Dans les villages reculés des provinces de Yen Bai, Dien Bien et Quang Tri, au Viet Nam, de nombreux enfants issus des minorités ethniques n’aimaient pas aller à l’école. Ne parlant que leur dialecte local et non le vietnamien – la langue officielle d’enseignement du pays – ils avaient du mal à suivre. Très souvent, les enseignants devaient venir les chercher, maison après maison, pour les persuader de venir à l’école.
Mais ça, c’était avant. Depuis 2010, les effectifs scolaires ne cessent de grossir. Certains écoliers arrivent même avant le début des cours, pour profiter des bibliothèques flambant neuves.
« J’aime bien aller à l’école, parce que je peux lire des livres sous la maison champignon [la bibliothèque extérieure] », raconte un élève de 4e de l’école Nam Lanh à Van Chan, dans la province de Yen Bai. « Et puis, les enseignants passent avec un chariot rempli de livres d’histoires où on peut choisir celui qu’on veut ».
Lancé en 2010, le Projet d’amélioration de la qualité de l’éducation de base pour les enfants des minorités ethniques dans trois provinces défavorisées du Viet Nam permet à quelque 31 000 élèves de 49 écoles primaires de bénéficier d’une approche plus concrète de l’apprentissage.
Soutenu par le Fonds japonais pour le développement social, ce projet est administré par Save the Children et la Banque mondiale. Des auxiliaires pédagogiques sont là pour expliquer le cours aux élèves dans leur dialecte et, dans certains cas, le vietnamien est enseigné comme deuxième langue. Cette stratégie aide les enfants à suivre plus facilement à l’école.
Grâce au coup de main de leurs enseignants, les élèves créent des livres personnalisés avec leurs mots, leurs peintures ou leurs dessins. Le contenu ayant un lien avec leur quotidien, ils prennent un immense plaisir à lire et améliorent ainsi considérablement leur niveau en vietnamien.
Pour rendre l’apprentissage plus amusant, des costumes ethniques, des accessoires récupérés de festivals et des instruments de musique sont exposés dans les classes, qui servent à illustrer l’histoire locale et à raconter avec humour la vie des communautés, devenant de véritables supports à l’enseignement et à l’apprentissage.
Cette idée est née de la volonté de remplacer le système actuel, basé sur le par-cœur, par des classes plus interactives. Résultat, les élèves ont moins de mal à apprendre et travaillent plus volontiers avec les enseignants.