Beyrouth a récemment accueilli «Tech For Kids», une série d’ateliers destinés à familiariser les enfants, les enseignants et les membres de l’administration libanaise avec l’utilisation d’outils de technologies de l’information et de la communication innovants qui favorisent la résolution de problèmes et la collaboration en classe, ainsi qu’à les initier à de nouvelles méthodes qui stimulent la créativité. Il s’agit d’un enjeu crucial pour l’avenir de l’économie libanaise : alors que le pays jouit d’un taux d’alphabétisation élevé et qu’un nombre important d’élèves poursuivent des études supérieures, 34 % de ces jeunes pourtant instruits sont dans l’incapacité de trouver un emploi au Liban.
Lancé fin avril à l’initiative de la Banque mondiale, le projet « Tech For Kids » repose sur la conviction que l’utilisation de la technologie en classe peut améliorer les acquis fondamentaux (sciences, technologie, ingénierie, arts et mathématiques), en dotant les élèves des outils nécessaires à la poursuite d’une carrière professionnelle qui exigera d’eux un bagage scientifique et technologique alliant créativité et innovation. La maîtrise des technologies et l’application de certaines méthodologies connexes sont de nos jours des compétences recherchées dans la population active. Mais celles que les enfants acquièrent au cours des processus même d’apprentissage sont plus convoitées encore. Dans un pays où le taux de chômage est élevé et les freins économiques complexes, l’enjeu du développement de la pensée critique, de la créativité et de la résolution de problèmes par une approche collaborative, depuis les premières années de scolarité, est de doter les générations libanaises de demain d’une main-d’œuvre plus compétitive et plus entreprenante.
Comment le projet Tech For Kids dote-t-il les écoliers des compétences nécessaires au XXIe siècle ?
Les journées Tech for Kids (a) ont débuté par l’organisation d’une petite exposition à destination des enfants du premier cycle secondaire (de 11 à 14 ans environ), de leurs parents et de leurs enseignants, suivie d’un atelier dans le quartier « numérique » de la capitale libanaise (Beirut Digital District) (a), où professeurs et élèves de divers établissements (publics et privés) ont pu explorer, aux côtés d’experts de l’éducation locaux et internationaux, de nouvelles technologies : LEGO Education (a), littleBits (a), Scratch (a), impression 3D, Raspberry Pi (a) et QalamSila (a) (un nouveau jeu de construction fabriqué au Liban).
Parmi les animateurs, on trouvait Stuart Swann, un formateur agréé LEGO venu du Royaume-Uni ; Sabine El Kahi, fondatrice de Kids Genius (a) ; Eliane Metni, directrice de l’International Education Association (a) ; et Jose Antonio Galaso, spécialiste de l’éducation à Barcelone qui avait précédemment travaillé à CitiLab, fer de lance de l’intégration de ces outils et d’autres approches éducatives. Au travers d’exercices concrets de construction et de déconstruction de structures, ces animateurs ont familiarisé les participants aux notions de créativité, de travail en équipe et « d’apprentissage par la pratique ».