Il y a dix ans à peine, la Pologne intégrait l’Union européenne (UE). Depuis, le pays a appliqué une série de réformes économiques et sociales qui ont transformé son économie et lui ont permis de converger vers les autres États membres à un rythme spectaculaire. Aujourd’hui, bien que la Pologne ait été l’un des rares pays à conserver un essor économique relativement rapide au cours de la crise financière, son économie marque le pas, avec une croissance qui devrait se situer autour de 1 % seulement en 2013.
Tandis qu’elle doit faire face à ce ralentissement, la Pologne continue de mettre en œuvre des initiatives économiques essentielles, dont notamment celles énoncées dans la stratégie Europe 2020, et de s’atteler avec un engagement constant à favoriser une croissance des revenus durable pour les 40 % les plus pauvres de sa population — comme en témoigne la dernière stratégie de partenariat-pays (a) avec le Groupe de la Banque mondiale. Aux yeux des dirigeants, ces efforts présentent un impératif fondamental : ils exigent de la Pologne qu’elle stimule une innovation portée par le secteur privé, et cette nécessité est parmi les plus ardues qui se posent au pays.
En effet, en dépit des efforts déployés ces dernières années sur ce front, la Pologne reste à la traine au niveau des dépenses consacrées à la recherche et développement (R&D). En 2010, les dépenses en R&D atteignaient à peine 0,74 % du produit intérieur brut (PIB), soit moins de la moitié que celle de la République tchèque voisine (1,56 % du PIB). En outre, ce chiffre est très en-deçà de la cible de 3 % prévue par la stratégie Europe 2020 et à peine plus proche de l’objectif de 1,7 % que s’est fixé la Pologne. À présent, avec le soutien des fonds structurels de l’UE (a), le pays s’emploie à prendre des mesures destinées à remédier à cette situation.
Une nouvelle relation de coopération
Afin de renforcer l’innovation, la Pologne s’emploie activement à utiliser de nombreux instruments financiers, à mettre à niveau son infrastructure de recherche et à nouer des partenariats internationaux stratégiques. Avec les quelque 10 milliards d’euros de fonds structurels que l’UE a alloués à l’amélioration du produit de l’innovation, le gouvernement élabore actuellement de nouvelles stratégies pour s’assurer de l’efficacité générale des initiatives nouvelles et en cours. Conscients du fait que les dépenses publiques consacrées par le passé à l’innovation dans le secteur privé n’ont pas eu tous les effets escomptés, les responsables polonais explorent désormais d’autres pistes pour l’utilisation de ces fonds. Dans le cadre de ce processus, le ministère du Développement régional (a) a sollicité les services de conseil remboursables (a) de la Banque mondiale afin d’élaborer un examen des documents stratégiques et opérationnels qui pourront guider la politique d’innovation du pays, au niveau national et régional, jusqu’en 2020, en s’appuyant sur le nouveau concept de « spécialisation intelligente » mis au point par la Commission européenne.
Avec cette nouvelle coopération, les autorités polonaises montrent qu’elles s’engagent à aller au-delà de leurs initiatives précédentes pour sonder de nouvelles possibilités et explorer des champs qui sauront mieux transformer l’innovation dans tout le pays, et au niveau de la région dans son ensemble. Un atelier mené sous l’égide du gouvernement polonais et du Groupe de la Banque mondiale, qui s’est tenu le 28 juin dernier, illustre cette nouvelle direction. Il avait pour objectif de présenter les premiers éléments issus de l’examen des stratégies d’innovation nationale et régionale effectué par la Banque mondiale à la lumière de la « spécialisation intelligente » et d’analyser les instruments spécifiques qui pourraient être mis en application en Pologne pour stimuler l’essor de l’innovation. L’évènement a réuni des représentants officiels et des responsables de plusieurs pays d’Europe mais pas seulement, puisque des pays comme Israël, le Chili et le Danemark y ont participé. En recherchant une expertise qui s’étend au-delà de la région, la Pologne affiche bien ici sa volonté d’envisager l’innovation dans une perspective mondiale, en s’inspirant des meilleurs pratiques pour calibrer ses propres politiques et programmes.