Le Pakistan illustre parfaitement les difficultés auxquelles sont confrontés nombre de pays en développement et de pays émergents désireux d'effectuer la transition vers les énergies renouvelables. En dépit d'une abondance de ressources dans ce domaine, notamment le solaire, l'éolien, l'hydroélectricité et la biomasse, ce potentiel n'a quasiment pas été exploité. Parallèlement, environ un tiers des Pakistanais n'ont pas accès à l'électricité.
Alors que le Pakistan a d’ambitieux plans de développement de l'énergie solaire et éolienne, et s'est doté d'un cadre d'intervention global pour les énergies renouvelables, les projets réalisés sur le terrain restent rares.
À quoi tient cet écart ? « L'une des raisons majeures est l'absence de données fiables sur les ressources », explique Arif Alauddin, l'ancien président et directeur général du Conseil pakistanais pour le développement des énergies renouvelables, et désormais directeur général du Centre national pour la préservation de l'énergie.
Les pouvoirs publics disposent bien de cartes des vents et de l’ensoleillement mais leur degré de précision est insuffisant pour qu’ils soient à même de déterminer le plein potentiel solaire et éolien, et que le secteur privé puisse localiser les sites à mettre en valeur.
Pour remédier à ces difficultés, le Pakistan et huit autres pays se sont associés à la Banque mondiale dans le cadre d'un nouveau programme de cartographie qui fournira pour la première fois des données complètes sur les ressources renouvelables disponibles dans chacun de ces pays. Cette initiative, qui est coordonnée et financée par le Programme d'assistance à la gestion du secteur de l'énergie (a) de la Banque mondiale, permettra de localiser le potentiel solaire et éolien ainsi que celui de la biomasse et de la petite hydroélectricité.
« On ne saurait trop insister sur l'importance de cette cartographie des ressources [pour le Pakistan] », souligne Arif Alauddin. « Le pays connaît une pénurie d'énergie sans précédent, les tarifs ne cessent d'augmenter, et les importations pétrolières absorbent une large proportion de nos recettes d'exportation. Il faut donc que nous nous tournions vers les sources intérieures d'énergie renouvelable. »