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Rapport Doing Business : les économies accélèrent le rythme des réformes

28 octobre 2013


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LES POINTS MARQUANTS
  • Singapour et Hong Kong arrivent en tête du classement mondial établi par le rapport Doing Business pour la facilité de faire des affaires.
  • Sur les 189 pays économies examinées cette année, le Rwanda, la Fédération de Russie et les Philippines sont parmi celles qui ont le plus progressé.
  • L’écart séparant les économies les plus performantes des lanternes rouges du classement se resserre, grâce aux mesures visant à stimuler l’entreprenariat et les échanges.

La Géorgie, la Malaisie et huit économies à revenu élevé occupent les dix premières places du classement mondial pour la facilité de faire des affaires. Mais l’écart entre pays développés et pays en développement se resserre, grâce aux mesures visant à stimuler l’esprit d’entreprise et les échanges dans des pays comme le Rwanda, les Philippines et la Fédération de Russie.

L’édition 2014 du rapport Doing Business, qui analyse tous les ans la facilité de faire des affaires dans le monde, constate une accélération des réformes au cours de l’année écoulée, avec 238 réformes mises en place dans 114 économies, contre 201 réformes pour 108 économies en 2011-2012.

« Les réformes ont progressé de 18 % cette année, un chiffre proche du record enregistré depuis la crise financière », analyse Rita Ramalho, chef de programme Doing Business au sein du Groupe de la Banque mondiale.

« Cette accélération des réformes réglementaires est une bonne nouvelle, notamment pour les petites et moyennes entreprises qui sont souvent les premiers créateurs d’emploi ».

Cette évolution s’inscrit dans une tendance observée depuis dix ans, qui voit par exemple les pays raccourcir les délais nécessaires au démarrage d’une activité ou rationaliser les processus d’import-export.


« Dans le monde entier, les dirigeants se rendent compte de l’importance du secteur privé pour la croissance et la création d’emploi. Et ils comprennent aussi la nécessité d’une réglementation adaptée pour favoriser le développement de ce secteur privé. »

Rita Ramalho

Chef de programme, <i>Doing Business</i>

Si les économies à revenu élevé de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) continuent de figurer parmi les plus performantes pour la plupart des indicateurs mesurés par Doing Business, les pays d’Europe de l’Est-Asie centrale comblent leur retard : dans trois des dix domaines évalués, la région a rattrapé ou dépassé les pays de l’OCDE et elle les talonne dans deux autres domaines.

Depuis 2009, 92 % des pays de la région ont amélioré les procédures de création d’entreprise — soit plus que partout ailleurs dans le monde, selon l’enquête conjointe Banque mondiale-IFC publiée depuis 2003. Au fil des années, la région Europe-Asie centrale a supplanté l’Asie de l’Est-Pacifique au deuxième rang des économies qui facilitent le plus la pratique des affaires, derrière celles de l’OCDE.

En Afrique, 66 % des pays ont appliqué au moins une réforme l’an dernier, contre 33 % en 2005. Neuf pays africains figurent dans le top 20 des pays ayant le plus progressé sur le plan de la réglementation depuis 2009 : le Bénin, le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Rwanda, la Sierra Leone et le Togo.

Dans son édition 2014 — la onzième depuis le lancement de cette publication phare du Groupe de la Banque mondiale — le rapport Doing Business couvre 189 économies et dix domaines : création d’entreprise, obtention de permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, obtention de crédit, protection des investisseurs, exécution des contrats et règlement de l’insolvabilité.

« Les pays veulent améliorer leur compétitivité et être prêts pour le moment où leurs marchés s’ouvriront davantage au commerce international », indique Mme Ramalho.

Ils veulent aussi avoir des entreprises capables de soutenir la concurrence d’opérateurs étrangers.

Mme Ramalho : « Dans le monde entier, les dirigeants se rendent compte de l’importance du secteur privé pour la croissance et la création d’emploi. Et ils comprennent aussi la nécessité d’une réglementation adaptée pour favoriser le développement de ce secteur privé ».

Un « rattrapage impressionnant »

Les classements globaux peuvent masquer des progrès pourtant considérables dans des pays qui réforment alors même qu’ils sont confrontés à d’immenses défis, comme un conflit ou une pauvreté généralisée. Pour dresser un tableau plus complet, l’indicateur « distance de la frontière » permet de mesurer l’efficacité d’une économie à réformer dans le temps ses réglementations et sa pratique des affaires. Or, souligne Mme Ramalho, alors qu’un tiers seulement des économies a gagné des points cette année dans le classement d’ensemble, 80 % ont progressé selon cet indicateur.

Et cinq des pays qui ont connu la plus forte progression cette année — le Burundi, la Côte d’Ivoire, Djibouti, les Philippines et l’Ukraine — figurent toujours dans le bas du tableau général évaluant la facilité de faire des affaires.

D’immenses progrès ont cependant été réalisés à l’échelle globale pour réduire les délais de création d’une entreprise : en 2005, il fallait 113 jours pour y parvenir dans le quartile des pays les moins performants, contre 29 jours ailleurs, soit un écart de 85 jours. En 2014, celui-ci n’est plus que de 33 jours.

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Augusto Lopez-Claros, directeur du département Analyses et indicateurs mondiaux du Groupe de la Banque mondiale, évoque un « rattrapage impressionnant » : « les économies qui présentaient les procédures réglementaires les plus coûteuses et les plus complexes tout en ayant les institutions juridiques les plus faibles adoptent progressivement les pratiques réglementaires observées dans les pays qui obtiennent de meilleurs résultats, ce qui enclenche un processus de rattrapage sur bon nombre des domaines étudiés par les indicateurs de Doing Business ».

Les moteurs de l’évolution

La Chine, pour la région Asie de l’Est-Pacifique, la Colombie en Amérique latine-Caraïbes, le Rwanda en Afrique subsaharienne et la Pologne dans les économies à revenu élevé de l’OCDE font partie des pays qui ont le plus progressé depuis 2005.

Pour Mme Ramalho, les points communs entre ces « champions régionaux » et les autres économies ayant fait des progrès remarquables sont l’existence d’un gouvernement efficace et d’institutions bien conçues et les capacités à coordonner les efforts d’amélioration de l’environnement des affaires.

« Les 20 économies qui se sont le plus approchées de la ‘frontière’ depuis cinq ans sont celles qui ont fait preuve de constance pour mieux gérer la réglementation des entreprises et ont, de ce fait, pu engager des réformes durables ».

Le rapport constate aussi une corrélation entre le niveau de l’activité informelle et le classement Doing Business : plus un pays se situe dans le bas du tableau, plus le l’économie souterraine y est développée.

Les économies les plus performantes ont tendance à être aussi plus inclusives et celles qui ont réduit les contraintes juridiques pénalisant les femmes obtiennent de meilleures places dans le classement.

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Pour Mme Ramalho, le rapport Doing Business doit être considéré comme un instrument d’information capable de montrer aux économies où se situent leurs points d’achoppement. Il ne mesure pas les compétences de la main-d’œuvre ou d’autres types d’infrastructure.

 « Une réglementation, aussi bonne soit-elle, ne fera pas tout. Je pense que nos clients en ont bien conscience ».



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