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ARTICLE

Le visage de la pauvreté en Europe et en Asie centrale

10 février 2014



LES POINTS MARQUANTS
  • La pauvreté constitue un problème particulièrement complexe en Europe-Asie centrale, où près de 80 millions de personnes vivent avec moins de 5 dollars par jour, sans pouvoir satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.
  • Les factures de chauffage élevées lors des hivers longs et rigoureux, ainsi que les coûts générés par les quantités de nourriture nécessaires pour contrer le froid, rendent les besoins matériels plus onéreux qu'ailleurs.
  • Le chômage et les salaires bas contribuent largement à la pauvreté.

La pauvreté demeure un réel problème dans la région Europe-Asie centrale.

D’après les données de la Banque mondiale, le nombre de personnes vivant dans cette région avec 1,25 dollar (ou moins) par jour représentait 0,7 % de la population en 2010. À titre de comparaison, la proportion s’élève à 31 % en Asie du Sud et à 48,5 % en Afrique subsaharienne.

Mais, dans le cas de l’Europe-Asie centrale (ECA), ce seuil de 1,25 dollar ne rend pas compte des spécificités régionales de la pauvreté.

En effet, la première des difficultés qui frappent les ménages de la région ECA — d’une manière tout à fait singulière par rapport aux autres régions du monde — réside dans les hivers longs et très rigoureux. Les températures en hiver atteignent les -30 °C et elles peuvent même descendre jusqu’à -45 °C dans les régions les plus froides.

Dans de telles conditions, les familles doivent non seulement dépenser des sommes considérables pour se chauffer, mais elles doivent également avoir une alimentation suffisamment riche pour pouvoir lutter contre le froid. 

Un ménage moyen consacre plus de 7 % de son revenu aux dépenses en énergie et en alimentation dans la région ECA, contre 4,7 % en Asie de l’Est-Pacifique, et 4,6 % en Amérique latine-Caraïbes.

Les familles qui disposent d’un budget quotidien de 2,50 dollars par personne peinent à payer le chauffage et la nourriture, sans parler des autres frais de subsistance. Ces ménages sont considérés comme étant extrêmement pauvres. Ceux qui vivent avec 5 dollars par jour s’en sortent mieux, mais vivent tout de même dans des conditions assimilables à la pauvreté.

En définitive, ce sont 80 millions d’habitants qui vivent actuellement dans la pauvreté dans la région ECA.

La parole des familles

Peut-on s’imaginer vivre avec 2,50 ou 5 dollars par jour ?

Tel est pourtant le lot quotidien de millions de personnes dans la région. Afin de mieux cerner leurs difficultés, la Banque mondiale a récemment interviewé des certaines de foyers en Arménie, en République kirghize, en Pologne et en Serbie.

Tous ont évoqué les choix difficiles auxquels ils sont constamment confrontés, leur revenu étant souvent insuffisant pour subvenir à leurs besoins journaliers les plus élémentaires.

Tous ont fait part d’épreuves et de privations, certains de leur sentiment d’impuissance et de frustration. Mais tous, aussi, ont exprimé leur espoir, l’espérance, le souhait et la conviction que leurs enfants connaissent un avenir meilleur.

Ces familles sont le visage de la pauvreté dans la région.  

Au cœur des difficultés

Même si chaque famille a sa propre histoire, un certain nombre d’aspects communs se sont dégagés au cours des entretiens.

Les décisions des familles sont presque toujours dictées par les frais de chauffage et d’alimentation, indispensables pour lutter contre les hivers rigoureux. Une fois ces dépenses assurées, il ne reste guère d’argent pour le reste. Les ménages doivent reporter d’autres dépenses essentielles telles que les frais médicaux et scolaires, quand ils ne doivent pas tout simplement y renoncer.

Deux familles kirghizes (a) et une famille serbe ont plus particulièrement souligné l’impact de ces frais sur leur quotidien.

Pour la plupart des familles interrogées, la pauvreté naît du manque d’emplois stables et de qualité. Peu d’adultes en âge de travailler ont un emploi. Ceux qui en ont un ne travaillent que quelques heures ou de manière saisonnière, pour une faible rémunération.

Ce problème a notamment été mis en avant par une famille polonaise : lire l'article (en anglais)

En l’absence d’emplois, les programmes sociaux constituent souvent la seule source de revenus et l’ultime filet de sécurité.

Alors que plusieurs parents affirment avoir peu d’espoir concernant leur propre situation, ils sont, malgré tout, convaincus que leurs enfants peuvent échapper à la pauvreté et mener une vie meilleure s’ils parviennent à suivre des études supérieures et obtenir un bon emploi.

Comme cette famille en Arménie, qui place tous ses espoirs dans l’éducation, clé d’un avenir meilleur : lire l'article (en anglais)

Le projet Face of Poverty (« Le visage de la pauvreté ») a pour mission de recueillir la parole des familles d’Europe et d’Asie centrale et d’éclairer une réalité souvent méconnue ou oubliée s’agissant de cette région.

Il vise aussi à montrer comment les financements et les activités d’analyse et de conseil de la Banque mondiale peuvent aider les pays de la région à répondre aux besoins des plus vulnérables, dans la perspective du double objectif que s’est fixé l’institution : mettre fin à la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Image




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