Ahmed Sallami fait littéralement fleurir le désert : il a investi dans une exploitation floricole grâce à un emprunt obtenu dans le cadre d’une ligne de crédit élargie en 2014 par la Banque mondiale pour aider les petites et moyennes entreprises (PME) tunisiennes comme la sienne.
Son entreprise se trouve à Nekrif, dans le centre-sud du pays. Exception faite des wadis (lits de rivière), la région est pauvre et désertique, avec des crêtes montagneuses arides. Ahmed Sallami explique que s’il a été relativement facile de faire fleurir le désert, il a été nettement plus ardu d’obtenir les moyens financiers nécessaires. Son entreprise pompe de l’eau pure dans le sous-sol et des filets protègent les cultures de fleurs du soleil en été et du gel en hiver. Pour que son projet soit viable, il recourt aussi à l’irrigation goutte à goutte, qui préserve les ressources en eau.
Ahmed Sallami a travaillé à son projet depuis la mi-2011, mais son activité n’a commencé qu’au début de 2013. Excédé par la lenteur « des banques et de l’administration » tunisiennes, il a emprunté « ici et là », jusqu’à ce que les banques décaissent peu à peu les fonds promis.
La Banque mondiale aide les entrepreneurs comme Ahmed Sallami en accroissant le volume de financement disponible. Car ce sont les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) qui tirent la croissance du secteur privé en Tunisie. Elles représentent 99,7 % des entreprises du pays (624 000) et emploient environ 1,2 million de personnes.
La solution de crédit que la Banque mondiale a mise en place en 2014 a permis aux entrepreneurs de disposer au total de 100 millions de dollars supplémentaires, l’idée étant de leur prêter la somme dont ils ont besoin pour démarrer. En accordant des prêts par l’intermédiaire de banques locales, la Banque mondiale espère encourager le secteur financier tunisien à faire de même et servir de catalyseur pour la croissance et la création d’emplois via le crédit.