En consacrant depuis plusieurs années ses efforts au système éducatif public, Djibouti a réalisé de remarquables progrès dans le domaine de la scolarisation, mais il lui reste plusieurs défis à surmonter. Le taux net de scolarisation au primaire, soit le pourcentage, pour une année donnée, d’enfants ayant l’âge légal de scolarisation qui sont effectivement inscrits au primaire, se situe aujourd’hui autour de 60 % selon les statistiques sur l’éducation de la Banque mondiale. En outre, une fois désagrégé, ce taux montre une situation autrement plus délicate : chez les filles, les ruraux et les pauvres, le taux d’inscription est plus faible et le décrochage scolaire plus élevé.
Fer de lance de l’élargissement de l’accès à l’éducation, le ministère de l’Éducation a vu son action soutenue par des donateurs internationaux, dont la Banque mondiale, sous la forme de dons et de prêts concessionnels. Ces initiatives ont eu pour effet de quadrupler le nombre d’enfants scolarisés en l’espace de trois décennies : selon le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, 125 000 élèves étaient scolarisés au primaire et dans le secondaire en 2014, contre 31 000 élèves en 1984 selon la Banque mondiale.
Dans le cadre de la campagne de scolarisation en cours, la ville d’Arta, au sud-est de Djibouti, bénéficie depuis peu d’un programme financé par le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et placé sous la supervision de la Banque mondiale. Le Programme d’accès à une éducation de qualité prend en charge la construction de salles de classe, la réfection et l’agrandissement d’écoles en zones rurales, la formation des enseignants et la fourniture de supports pédagogiques, ainsi que l’achat d’appareils auditifs et de lunettes pour les élèves qui en ont besoin.
Les élèves photographiés ci-dessus achèveront bientôt la troisième année du cycle primaire. Le programme financera la construction de salles de classe pour les accueillir en quatrième, cinquième et sixième années, tandis que le ministère de l’Éducation y affectera des enseignants. « Ce que ce programme a de plus remarquable », explique Tahina Razafindramary, responsable-pays au GPE, « c’est que les enfants non scolarisés, notamment ceux qui vivent dans des régions isolées et ceux qui souffrent de handicaps, auront la possibilité d’accéder à l’enseignement primaire et d’achever le premier cycle du secondaire. »
Au regard de la Somalie et l’Érythrée, des pays voisins dont les taux de scolarisation sont bien moins élevés, Djibouti a accompli un travail remarquable. Cependant, en dépit de ces bons résultats, le pays est loin d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement et risque d’être pris, dans les années à venir, dans le cercle vicieux d’un « équilibre de bas niveau », tant en ce qui concerne l’accès à l’éducation que sa qualité.