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Un guide pratique explore les solutions Open Data en matière de gestion du risque de catastrophe

19 mars 2014


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En favorisant l'innovation et la collaboration, ce guide permettra aux communautés de continuer à développer des outils open source ciblés pour réduire les risques liés aux catastrophes.

GFDRR

LES POINTS MARQUANTS
  • Un nouveau guide pratique fournit des conseils aux États et organisations pour les aider à développer leurs propres programmes de données en libre accès appliqués à la gestion du risque de catastrophe et à la résilience.
  • La cartographie participative permet de combler les déficits des données publiques tout en maintenant à jour les données existantes sur le développement urbain.
  • Les projets cités dans le guide ont notamment permis de cartographier rapidement les dégâts causés par le passage du typhon Yolanda aux Philippines et contribué à améliorer la planification urbaine à Katmandou.

Comment se préparer aux risques de catastrophes ? De l'Indonésie au Bangladesh en passant par le Népal, des particuliers, armés de smartphones et de systèmes GPS, contribuent à résoudre cette question. Grâce à leur collaboration précieuse sur le terrain, il est possible de créer des cartes d’une étendue inédite et aux usages multiples. Des données cartographiques dont les responsables politiques ont besoin pour prendre des mesures et qui permettront aux populations de mieux faire face aux risques.

À Djakarta, plus de 500 habitants ont été formés pour apprendre à collecter des données sur des milliers d'hôpitaux, d'écoles, de bâtiments privés et d'infrastructures clés. Au Sri Lanka, des fonctionnaires et universitaires bénévoles ont cartographié plus de 30 000 bâtiments et 450 kilomètres de routes en utilisant le système collaboratif en ligne OpenStreetMaps.

Il ne s'agit là que de quelques-uns des projets suscités par l'Initiative pour le libre accès aux données et la résilience (a) (OpenDRI) développée par la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) de la Banque mondiale. Lancée en 2011, l’OpenDRI est actuellement mise en œuvre dans plus de 20 pays. Elle permet de cartographier des milliers de bâtiments et d'infrastructures urbaines, soit plus de 1 000 séries de données géospatiales mises à la disposition du public, et de développer des outils applicatifs novateurs.

Afin d'étendre la portée de ces travaux, le Groupe de la Banque mondiale a lancé un guide pratique présentant des exemples de projets réussis et fournissant des conseils pour aider les États et autres organisations à concevoir leurs propres programmes de libre accès aux données.

« Le projet OpenDRI a joué un rôle clé pour libérer des données qui étaient auparavant enfermées dans des accords de propriété intellectuelle ou des silos bureaucratiques », explique Rachel Kyte, vice-présidente et envoyée spéciale pour le changement climatique du Groupe de la Banque mondiale, qui a présidé au lancement du guide lors d'une initiative sur les données climatiques qui s'est tenue à Washington. « Ce guide pratique permettra à nos nombreux partenaires de mieux intégrer les valeurs de la communauté de l’Open Data à leurs démarches de renforcement de la résilience au changement climatique et aux catastrophes naturelles. »

Le guide présente en détail les différentes étapes de l'élaboration d'un programme de libre accès aux données basé sur la méthodologie de l’OpenDRI. L'un des premières étapes est la collecte des données. Les séries de données pertinentes sont souvent verrouillées par des accords de propriété intellectuelle ou fragmentées au sein des systèmes bureaucratiques des États. Le guide passe en revue les outils et méthodes permettant de mettre en œuvre des projets de cartographie participative susceptibles de combler les lacunes et de maintenir les données existantes à jour face au développement rapide des villes.


« Les pertes économiques dues aux catastrophes naturelles sont passées de 50 milliards de dollars par an dans les années 80 à un peu moins de 200 milliards de dollars au cours de la dernière décennie, près des trois quarts de ces pertes sont le résultat de conditions météorologiques extrêmes.  »
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Rachel Kyte

Vice-présidente et envoyée spéciale pour le changement climatique du Groupe de la Banque mondiale

GeoNode : cartographier les dégâts causés par les catastrophes pour accélérer le relèvement

GeoNode (a), un outil d'inventaire open source contrôlé au niveau local qui permet de gérer et de visualiser des données géospatiales, constitue un excellent exemple de ces projets. Déjà utilisé dans une vingtaine de pays, cet outil peut être personnalisé et s'intègre facilement aux plateformes existantes, ce qui confère aux populations locales un plus grand contrôle sur les informations cartographiques.

GeoNode a été utilisé à grande échelle à l'automne dernier, lorsque le typhon Haiyan (baptisé localement Yolanda) a balayé les Philippines, avec des vents de 300 km/h et des vagues de plus de six mètres. Ce typhon a fait plus de 6 000 morts et près de 11 millions de réfugiés.

Un projet GeoNode spécifique a été immédiatement lancé et a permis de collecter en tout plus de 72 couches de données géospatiales, allant des évaluations des dégâts aux rapports de situation. Les capacités de cet outil en matière de gestion de données et d'analyse rapide ont largement contribué aux efforts de relèvement. On peut d'ailleurs toujours le voir à l'œuvre sur le site Yolandadata.org.

InaSAFE : bien cibler les efforts de réduction des risques

Projet parallèle, InaSAFE est un outil ouvert et facile à utiliser qui permet de créer des études d'impact pour cibler efficacement les efforts de réduction des risques. Ces évaluations sont basées sur la façon dont une couche « impactante » (tsunami, inondation, tremblement de terre, etc.) affecte des données d'exposition, comme les populations ou les bâtiments.

InaSAFE permet aux utilisateurs de générer des cartes et des informations statistiques qui peuvent être diffusées facilement et même réintégrées à des projets comme GeoNode, ce qui permet de partager des données simplement et librement.

Cet outil, développé en collaboration avec l'Agence australienne de développement international (AusAID) et le gouvernement indonésien, a été testé en 2012 au cours de la saison des crues à Jakarta. À l'aune de ses nombreuses réussites, il a été rapidement déployé à l'échelle nationale et a suscité un vif intérêt de la part de la communauté internationale.

Projet Open Cities : améliorer la planification urbaine et la résilience

Autre exemple de programme basé sur la plateforme OpenDRI, le projet Open Cities (a) vise à faciliter la création, la gestion et l'utilisation des données ouvertes pour produire des solutions novatrices susceptibles de relever les défis auxquels l'Asie du Sud est confrontée en termes de planification urbaine et de résilience.

En 2013, Katmandou a été choisie comme ville pilote, en partie parce que les risques de décès dus aux tremblements de terre y sont les plus élevés au monde. Dans le cadre de ce projet, des équipes de la Banque mondiale ont réuni des partenaires et des animateurs au sein des populations locales pour mener à bien le plus grand projet régional de cartographie participative de tous les temps. Le projet a cartographié plus de 2 200 écoles et 350 établissements de santé (ainsi que les réseaux routiers, les points d'intérêt et l'empreinte au sol numérisée des bâtiments), l'ensemble représentant près de 340 000 nœuds de données individuels.

Favoriser l'innovation et la collaboration

Il ne s’agit là que de quelques-uns des outils illustrés par le guide pratique de l’OpenDRI pour aider les États et les organisations en général à mieux exploiter les données en libre accès pour faire face aux risques liés aux catastrophes naturelles et au changement climatique.

En favorisant l'innovation et la collaboration, ce guide permettra aux communautés de continuer à développer des outils open source ciblés pour réduire les risques de catastrophes, ouvrant ainsi la voie à un renforcement de la résilience de certaines des populations les plus vulnérables du monde.


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