Approcher le vivier toujours plus grand d'investisseurs en quête de produits financiers « verts » afin de promouvoir un développement respectueux du climat : telle est la visée de la nouvelle obligation verte de référence (a) émise par la Banque mondiale, un jalon de plus dans son soutien de longue date à la croissance de ce marché innovant.
La Banque mondiale émet régulièrement des obligations de référence auprès des banques centrales et d'autres investisseurs institutionnels de grande envergure. Ces émissions, qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars, permettent à la Banque de financer ses activités de développement et offrent aux investisseurs un rendement à taux fixe assorti d'une notation AAA. Avec les obligations « vertes », la Banque mondiale offre les mêmes avantages tout en promouvant une approche novatrice, puisqu’elle s’adresse à des investisseurs soucieux du risque climatique sur le long terme et à la recherche de placements durables et responsables, en leur proposant des valeurs qui répondent à leurs besoins et appuient des projets respectueux du climat (a).
Ces investisseurs sont importants pour mobiliser des financements climatiques auprès du secteur privé, ce qui constitue l'objectif principal du marché des obligations vertes. À chaque fois qu'une nouvelle obligation verte est émise, on assiste à une hausse de la taille de ce marché et de l'intérêt qu'il suscite chez les investisseurs.
Avec la nouvelle obligation de référence émise la semaine dernière, la Banque mondiale lance son obligation verte de référence la plus importante en dollars (600 millions) et la plus longue, avec une échéance de 10 ans.
Les investisseurs qui y ont souscrit montrent l'intérêt croissant que les obligations vertes suscitent dans le monde entier. Parmi eux, on compte notamment les fonds de pension suédois AP2 et AP4, le Trésor de la Deutsche Bank, les gestionnaires d'actifs Blackrock, Mirova et Nikko Asset Management, l'entreprise japonaise d'assurance-vie Nippon Life Insurance Company, Praxis Intermediate Income Fund, la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies et la Zuercher Kantonalbank.
« Les obligations vertes de référence émises par des institutions classées AAA telles que la Banque mondiale renforcent l'attrait de ce marché, et favorisent ainsi l'investissement dans des projets durables qui limitent les effets du changement climatique tout en présentant des rendements compétitifs », explique Alex von zur Muehlen, trésorier en chef de la Deutsche Bank.
La Deutsche Bank a annoncé le même jour qu'elle prévoyait d'investir l'équivalent de 1 milliard d'euros dans un portefeuille d'obligations vertes (a). « La décision de la Deutsche Bank de mettre en place un portefeuille dédié montre l'attrait croissant qu'exercent les obligations vertes », observe Doris Herrera-Pol, directrice et responsable des marchés financiers à la Banque mondiale. « Cette démarche appuie le développement de ce marché en renforçant la mobilisation des fonds du secteur privé pour la finance climatique. »
D'autres investisseurs de grande envergure sont en train de prendre des engagements similaires en faveur des investissements durables. La Barclays a annoncé en septembre qu'elle allait investir l'équivalent de 1 milliard de livres sterling en obligations vertes (a) au cours de l'année.