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Développer le marché des obligations vertes pour un monde plus propre et plus résilient

04 mars 2014


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Deux institutions membres du Groupe de la Banque mondiale – la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et la Société financière internationale (IFC) – ont joué un rôle déterminant dans le développement du marché des obligations vertes. Photo: Champ de panneaux solaires, Macédoine. 

Tomislav Georgiev/Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • Les « obligations vertes » sont un moyen innovant de financer les énergies propres, les transports en commun et d’autres projets sobres en carbone susceptibles de contribuer à l’adaptation au changement climatique.
  • La Banque mondiale a mobilisé plus de 4,5 milliards de dollars par le biais de 60 émissions d’obligations vertes libellées dans 17 monnaies différentes. De son côté, l’IFC a émis 3,4 milliards de dollars de titres verts.
  • De nouveaux principes régissant ces produits et un appel à doubler le marché des obligations vertes d’ici le mois de septembre encouragent toujours plus d’investisseurs à se lancer sur ce jeune marché.

« Les obligations vertes peuvent constituer une nouvelle source de financement pour un développement à faible intensité de carbone [...] elles peuvent également modifier le centre de gravité des flux financiers en faveur de projets plus propres, loin des investissements classiques dans les combustibles fossiles, et bénéficier à des initiatives qui nous garantiront un avenir plus écologique.  »
Rachel Kyte photo

Rachel Kyte

Vice-présidente et envoyée spéciale du Groupe de la Banque mondiale pour le changement climatique

Mobiliser les recettes au service de la lutte contre le changement climatique

Deux institutions membres du Groupe de la Banque mondiale – la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et la Société financière internationale (IFC) – ont joué un rôle déterminant dans le développement du marché des obligations vertes, depuis la première émission de la Banque mondiale, en 2008 jusqu’aux deux opérations de référence de l’IFC, l’an dernier, pour 1 milliard de dollars.

Les recettes de ces placements servent à financer la lutte contre le changement climatique. En Tunisie, elles contribuent à améliorer l’efficience de l’irrigation et de l’approvisionnement en eau dans les zones rurales où les réserves souterraines sont mises à mal. En Chine, elles réduisent la vulnérabilité des communautés aux catastrophes naturelles, en développant des systèmes de contrôle des inondations et des dispositifs d’alerte précoce. Si elles soutiennent le développement de transports publics éco-énergétiques en Colombie et au Mexique, ailleurs, elles appuient des projets d’énergies renouvelables.

Les obligations vertes de l’IFC favorisent les investissements privés dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Cela va notamment de la diversification des sources d’électricité en Afrique du Sud, pour s’affranchir du charbon en utilisant l’énergie réfléchie par des miroirs qui concentrent les rayons du soleil, à un soutien à une banque en Arménie qui veut développer des prêts pour un habitat vert, afin de réduire la demande d’énergie et la facture d’électricité des résidents.

Avec les obligations vertes de la Banque mondiale et de l’IFC, les investisseurs bénéficient de la cote AAA des émetteurs et participent à la mobilisation de moyens financiers dont notre planète a désespérément besoin pour lutter contre le changement climatique. Qu’il s’agisse de fonds de pension, de gestionnaires d’actifs internationaux, de grandes entreprises ou de banques centrales, tous ces acteurs intègrent désormais des considérations écologiques dans leurs stratégies d’investissement.

La dernière émission de l’IFC en novembre 2013, pour 1 milliard de dollars, a attiré une nouvelle génération d’investisseurs, dont la société Ford Motor Company, Microsoft et les banques centrales du Brésil et de l’Allemagne. L’obligation verte à taux variable émise par la Banque mondiale en janvier 2014 a séduit de grands investisseurs institutionnels, comme BlackRock, TIAA-Cref ou Goldman Sachs Private Wealth Management, à côté de fonds de pensions et d’investisseurs durables. Zurich Insurance vient d’annoncer son intention d’investir 1 milliard de dollars dans des obligations vertes de la Banque mondiale, de l’IFC et d’autres banques de développement.

Face à la demande croissante, les émetteurs se multiplient en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, créant des programmes qui répondent à cette attente – des banques de développement aux autorités locales en passant par des entreprises ou des opérateurs de services publics.

Les institutions financières publient des Principes sur les obligations vertes

Afin de promouvoir l’intégrité et la transparence du marché des obligations vertes, pour les émetteurs comme pour les investisseurs, 13 banques commerciales et d’investissement ont lancé le mois dernier une série de Principes volontaires définissant un cadre de désignation, divulgation, gestion et notification en la matière. Ces principes ont été élaborés en consultation avec l’IFC, la Banque mondiale et d’autres émetteurs et investisseurs d’obligations vertes.

Pour le président de la Banque mondiale, ces principes constituent une étape majeure en faveur du financement des énergies renouvelables et des technologies propres, surtout pour les marchés émergents où le déficit de financement d’une croissance verte est criant.

« Nous devons saisir cette opportunité, réclamée par de grands acteurs de la finance », a-t-il déclaré à Davos. « Profitons de cet appétit de produits verts pour élargir le champ d’action des investisseurs en quête d’actifs écologiques ».

Parce qu’ils donnent des orientations aux nouveaux venus sur le marché, les Principes sur les obligations vertes devraient permettre d’élargir la base d’opération. Le marché a d’ailleurs réagi très favorablement à leur publication.

Le changement climatique au cœur de l’action du Groupe de la Banque mondiale

Depuis 2008, la Banque mondiale a mobilisé plus de 4,5 milliards de dollars par le biais de 60 émissions d’obligations vertes libellées dans 17 monnaies différentes. De son côté, l’IFC a émis 3,4 milliards de dollars de titres verts, dont deux opérations de référence, l’an dernier, de 1 milliard. Les recettes sont affectées, dans des comptes distincts, à l’appui de projets qui satisfont un certain nombre de critères précis.

Les deux institutions ont mis en place des programmes importants en faveur du climat : si la Banque mondiale a approuvé depuis trois ans des projets d’adaptation et d’atténuation à hauteur d’environ 5,5 milliards de dollars par an, le portefeuille d’investissements climato-intelligents de l’IFC a progressé de 50 % au cours de l’exercice 2013, pour atteindre 2,5 milliards de dollars.


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