La Banque mondiale poursuit son avancée sur le front du marché des « obligations vertes » avec l’émission d’un nouveau type d’obligation, les Green Growth Bonds, dont la particularité est d’être indexée à un panier d’actions éthique.
Ce produit novateur, mis au point en partenariat avec BNP Paribas, est conçu pour séduire non seulement les grands investisseurs institutionnels, qui sont les acheteurs traditionnels des obligations de la Banque mondiale, mais aussi des particuliers.
Il s’agit d’attirer les investisseurs qui sont en quête de placements ayant des retombées positives sur l’environnement et la lutte contre le changement climatique, tout en offrant, compte tenu de l’actuel bas niveau des taux d’intérêt, un retour sur investissement potentiellement supérieur à d’autres options.
Chaque année, la Banque mondiale, ou plus précisément la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), émet entre 30 et 50 milliards de dette sur les marchés financiers mondiaux afin de financer les prêts qu’elle accorde à ses pays clients. La Banque, qui jouit d’une notation financière AAA, est en mesure d’emprunter des capitaux à des taux attractifs, et d’en faire bénéficier ses clients. Les détenteurs de sa dette son principalement des banques centrales et de grands investisseurs institutionnels.
La Banque met en outre au point des opérations de taille plus modeste en direction des particuliers, notamment sur le marché des obligations « Uridashi » au Japon. Ses nouvelles obligations « croissance verte », qui s’inscrivent dans ce cadre, sont destinées aux petits porteurs soucieux des enjeux climatiques.
À ce jour, la Blanque a procédé à douze emprunts obligataires de ce type en Europe (Belgique, France, Italie, Luxembourg, Monaco et Suisse), en Asie et aux États-Unis. Certaines de ces obligations ont fait l’objet de transactions de gré à gré avec des investisseurs institutionnels et des particuliers fortunés, tandis que d’autres ont été vendues au grand public sur des périodes de souscription d’une durée de quatre à six semaines.
La demande a été particulièrement élevée en Europe, avec un montant souscrit six fois supérieur à celui initialement prévu. Le lancement de la première Green Growth Bond, organisé en Belgique et au Luxembourg (a), s’est soldé par une souscription totale de 91 millions de dollars ; de même, la deuxième opération , proposée en France, au Luxembourg, à Monaco et en Suisse (a), a permis de lever 103 millions de dollars ; dans les deux cas, le montant initialement prévu, fixé à 15 millions de dollars, a été atteint dès la première semaine de la période de souscription.
La transaction lancée plus récemment aux États-Unis a donné lieu à une souscription totale de près de 30 millions de dollars. Enfin, les trois opérations obligataires réalisées en Asie ont permis de placer 60 millions de dollars de titres auprès de détenteurs de grandes fortunes.
Le succès rencontré par ses obligations vertes auprès des particuliers contribue à renforcer la réputation de la Banque mondiale et son image d’institution internationale de développement engagée dans la lutte contre le changement climatique par le biais des projets qu’elle finance dans ses pays membres. Mais c’est aussi un signe encourageant de l’attention que porte le grand public aux problèmes du changement climatique et de sa volonté de placer son épargne dans des solutions qui visent à y remédier.