Lors du Printemps arabe de 2011, les jeunes gens à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont joué un rôle fondamental en éloignant leurs communautés et leur pays loin de l’autoritarisme et les mettant sur la voie de la démocratie. Cependant, trois ans plus tard – compte tenu des économies hésitantes de leurs pays respectifs – 41 pourcent de jeunes hommes et jeunes femmes se retrouvent piégés entre le moment où ils terminent l’école ou l'université et où ils commencent à chercher du travail, ce qui est une proportion étonnement plus élevée que la moyenne mondiale d'environ un quart du total de population des jeunes.
Dans la région, la Tunisie a l'un des taux les plus élevés (environ 33 pourcent) de jeunes hommes et femmes âgés entre 15 et 29 ans qui n'ont ni emploi, ni éducation et n’ont pas de formation (NEET). Cet indicateur va au-delà de la définition commune du chômage des jeunes, en fournissant ce que les experts de la jeunesse et du travail croient être une évaluation plus précise de l'inactivité économique, qui englobe les jeunes découragés et inactifs qui ont plus ou moins renoncé à chercher du travail.
Ce type de découragement par rapport au marché du travail est particulièrement élevé dans les régions rurales de Tunisie, où plus de 58 pourcent des jeunes hommes et 85 pourcent des jeunes femmes sont affectés, ce qui représente une légère amélioration par rapport au milieu urbain tunisien où 46 pourcent des jeunes hommes et 42 pourcent des jeunes femmes sont touchés. Géographiquement, les jeunes tunisiens s'en sortent un peu mieux dans les zones côtières les plus développées du pays. Les jeunes des régions les plus pauvres du pays, telles que l'intérieur et le Sud, s'en sortent moins bien.
Sur le plan démographique aussi, la proportion de jeunes qui s'identifient comme «NEET» reflète les carences de la société patriarcale tunisienne et du système éducatif obsolète. Les jeunes femmes et les jeunes qui ont quitté l'école prématurément (sans distinction de genre), sont les plus touchés par le fléau du chômage de longue durée des jeunes ou le sous-emploi. Alors que les diplômés dont les universitaires doivent également faire face à des niveaux élevés de chômage, ils sont les moins susceptibles de se considérer comme des NEET.