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SMART Rwanda : Transformer un pays tout entier via l’usage généralisé des TIC

17 juillet 2013


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Les 10 piliers d'un Rwanda intelligent.


LES POINTS MARQUANTS
  • Les technologies de l’information et de la communication représentent un moyen innovant de s’attaquer à des défis aussi urgents que la réduction de la pauvreté et l’accès aux services essentiels.
  • Les « Journées SMART Rwanda » ont permis d’imaginer le nouveau visage du pays si des solutions « intelligentes » étaient adoptées à l’échelle nationale et dans tous les secteurs.
  • Cet événement a rassemblé plus de 250 représentants de l’État, du secteur privé, du monde universitaire, des médias et de la société civile, ainsi que des participants en ligne du monde entier.

KIGALI, le 17 juillet 2013- Il est beaucoup question ces derniers temps de « développement intelligent » et autres « solutions intelligentes ». Ces nouveaux concepts renvoient à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le but de résoudre les problèmes de développement les plus urgents : pauvreté, manque d’accès aux services essentiels, emplois, etc. Mais si un pays tout entier décidait de se mettre à l’heure des TIC et de l’intelligence numérique, qu’est-ce que cela signifierait concrètement pour ses habitants, pour l’État et pour le secteur privé ?

C’est le défi que la Banque mondiale et ses clients au Rwanda ont décidé de relever avec les « Journées SMART Rwanda », qui se sont déroulées à Kigali en juin dernier. Sous la houlette du ministère de la Jeunesse et des TIC du Rwanda, de l’Office rwandais du développement (RDB) et de la Banque mondiale, et avec l’appui de donateurs bilatéraux, cet événement a rassemblé plus de 250 représentants de l’État, du secteur privé, du monde universitaire, des médias et de la société civile afin de développer ensemble le concept d’un Rwanda « intelligent ». 

Il s’agit du premier événement de ce type au Rwanda, et, avec plus de 500 participants en ligne chaque jour, c’est l’un des plus importants exercices de crowdsourcing jamais menés par la Banque mondiale en Afrique. Des experts de 11 pays ont partagé leurs expériences en matière d’utilisation des TIC pour élaborer des solutions innovantes face aux problèmes de développement, par exemple dans le domaine des transports, de l’éducation et de l’agriculture. 

Des progrès sur la voie des TIC

Dans ses remarques liminaires, Carolyn Turk, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Rwanda, a félicité le pays pour les progrès qu’il a accomplis dans ce domaine. « Au cours des cinq dernières années, la pénétration de la téléphonie mobile est passée d’à peine 8 % à 60 %, et le réseau de fibre optique dépasse aujourd’hui les 2 503 kilomètres », a-t-elle souligné.


« Dans le domaine de la gouvernance et des élections, nous utilisons les technologies de l’information. Dans nos interactions avec la population, nous utilisons les technologies de l’information. Lorsque l’administration centrale travaille avec les administrations locales, elle utilise les technologies de l’information. L’ensemble du secteur économique utilise les technologies de l’information. »

Claver Gatete

Ministre des Finances et de la planification économique du Rwanda

En droite ligne de cette vision, les discussions se sont concentrées sur les dix axes d’un « SMART Rwanda » identifiés par les pouvoirs publics : l’agriculture, l’entreprise, l’éducation, l’environnement, l’autonomisation des filles, la gouvernance, la santé, l’infrastructure, la création d’emplois et la ville de Kigali. L’axe consacré aux filles, qui vise à familiariser celles-ci aux nouvelles technologies pour qu’elles puissent les exploiter à leur profit, a reçu des commentaires particulièrement enthousiastes de la part des groupes représentant la jeunesse.

L’équipe organisatrice de cette manifestation s’est appuyée sur la portée mondiale des médias sociaux pour former des équipes autour des dix axes. Le message a été véhiculé de plusieurs manières : blog de Jean Philbert Nsengimana, ministre de la Jeunesse et des TIC, tweets, notamment de M. Habumuremyi, premier Ministre, et de M. Gatete, ministre des Finances, avec le hashtag #SmartRwanda, billets sur LinkedIn et Facebook, et crowdsourcing d’idées avec Google Moderator.

Des résultats rapides

Samia Melhem, spécialiste principale des politiques relatives aux TIC à la Banque mondiale, a observé que les « Journées SMART Rwanda » s’intégraient « dans une initiative plus vaste qui consiste à s’appuyer sur les TIC pour transformer notre manière de penser et fournir des solutions de développement ».

Une résultante cruciale de ces journées a été l’identification des problèmes critiques pour chaque axe et des mesures à effet rapide, qui soient conformes à la stratégie de développement du Rwanda et susceptibles d’être mises en œuvre rapidement. Parmi les propositions des participants, on peut noter :

  • Un « calendrier intelligent » pour toutes les activités de l’administration publique, qui améliore la coordination des missions, des conférences et des visites sur site.
  • Un projet de recyclage des déchets électroniques qui pourrait réduire l’empreinte environnementale des nouveaux gadgets et appareils électroniques grand public, tout en créant des milliers d’emplois.
  • Des solutions intelligentes qui permettent aux agriculteurs et aux coopératives de tirer parti de l’économie du savoir et de négocier leurs produits en s’appuyant sur des plateformes telles que eSoko, qui procure des informations sur le marché agricole sur mobile (pour laquelle le Rwanda a déjà remporté deux prix internationaux).

« C’est le meilleur atelier sur les TIC qui s’est tenu au Rwanda depuis plusieurs années », a déclaré M. Nsengimana, le ministre de la Jeunesse et des TIC. « Son succès est allé au delà de nos attentes sur le plan de la sensibilisation, l’appropriation et le soutien autour de cet enjeu, comme en atteste l’appui résolu que lui ont publiquement apporté le Premier ministre, le ministre des Finances, le maire de Kigali et d’autres personnalités de premier plan. Je me réjouis également que le secteur privé participe pleinement à cette initiative. »

« Smart Africa »

Les « Journées SMART Rwanda » s’inscrivent dans le cadre d’un programme financé par le Fonds fiduciaire de la Corée (KTF) pour les TIC et destiné à soutenir des projets de transformation numérique dans les pays en développement. Dans le cadre de ce partenariat conçu pour constituer un réservoir d’experts, de dirigeants et de praticiens de haut niveau (baptisé HELP selon son acronyme en anglais), des pays comme la Corée et le Japon et des entreprises du secteur privé comme SAP, HP et Visa se sont engagés à soutenir les initiatives menées au Rwanda et plus globalement en Afrique.

La prochaine étape est le sommet régional « Transform Africa », qui se tiendra à Kigali les 28 et 29 octobre 2013, et auquel devraient participer 12 chefs d’État et de gouvernement. Samia Melhem a indiqué que d’autres clients de la Banque, notamment la Tanzanie et l’Ouganda, ont également fait part de leur intention de rejoindre le mouvement des pays qui s’engagent sur la voie de l’intelligence numérique. Au terme des « Journées SMART Rwanda », Carolyn Turk a encouragé les participants à imaginer les retombées de ces avancées sur la population : dans un pays qui aura su exploiter les TIC à leur plein potentiel, comment sera la vie des agriculteurs et des femmes dans cinq ans ?

 


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