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Le Groupe de la Banque mondiale réunit ses partenaires pour explorer les dernières études en date sur le microcrédit

27 février 2015


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Les constats des nouvelles recherches empiriques consacrées à l’impact du microcrédit sur l’atténuation de la pauvreté en Bosnie-Herzégovine, en Éthiopie, en Inde, au Maroc, au Mexique et en Mongolie ont fait l’objet d’une discussion lors d’un forum qui s’est déroulé aujourd’hui au siège du Groupe de la Banque mondiale. Ces études, qui portent sur des évaluations aléatoires menées entre 2003 et 2012, révèlent que, même si le microcrédit peut constituer un outil précieux pour soutenir le développement d’une petite entreprise, il ne s’accompagne pas d’améliorations du niveau de vie du ménage, ni d’un recul de la pauvreté.

Organisé conjointement par le Groupe de la Banque mondiale, le Groupe consultatif d’aide aux populations les plus pauvres (CGAP), Innovations for Poverty Action (IPA) et le Laboratoire Abdul Latif Jameel d’action contre la pauvreté (J-PAL), ce forum a réuni des experts et des spécialistes de renom afin d’examiner comment l’innovation dans la mise au point et la distribution de produits financiers peut permettre aux 2,5 milliards d’adultes qui, à l’échelle mondiale, ne sont toujours pas bancarisés de bénéficier de services financiers formels.

Les études, publiées dans le numéro de janvier 2015 de la revue American Economic Journal: Applied Economics, concluent globalement que l’élargissement de l’accès au microcrédit a un effet positif modéré, mais non transformateur, sur les emprunteurs et leurs communautés. Les six études mettent aussi en évidence plusieurs points :

  • Il n’existe guère d’éléments factuels allant dans le sens des détracteurs du microcrédit les plus virulents, selon lesquels le bénéficiaire d’un microprêt risquerait d’être rapidement surendetté : même dans le cas d’un prêt individuel assorti d’un taux d’intérêt élevé, peu de données disponibles témoignent de répercussions délétères ;
  • Le plus souvent, le microcrédit contribue à développer une activité commerciale, mais agit rarement sur le bénéfice de l’entrepreneur ou sur le revenu du ménage ;
  • Le microcrédit offre à certains davantage de liberté pour optimiser la façon dont ils gagnent de l’argent, consomment, investissent et gèrent leur risque financier.

« Les résultats de ces études sont importants car ils confirment le bien-fondé de notre engagement en faveur de l’inclusion financière, note Bertrand Badré, directeur général et directeur financier du Groupe de la Banque mondiale. Ils soulignent également que le microcrédit n’est qu’un des outils financiers disponibles. Il faut agir sur de nombreux fronts si nous voulons parvenir à l’accès financier universel à l’horizon 2020, l’objectif défini en 2013 par le Groupe de la Banque mondiale et ses partenaires. »

Des représentants d’organisations donatrices, des investisseurs, des chercheurs et des prestataires de services financiers ont également participé à ce forum. Ils se sont penchés sur les constats des études, et ont aussi évoqué l’importance de tester des produits et circuits de distribution nouveaux, ainsi que de comprendre comment l’innovation, par exemple la téléphonie mobile, permet d’apporter tout un éventail de services financiers aux populations pauvres et non bancarisées.  



« Grâce aux moyens numériques, le coût de la prestation des services financiers dans les régions reculées diminue et les opérateurs ont la possibilité de proposer une multiplicité de services adaptés aux besoins des clients. »

Camille Busette

Spécialiste principale du secteur financier au sein du CGAP


Les travaux de recherche présentés lors de cette manifestation apportent une contribution importante à l’inclusion financière et aideront à déterminer la voie à suivre. « Les résultats de ces études nous permettent de dresser le bilan de ce que peut faire le microcrédit en tant qu’outil de développement, et également de ses limites, souligne l’économiste Esther Duflo, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui est aussi cofondatrice et codirectrice du J-PAL, et qui a cosigné les études sur l’Inde et le Maroc. Les prêteurs, les produits et les conditions décrits dans ces six études sont assez représentatifs du secteur mondial du microcrédit, si bien que la similitude des résultats est plutôt remarquable. Les bailleurs de fonds, les investisseurs et les institutions de microfinance doivent les prendre au sérieux. »

À propos du Groupe de la Banque mondiale

Le Groupe de la Banque mondiale joue un rôle essentiel dans les efforts déployés dans le monde pour mettre fin à l’extrême pauvreté et favoriser une prospérité partagée. Il se compose de cinq institutions : la Banque mondiale, qui regroupe elle-même la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (IDA) ; la Société financière internationale (IFC) ; l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Ces institutions collaborent dans plus de 100 pays pour leur fournir les financements, les conseils et l’ensemble des solutions qui leur permettent de faire face aux défis les plus urgents du développement. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.banquemondiale.org, www.miga.org et ifc.org.

À propos du CGAP

Le Groupe consultatif d’aide aux populations les plus pauvres (CGAP) est un partenariat mondial composé de 34 organisations de premier plan qui vise à promouvoir l’inclusion financière. Par la recherche pratique et un dialogue actif avec les prestataires de services financiers, les décideurs et les bailleurs de fonds, le CGAP propose des solutions novatrices pour favoriser l’application de méthodes d’approche à l’échelle requise. Hébergé par la Banque mondiale, le CGAP promeut une démarche pragmatique et durable pour l’essor des marchés tout en proposant une tribune pour la cause de l’accès aux services financiers des populations pauvres qui repose sur des données probantes. Sa mission est d’améliorer la vie des pauvres en encourageant l’innovation et en faisant avancer le savoir et les solutions de nature à promouvoir des marchés financiers responsables, durables et inclusifs. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.cgap.org.

L’organisation Innovations for Poverty Action (IPA) a pour mission de découvrir et de diffuser des solutions efficaces pour lutter contre la pauvreté dans le monde. En partenariat avec les autorités, elle conçoit, évalue rigoureusement et améliore ces solutions, ainsi que leurs applications, afin que les données probantes produites soient mises au service de l’amélioration des opportunités pour les pauvres de la planète. Depuis sa création il y a dix ans, IPA a travaillé avec plus de 250 chercheurs de grande renommée, menant plus de 400 évaluations dans 51 pays. Pour de plus amples informations, rendez-vous sur www.poverty-action.org

Le Laboratoire Abdul Latif Jameel d'action contre la pauvreté (J-PAL), est un centre de recherche créé en 2003 au sein du département d'économie du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il consiste aujourd’hui en un réseau mondial de 113 professeurs affiliés et bureaux régionaux en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord, en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine et Caraïbes. Le J-PAL a pour vocation de réduire la pauvreté en faisant en sorte que les politiques soient fondées sur des preuves scientifiques. Il cherche à atteindre cet objectif en travaillant avec des États, des organisations à but non lucratif, des fondations et d’autres organisations d’aide au développement, afin de conduire des évaluations d’impact rigoureuses dans le domaine, d’influer sur les politiques pour que les enseignements de la recherche soient largement diffusés, et de renforcer par des formations la capacité des professionnels à produire et à utiliser des données probantes. Plus de 200 millions de personnes ont bénéficié de la généralisation de programmes évalués par le J-PAL et jugés efficaces. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.povertyactionlab.org


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