Sur les milliers de nouvelles organisations gouvernementales (ONG) et organisations de la société civile (OSC) que compte le Yémen, beaucoup pourraient jouer un rôle essentiel dans la mise en œuvre des politiques publiques en faveur du développement local au Yémen.
Les autorités s’emploient à instaurer un système de coordination des activités des ONG et OSC depuis la tenue, en mars dernier à Sanaa, de la conférence « pour un partenariat autour des connaissances sur le développement » qui a réuni des membres du gouvernement et des OSC des différents gouvernorats du pays.
Organisée dans la capitale yéménite par la Banque mondiale, cette rencontre était inédite : pour la première fois, ces acteurs multiples ont abordé ensemble les partenariats possibles entre les pouvoirs publics et les OSC. Il s’agissait, pour celles-ci notamment, d’ouvrir la voie à une collaboration accrue avec les différents services et ministères du gouvernement et d’occuper ainsi une place plus grande dans le développement de leur pays. Comme l’a déclaré Sameera Balah au nom de l’organisation My Right, il est indispensable que les autorités impliquent les OSC dans « l’élaboration de stratégies qui garantissent leur participation. »
Du côté des pouvoirs publics, la conférence a bénéficié de la présence de hauts membres du gouvernement, dont le ministre des Affaires sociales et du Travail et le ministre du Plan et de la Coopération internationale.
Ce dernier, M. Mohammed Al-Saadi, a souligné que le gouvernement du Yémen était convaincu de l’importance du rôle des ONG, en qualifiant celles-ci de « partenaires essentiels, solides et indépendants » s’agissant de la promotion et du renforcement du développement, de l’amélioration des services publics et de la capacité à rendre les gouvernants « davantage à l’écoute des besoins et des aspirations des citoyens. »
Après les allocutions ministérielles, des représentants gouvernementaux et de la société civile de plusieurs pays (Indonésie, Inde, Ghana, Territoires palestiniens et Brésil) ont témoigné de leur propre expérience de partenariats fructueux de même que des difficultés rencontrées. La première journée s’est achevée sur une table ronde entre différents intervenants d’OSC internationales qui ont mis l’accent sur les enseignements tirés en fonction des différents pays concernés.
Le succès des partenariats noués entre État et OSC dans d’autres régions du monde a montré à de nombreux participants qu’indépendamment du degré de complexité des enjeux de développement, cette coopération est toujours la bienvenue. « Compte tenu du contexte au Yémen et de la réalité de notre quotidien, nous ne nous attendions pas à de tels résultats dans les autres pays », a observé Refatt Omer Fakirah de la fondation Al-Zahra.