À l’occasion d’un événement organisé en marge de la conférence des Nations Unies sur le climat à Varsovie (la « COP 19 »), trois pays ont annoncé leur contribution à un nouveau grand projet du Fonds biocarbone en faveur des paysages forestiers.
La Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis se sont engagés à verser au total 280 millions de dollars — la Norvège : 135 millions de dollars, le Royaume-Uni : 120 millions de dollars et les États-Unis : 25 millions de dollars — dans le cadre de leurs efforts pour ralentir le changement climatique.
Cette nouvelle initiative sera gérée par le Fonds biocarbone, un programme public-privé administré par la Banque mondiale et qui mobilise des financements pour des activités visant à fixer ou piéger le dioxyde de carbone dans les écosystèmes forestiers ou agricoles.
Cet engagement arrive juste après la publication d’une étude (a) qui montre que sur la dernière décennie, la déforestation a touché une surface équivalente à l’Europe de l’Ouest, et que cette évolution accélère le réchauffement climatique. La menace grandissante du changement climatique souligne la nécessité de mettre en place des programmes d’utilisation des terres plus globaux, le but étant à la fois de favoriser l’environnement et de soutenir les communautés locales.
L’Initiative pour des paysages forestiers durables cherche à étendre les pratiques de gestion des terres sur de vastes paysages, avec notamment une amélioration de la gestion de l’élevage, le développement d’une agriculture climato-intelligente et une gestion durable des forêts, en mettant l’accent sur la protection des forêts et sur l’écologisation et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement.
Il fera intervenir une vaste palette d’acteurs, y compris le secteur privé, dans un premier temps à travers un portefeuille de quatre à six programmes en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
« Le destin du climat, celui des forêts et celui de l’agriculture sont intimement liés. L’agriculture et la modification de l’affectation des terres génèrent aujourd’hui jusqu’à 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre [GES] et, si cette situation perdure, le changement climatique qui en résulte ne manquera pas d’induire de nouvelles catastrophes et des dérèglements », observe Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale pour le développement durable. « C’est pourquoi la nouvelle initiative du Fonds biocarbone pour des paysages forestiers durables est si importante. Ses dons et ses financements au résultat visent à réduire les émissions de GES découlant de l’utilisation des terres, à travers le mécanisme REDD+ [pour la réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts], des pratiques d’agriculture climato-intelligente et une meilleure planification dans l’affectation des terres. »
Ainsi, en Oromie, région où se trouvent 60 % des forêts de l’Éthiopie, un soutien technique et financier sera apporté à une panoplie d’interventions interdépendantes qui consisteront notamment à améliorer la productivité grâce à des pratiques d’agriculture durable, à développer de nouveaux marchés pour les produits forestiers ligneux et non ligneux, et à fournir aux familles des fourneaux de cuisson plus économes en énergie.