Pour se préparer aux désastres naturels, avoir l’information nécessaire mise à jour est essentiel. Dans le cas d’Haïti, vulnérable aux tremblements de terre, cyclones et inondations, c’est une question de vie ou de mort.
Quelles sont les communes plus à risques ? Quelle est l’infrastructure en place pour répondre à une catastrophe ? Il est presque impossible de prendre la bonne décision sans avoir des chiffres en main.
Jusqu’à présent cette information, actualisée et évaluée chaque année, n’était disponible que sur format papier et il était difficile pour la Direction de la Protection Civile d’actualiser l’information en temps réel et de la visualiser rapidement.
Mais très prochainement, les fonctionnaires pourront, d’un simple clic, localiser sur une carte interactive les risques auxquels est soumis une commune ou un département. Cette carte permettra aussi de voir le niveau de préparation des institutions locales. L’information sera introduite directement par les communes. Ainsi le système rendra plus efficace l’actualisation des données.
« (Ce logiciel) nous facilitera l'ajustement de nos réponses aux besoins des populations même dans les zones les plus reculées du pays. Nous aurions pu mettre beaucoup de temps à développer un tel logiciel mais des jeunes haïtiens nous ont facilité la tâche,» déclare Roosevelt Compere, Coordonnateur de la Prévention à la Protection Civile.
Ce nouveau logiciel a été le gagnant d’un récent Hackathon, où des étudiants haïtiens se sont réunis pendant deux jours et une nuit pour développer un outil technologique afin d’améliorer la saisie d’information au niveau des communes, et de créer une base de données permettant de visualiser les informations enregistrées sur des cartes.
Anne-Martine, 22 ans, est la seule femme du groupe gagnant « Premium » et en est la chef. Etudiante en 5e année à l’Université d’Etat d’Haïti, elle a galvanisé ses collègues pour les encourager à participer. « Programmer, c’est permettre de résoudre un problème, déclare-t-elle. Chaque projet est un nouveau défi. »
Elle se réjouit que le logiciel serve à améliorer la réponse de l’Etat aux catastrophes naturelles et souligne l’importance du travail en équipe - du « konbit » en créole.