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Europe et Asie centrale : créer davantage d’emplois de qualité

07 novembre 2013



LES POINTS MARQUANTS
  • Le rapport étudie le rôle des réformes politiques, des entreprises, des incitations et des barrières à l’emploi dans les pays d’Europe et d’Asie centrale qui doivent créer davantage d’emplois de qualité pour promouvoir une prospérité partagée.
  • La région doit renouer avec les réformes économiques et structurelles si elle veut redonner du travail aux habitants.
  • Plusieurs mesures s’imposent, dont une aide à la création d’emploi pour les entreprises, nouvelles ou déjà établies, et un soutien à l’adaptabilité et la mobilité des travailleurs.

Le 7 novembre 2013 – En Europe et en Asie centrale (EAC), le rapport entre population active et population en âge de travailler s’établit actuellement à 52 %, sachant que jusqu’à 60 % des chômeurs sont en recherche d’emploi depuis plus d’un an.

Ces chiffres soulignent, comme d’autres, la nécessité pour les pays de la région de réformer tous azimuts, sans se contenter des mesures et réglementations classiques liées au marché du travail. Tel est le constat d’un nouveau rapport publié par la Banque mondiale, qui y voit la condition d’une croissance soutenue et de la création d’emplois de qualité en plus grand nombre.

L’emploi occupe une place centrale dans la vie de chacun. C’est aussi la clé d’une prospérité partagée – dont la promotion fait partie des grands objectifs du Groupe de la Banque mondiale. À l’instar du reste du monde, l’Europe et l’Asie centrale ont souffert des conséquences de la crise financière de 2008, avec un effondrement de l’emploi et des salaires dans la plupart des pays et une reprise qui tarde à se concrétiser.

Dans ces conditions, comment créer plus d’emplois de qualité dans la région ? Le rapport “Getting Back to Work: Growing with Jobs in Europe and Central Asia” présente plusieurs pistes :

  • favoriser la création d’emplois par le secteur privé : avant la crise de 2008, seulement 10 à 15 % des entreprises étaient à l’origine de la création nette de deux tiers des emplois dans la région. Ce taux montre bien qu’il faut réformer les politiques de soutien à l’emploi dans les entreprises établies et inciter à la création de nouvelles entités, rapidement et à moindre coût, même lorsque qu’un projet peut paraître risqué. L’une des solutions consisterait à poursuivre les réformes visant à améliorer la position concurrentielle, le transfert des droits de propriété, la fiscalité et les infrastructures ;

  • aider les travailleurs à acquérir les compétences recherchées par les entreprises : ces dernières privilégient désormais les compétences personnelles et relationnelles (soft skills) plutôt que les aptitudes routinières, manuelles et cognitives. Mais des tests internationaux standardisés révèlent qu’un adolescent de 15 ans sur cinq est « analphabète du point de vue fonctionnel » dans la région – signe que l’éducation n’impartit pas les compétences prisées des entrepreneurs. La solution passe par une amélioration des politiques de développement de la petite enfance, la remise à plat de l’enseignement préscolaire et précoce, des interventions pour remédier aux imperfections du marché et l’offre d’incitations pour généraliser la formation sur le tas ;

  • éliminer les freins à l’emploi dans les systèmes fiscaux et de protection sociale : en moyenne dans la région, les impôts sur le revenu et les contributions sociales représentent 37 % du coût du travail et les régimes de retraite incitent à un départ précoce. Les retraités viennent ainsi gonfler les rangs de la population inactive en âge de travailler. Une baisse des ponctions fiscales sur le travail, surtout pour les personnes les moins rémunérées, et une réforme des régimes de retraite paraissent indispensables ;

  • démanteler les obstacles à l’emploi pour les femmes, les minorités, les jeunes et les travailleurs plus âgés : l’absence de dispositifs de prise en charge des jeunes et des seniors, la rigidité des accords professionnels et d’autres normes sociales contraignantes qui limitent l’accès des femmes, des jeunes et des travailleurs plus âgés aux débouchés font partie des obstacles à l’emploi indépendants du marché du travail. Pour favoriser une participation accrue, il convient d’éliminer ces obstacles ou d’en réduire l’impact, à travers des solutions bon marché et de qualité pour la prise en charge des personnes dépendantes, ou d’assouplir les horaires de travail ;

  • lever les freins à la migration intérieure : alors que les travailleurs sont mobiles à l’international, c’est moins vrai au sein d’un même pays, surtout parmi les travailleurs plus âgés. Le développement de la migration intérieure, pour rapprocher les actifs du travail, passe par un soutien aux marchés de l’immobilier et du crédit, la portabilité des acquis sociaux et l’accessibilité systématique aux services sociaux essentiels.

Le rapport estime que la région ne peut pas faire l’économie de ces mesures. Elle doit aussi améliorer l’environnement des affaires, renforcer la compétitivité des marchés du travail, moderniser le secteur public, restructurer le développement financier et viser une intégration accrue sur les marchés mondiaux. La création durable d’emplois est à ce prix.


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