Cet après-midi, les dirigeants du Groupe de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et des Nations Unies se sont entretenus avec plusieurs dizaines de ministres des Finances du monde entier pour discuter du changement climatique. Au cours de cette réunion, il a notamment été question des problèmes auxquels sont confrontés les États concernés, des solutions concrètes qui ont été d'ores et déjà mises en place par les pouvoirs publics, et de l'assistance dont ces derniers ont besoin.
La réalité scientifique du changement climatique n'a fait l'objet d'aucune discussion. Les débats ont en revanche porté sur les mesures et outils concrets de politique budgétaire auxquels les pays peuvent recourir pour y remédier : régulation du secteur privé, règles relatives aux marchés publics, définition de normes d'efficacité énergétique pour les véhicules et les bâtiments, etc. Les ministres présents venaient de certains des pays les plus grands du monde et principaux émetteurs de gaz à effet de serre mais aussi d’États qui figurent parmi les plus petits de la planète.
Leur objectif : adopter un développement sobre en carbone tout en donnant la priorité à l'emploi, la croissance et la compétitivité. Face au changement climatique, un certain nombre de pays ont réagi rapidement en mettant en place des dispositifs qui permettent de faire payer les émissions de carbone, sous la forme de taxes ou de quotas et de marchés. D'autres cherchent actuellement des moyens d'accroître le volume des financements privés essentiels ou d'éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles.
Cette réunion ministérielle semestrielle, organisée dans le cadre des Réunions de printemps annuelles du FMI et du Groupe de la Banque mondiale, a montré que l'action climatique ne répond plus uniquement à un problème environnemental, mais bien à des préoccupations financières majeures pour tous les pays du monde.
« À chaque réunion, nous franchissons une étape », a expliqué la vice-présidente et envoyée spéciale du Groupe de la Banque mondiale pour le changement climatique, qui comptait parmi les participants. Rachel Kyte a salué l'approche factuelle et directe incarnée par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui semble avoir fait une forte impression sur les ministres.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre des avancées qui doivent conduire à l’adoption d’un accord international sur le climat lors de la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendra en 2015 à Paris. Le prochain grand rassemblement aura lieu en septembre, lors du Sommet des Nations Unies sur les changements climatiques, suivi en décembre par la Conférence des parties de la CCNUCC organisée à Lima. Avant la réunion, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a indiqué aux journalistes que le sommet de septembre s'articulera autour de deux axes : accroître la volonté politique et déclencher l'action. « J'exhorte les dirigeants du monde entier à consacrer leurs ressources et leur énergie politique au changement climatique », a-t-il déclaré.
« Nous sommes réunis ici parce que nous savons que le monde doit combattre le changement climatique avec autrement plus de vigueur », a confié le président du Groupe de la Banque mondiale aux journalistes avant la réunion. Il a demandé aux gouvernements du monde entier de régler la question de la tarification du carbone et de développer des solutions à la hauteur des enjeux liés au changement climatique.
« En agissant maintenant, on parviendra non seulement à protéger la planète mais aussi à fortement stimuler l’économie mondiale », a précisé Jim Yong Kim.