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Le Fonds biocarbone inaugure une initiative de 280 millions de dollars pour des paysages forestiers

20 novembre 2013


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La luxuriante région d'Oromia en Éthiopie.

Andre Aquino/Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • Grâce à un investissement de grande ampleur, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis vont dynamiser et transformer les efforts actuels visant à promouvoir des paysages forestiers durables.
  • Cette initiative portera sur des programmes paysagers et s’appuiera sur l’expérience du Fonds biocarbone pour composer un portefeuille d’investissements dans diverses régions.
  • En collaboration avec des partenaires privés, elle a pour objectif d’étendre les pratiques et technologies de gestion durable des terres pour la protection de la forêt et une agriculture climato-intelligente.

À l’occasion d’un événement organisé en marge de la conférence des Nations Unies sur le climat à Varsovie (la « COP 19 »), trois pays ont annoncé leur contribution à un nouveau grand projet du Fonds biocarbone en faveur des paysages forestiers.

La Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis se sont engagés à verser au total 280 millions de dollars — la Norvège : 135 millions de dollars, le Royaume-Uni : 120 millions de dollars et les États-Unis : 25 millions de dollars — dans le cadre de leurs efforts pour ralentir le changement climatique.

Cette nouvelle initiative sera gérée par le Fonds biocarbone, un programme public-privé administré par la Banque mondiale et qui mobilise des financements pour des activités visant à fixer ou piéger le dioxyde de carbone dans les écosystèmes forestiers ou agricoles.

Cet engagement arrive juste après la publication d’une étude (a) qui montre que sur la dernière décennie, la déforestation a touché une surface équivalente à l’Europe de l’Ouest, et que cette évolution accélère le réchauffement climatique. La menace grandissante du changement climatique souligne la nécessité de mettre en place des programmes d’utilisation des terres plus globaux, le but étant à la fois de favoriser l’environnement et de soutenir les communautés locales.

L’Initiative pour des paysages forestiers durables cherche à étendre les pratiques de gestion des terres sur de vastes paysages, avec notamment une amélioration de la gestion de l’élevage, le développement d’une agriculture climato-intelligente et une gestion durable des forêts, en mettant l’accent sur la protection des forêts et sur l’écologisation et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement.

Il fera intervenir une vaste palette d’acteurs, y compris le secteur privé, dans un premier temps à travers un portefeuille de quatre à six programmes en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

« Le destin du climat, celui des forêts et celui de l’agriculture sont intimement liés. L’agriculture et la modification de l’affectation des terres génèrent aujourd’hui jusqu’à 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre [GES] et, si cette situation perdure, le changement climatique qui en résulte ne manquera pas d’induire de nouvelles catastrophes et des dérèglements », observe Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale pour le développement durable. « C’est pourquoi la nouvelle initiative du Fonds biocarbone pour des paysages forestiers durables est si importante. Ses dons et ses financements au résultat visent à réduire les émissions de GES découlant de l’utilisation des terres, à travers le mécanisme REDD+ [pour la réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts], des pratiques d’agriculture climato-intelligente et une meilleure planification dans l’affectation des terres. »

Ainsi, en Oromie, région où se trouvent 60 % des forêts de l’Éthiopie, un soutien technique et financier sera apporté à une panoplie d’interventions interdépendantes qui consisteront notamment à améliorer la productivité grâce à des pratiques d’agriculture durable, à développer de nouveaux marchés pour les produits forestiers ligneux et non ligneux, et à fournir aux familles des fourneaux de cuisson plus économes en énergie.


« L’agriculture et la modification de l’affectation des terres génèrent aujourd’hui jusqu’à 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et, si cette situation perdure, le changement climatique qui en résulte ne manquera pas d’induire de nouvelles catastrophes et des dérèglements. C’est pourquoi la nouvelle initiative du Fonds biocarbone pour des paysages forestiers durables est si importante.  »
Rachel Kyte, Vice President for Sustainable Development, The World Bank

Rachel Kyte

Vice-présidente pour le développement durable, Banque mondiale

« S’il y a quelque chose que nous avons appris, souligne Ato Yitebitu Moges, coordinateur national REDD+ pour l’Éthiopie, c’est que, pour que la préservation des forêts réussisse, il faut fondamentalement revoir notre manière de gérer nos terres et nos ressources forestières. Nous avons besoin d’une approche plus globale. »

Tout le monde s’accorde à penser que, si l’on veut généraliser les pratiques d’utilisation des terres ne portant pas atteinte au climat, le secteur privé doit être de la partie. Les entreprises peuvent apporter du capital, de l’innovation, des ressources opérationnelles et un précieux savoir-faire technique qui permettront d’accélérer l’écologisation des chaînes d’approvisionnement.

L’engagement et le soutien du secteur privé se trouvent donc au cœur du nouveau projet du Fonds biocarbone.

De fait, des géants de l’agro-alimentaire et de la santé, comme Unilever, Mondelez et Bunge, pionniers d’un nouveau modèle de participation, s’impliquent largement depuis le début du projet.

« C’est exactement le type d’initiatives que nous sommes ravis de soutenir. Face à l’enjeu mondial que constitue la déforestation, il est indispensable d’inventer de nouvelles formes de partenariat public-privé », affirme Paul Polman, président-directeur général d’Unilever. « Des organisations multilatérales telles que la Banque mondiale jouent un rôle crucial pour catalyser ces nouveaux modèles d’activité et, chez Unilever, nous sommes désireux d’apprendre de quelle manière nous pouvons participer et collaborer avec le Fonds biocarbone. »


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