KABOUL – Depuis le pas de sa porte, Mohammad Naeem admire la nouvelle chaussée asphaltée ainsi que les magasins et les autres maisons situés des deux côtés de la rue. Cet ancien combattant de 50 ans vit depuis son enfance dans le quartier de Qala-e-Zaman Khan, dans le sud-est de la capitale afghane, Kaboul. Ici, près de 10 000 familles se sont habituées à circuler sur des rues en terre. Mais cela fait plus d’un an que Mohammad observe la remise en état des rues, désormais goudronnées, et la construction de nouveaux axes routiers.
« Aucune intervention de structure n’avait eu lieu dans cette rue depuis au moins 50 ou 60 ans. Bénis soient les donateurs du projet qui s’est attaqué à ce problème », déclare-t-il.
Notre homme, l’aîné d’une famille de 10 enfants, a ouvert une épicerie à quelques mètres de chez lui voici 10 ans. Mais la poussière engendrée par la route en terre finissait toujours par recouvrir ses étals de produits alimentaires. Les autres commerçants connaissaient le même problème. « Avant que la chaussée ne soit asphaltée, une grande partie des denrées devenaient immangeables, abimées par la poussière soulevée par des véhicules circulant à vive allure », se souvient-il.
Depuis, ce problème a disparu et Mohammad Naeem a vu son revenu doubler. « Avant, je gagnais entre 4 à 5 000 afghani par mois (80 dollars). Aujourd’hui, ça peux aller jusqu’à 10 000 afghani (170 dollars) », souligne-t-il avec satisfaction.
Les autres commerçants du quartier estiment eux-aussi que la hausse de revenus dont ils bénéficient peut être attribuée à la mise en œuvre du Programme de développement municipal de Kaboul. Les améliorations infrastructurelles réalisées ici relèvent effectivement de ce programme de la municipalité de Kaboul (a). Grâce à un don de 110 millions de dollars du Fonds fiduciaire pour la reconstruction de l’Afghanistan (ARTF), ce programme vise, entre autres, à remettre en état les rues dans certains quartiers de la ville, notamment celui de Qala-e-Zaman Khan. Le programme poursuit plusieurs objectifs, comme élargir l’accès aux services municipaux de base dans certaines zones résidentielles de la capitale ; remettre à plat le système de gestion financière de la municipalité pour améliorer la prestation de services ; et mettre en place les conditions d’une réaction rapide en cas d’urgence relevant des compétences de la ville.