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Égypte : 80 000 femmes et jeunes bénéficient de la création de 14 millions de journées de travail

15 décembre 2015


LES POINTS MARQUANTS
  • Jusqu’à 850 000 familles ont bénéficié de visites de visite de santé à domicile axées sur les soins maternels et infantiles, et environ 50 000 personnes ont reçu une aide à l’alphabétisation.
  • Les travaux de rénovation ont porté sur environ 3 000 kilomètres de canaux, 6 000 salles de classe, 70 kilomètres de routes rurales et 12 centres pour les jeunes.
  • Environ 500 ONG mettent en œuvre des projets de services de proximité, tandis que 700 petites entrepreneurs tirent parti des projets de travaux publics.

Dans le gouvernorat d’Assiout, en Haute-Égypte, des petits entrepreneurs rénovent des habitations, des écoles, des routes de campagne ou encore des centres pour les jeunes, tandis que des ONG locales et des associations de développement de proximité mènent des campagnes pour l’environnement, la santé et l’alphabétisation. Soit autant d’activités qui, dans une région du pays où le manque d’emplois est particulièrement aigu, donnent du travail à des jeunes déjà qualifiés.

Les autorités égyptiennes ont lancé en 2011 un programme national de travaux à haute intensité de main d’œuvre destiné à créer des emplois à court terme dans les régions pauvres, avec l’objectif d’accroître l’accès aux revenus et de préserver la stabilité sociale. La Banque mondiale et l’Union européenne ont contribué à financer cette initiative importante dont la mise en œuvre est assurée par le Fonds social pour le développement (SFD).

Le Projet d’investissement d’urgence dans des chantiers à forte intensité de main-d’œuvre, financé par la Banque à hauteur de 200 millions de dollars, apporte son soutien à deux types de sous-projets : d’une part, des petits travaux publics portant sur les infrastructures locales (nettoyage et protection des canaux, protection du Nil, rénovation d’écoles, d’habitations, de centres pour les jeunes et de routes de campagne), et, d’autre part, des services de proximité axés notamment sur la promotion de la santé et l’alphabétisation. 

Il s’accompagne d’une autre opération, le Projet d’investissement d’urgence dans l’emploi, administrée par la Banque mondiale et financée par un don de 67,6 millions d’euros de l’Union européenne. L’objectif de ce projet est d’appuyer des services de proximité (dans le domaine de la santé et de l’alphabétisation par exemple) mais aussi de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes demandeurs d’emploi et de les aider à démarrer ou développer leur propre activité.

Ce volet du projet est exécuté par des ONG partenaires et il devrait aider plus de 3 000 jeunes dans les provinces les plus pauvres d’Égypte. Il a donné lieu à la mise en place d’un nouveau dispositif de financement pour sélectionner et évaluer les interventions des ONG les plus prometteuses.  


Les femmes et les jeunes de Haute-Égypte grands bénéficiaires du projet

Les investissements ont ciblé la Haute-Égypte, celle-ci constituant la région du pays la plus à la traîne. Le processus de ciblage des zones et des habitants les plus pauvres s’est considérablement amélioré au fur et à mesure de la mise en œuvre du projet.

L’expérience des autres pays du monde montre que les programmes à forte intensité de main-d’œuvre constituent un élément important des systèmes de filet de protection sociale dans la mesure où ils permettent de toucher des groupes d’actifs « aptes à travailler » mais vulnérables à des périodes où le marché de l’emploi ne parvient pas à créer suffisamment de débouchés. Ces programmes peuvent également constituer un bon facteur de stabilisation en cas de crise. Enfin, ils produisent des biens collectifs précieux. 

Les zones rurales de Haute-Égypte connaissent les taux de pauvreté les plus élevés du pays et le niveau d’accès aux services essentiels y est inférieur à la moyenne nationale. Le gouvernorat d’Assiout, qui est le plus pauvre d’Égypte, concentre 221 des 1 000 villages les plus démunis du pays.

« Avant je n’avais pas de travail, mais ça va mieux maintenant. Je gagne 80 livres par jour et je prépare mon mariage », confie un jeune ouvrier du bâtiment employé à la rénovation d’une école à Assiout.

« L’école compte beaucoup pour nous. C’est ici que l’on forme les gens brillants qui vont agir pour le bien du pays », dit un élève de l’établissement en cours de réhabilitation.                                                                                                    

En finançant des campagnes de proximité pour la promotion de la santé et des changements de comportement, le projet a également contribué à l’autonomisation des femmes. Les éducatrices sanitaires permettent de faire parvenir aux femmes au foyer des zones rurales un soutien important dans le domaine des soins maternels et infantiles.

« Je gagne actuellement 600 livres par mois et je subviens aux besoins de ma famille », témoigne Afaf Ramzy, jeune éducatrice sanitaire qui travaille à Manfalout Markaz, dans la province d’Assiout. « Nous avons toutes appris beaucoup de choses sur la mutilation génitale féminine et l’hépatite C. Les mauvaises pratiques sont très répandues chez nous. »

« Nous sommes informées à présent, c’est comme si nous sortions de l’obscurité », raconte la jeune fille de 19 ans. Et d’ajouter triomphalement : « Je suis fière de moi désormais et j’ai conscience de ma valeur dans ma communauté ».

Le Projet d’investissement d’urgence dans des chantiers à forte intensité de main-d’œuvre, financé par la Banque, de 200 millions de dollars, apporte son soutien à deux types de sous-projets. Des petits travaux publics portant sur les infrastructures locales et des services de proximité.


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