De nombreux pays consacrent du temps et des ressources à décider quelles prestations fournir, sans se demander comment. Si l’on parvient à améliorer la manière de fournir ces prestations, cela pourrait avoir des répercussions spectaculaires sur l’élimination de la pauvreté. C’est une priorité fondamentale pour la Banque mondiale, exigeant à la fois engagement et innovation. C’est également une grande priorité pour le Réseau d’experts des marchés publics dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), qui s’attache à renforcer les capacités sur le terrain.
Dans toute la région, des milliards de dollars d’argent public sont alloués chaque année à des marchés conclus avec des entreprises privées afin qu’elles fournissent à la population des biens et des services. Ces marchés, qui représentent jusqu’à 70 % du budget des pouvoirs et organismes publics de la région, concernent aussi bien des grands projets d’infrastructure, comme la construction d’autoroutes ou d’aéroports, que l’achat d’une multitude de produits et services, allant du mobilier à des denrées alimentaires en passant par des manuels scolaires.
Ce type de dépenses représente 15 à 30 % du produit intérieur brut (PIB) des pays de la région MENA. La manière dont ces investissements bénéficient à la population a une incidence considérable sur la capacité d’un gouvernement à tenir ses promesses auprès des citoyens.
Ces dernières années, nombre de pays ont entamé une réforme de la législation et de la réglementation qui régissent leurs systèmes de passation de marchés, dans l’objectif de rendre les dépenses publiques efficientes et efficaces. Toutefois, dans la pratique, même le meilleur des cadres juridiques et réglementaires peut produire des résultats médiocres s’il ne s’accompagne pas d’un personnel correctement formé pour mettre en œuvre les lois et règlements.
Les pays de la région MENA conviennent que, pour accroître le rendement de l’investissement public, il est nécessaire de renforcer les compétences des agents chargés des achats publics. C’est dans ce contexte que le Réseau d’experts des marchés publics, un groupe composé des responsables de ces marchés dans les pays de la région MENA, a lancé une nouvelle approche, ambitieuse et multirégionale, lors d’une récente réunion accueillie par l’Organisation arabe de développement administratif (ARADO) à Charjah, aux Émirats arabes unis.
« Il est crucial de rassembler les instituts de formation, les pouvoirs publics et les organisations internationales si l’on veut une mutualisation efficace du savoir et des ressources », considère Inger Andersen, vice-présidente de la Banque mondiale pour la Région MENA. « La collaboration nouée à Charjah témoigne de l’engagement des parties prenantes à travailler ensemble à un objectif commun, à savoir le renforcement des capacités dans la région. »
Cette initiative bénéficie de deux sources de financement. La première est un don de 750 000 dollars du Dispositif d’appui aux petites et moyennes entreprises (PME) établi sous l’égide de l’Initiative pour le monde arabe, destiné à informer les personnes travaillant dans des PME sur la passation de marchés publics ; la seconde est un don de 350 000 dollars du Fonds de développement institutionnel de la Banque mondiale, accordé à l’ARADO dans le but d’augmenter le nombre de sujets abordés à travers ce plan de formation aux marchés publics.