA », souligne Yeyande Kasse Sangho, spécialiste principale des questions agroalimentaires et chargée du PCDA au bureau de la Banque mondiale au Mali.

Le PCDA, qui s’est achevé en juin 2015, a été conçu  pour  promouvoir une agriculture commerciale, performante et compétitive, qui puisse fournir des produits à haute valeur ajoutée sur les marchés intérieurs et extérieurs.


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