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ARTICLE

Gestion du risque - Aidez-nous à rédiger le Rapport sur le développement dans le monde 2014

26 avril 2013



LES POINTS MARQUANTS
  • La Banque mondiale utilise Internet pour échanger des perspectives sur la gestion du risque avec les responsables de l’action publique et la société civile.
  • L’édition 2014 du rapport examinera les liens entre la gestion du risque, le développement économique et la réduction de la pauvreté.
  • Le rapport examine la manière dont les ménages, les communautés, les entreprises, les systèmes financiers, les pouvoirs publics et la communauté internationale peuvent améliorer la capacité des individus à gérer le risque.

WASHINGTON – Au cours des dernières années le monde a connu plusieurs périodes troublées par des crises dues à la hausse des prix alimentaires et des combustibles ainsi que des crises financières et budgétaires.  Le séisme de Tohoku (Japon) en  2011 a, quant à lui, fait ressortir les risques que peut aussi poser la nature. Si d’importants travaux ont été consacrés à la gestion de ces risques, considérés indépendamment les uns des autres, les efforts menés pour comprendre comment mieux gérer des risques multiples sont relativement plus limités.

Cela signifie que les responsables de l’action publique et les autres acteurs sociaux n’ont pas toujours une vue d’ensemble de la situation. En particulier, l’on ne s’emploie guère à déterminer qui est responsable et qui est habilité à gérer les risques, et comment améliorer la coordination de leur gestion à tous les niveaux de la société.

Le prochain Rapport sur le développement dans le monde examine le risque, la manière dont il est géré et ses conséquences pour le développement économique et pour la réduction de la pauvreté. Il considère principalement comment les ménages, les communautés, les entreprises et les pouvoirs publics peuvent aider les membres de la population à gérer leurs risques et cherche, notamment, à déterminer comment donner aux êtres humains les moyens de prendre des risques qui leur ouvrent de meilleures perspectives en les faisant bénéficier de l’appui de systèmes privés et publics.

Ce rapport est le premier de la série des rapports sur le développement dans le monde dans le cadre duquel les auteurs ont recours au web pour recueillir les vues de personnes du monde entier afin de les inclure dans la publication finale, qui doit paraître à l’automne 2013. Les auteurs souhaitent compléter les vastes efforts de consultation qu’ils ont menés sur le terrain en sollicitant des expériences vécues ainsi que des exemples montrant comment les individus en quête d’opportunités font face au risque.

 « Nous sommes déterminés à recueillir des témoignages de personnes venant de tous les milieux » explique  Norman Loayza, Directeur du Rapport sur le développement dans le monde. « Ce type d’effort, qui n’a jamais été déployé jusqu’ici pour un rapport de la Banque mondiale aussi notable que celui-ci, pourrait constituer un précédent et influencer la manière dont s’effectueront à l’avenir les communications entre l’institution et les citoyens des pays dans lesquels nous opérons. »

Le rapport examine plus particulièrement la manière dont les individus font face lorsqu’ils cessent d’être en bonne santé, perdent leurs biens, leurs revenus et leur sécurité par suite d’événements particuliers ou systémiques, ainsi que la contribution de différents systèmes sociaux et économiques — le ménage, la communauté, le secteur des entreprises, le secteur financier, la nation et la communauté internationale— à la gestion du risque.

Le rapport s’emploie à examiner, non pas les risques considérés séparément, mais les interconnections entre ces derniers. Une situation difficile, par exemple, peut fréquemment engendrer de nouveaux problèmes. Une personne qui a des problèmes de santé peut se trouver dans l’impossibilité de travailler et, par conséquent être confrontée à toute une gamme de problèmes financiers. Lorsque la sécheresse sévit, il se peut que les prix des aliments augmentent au point de devenir inabordables pour les membres des communautés concernées. Et, comme on a pu le constater au Japon (a), une catastrophe naturelle peut être aggravée par des problèmes technologiques, comme l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.

À l’instar des rapports sur le développement dans le monde qui l’ont précédé, ce rapport vise à examiner un problème de développement dans une nouvelle optique.

M. Loayza et son équipe font une distinction entre les chocs qui se produisent brusquement et ceux qui évoluent et se manifestent progressivement. Les catastrophes naturelles et les crises financières sont des exemples de chocs soudains, tandis que les évolutions démographiques et les améliorations technologiques constituent des évolutions de longue durée qui peuvent avoir des effets de vaste portée. Les individus, les communautés, les entreprises et les pays subissent les répercussions de ces événements différemment selon la manière dont ils y sont exposés, leur degré de résistance, les conditions internes et l’environnement externe.

« Les risques peuvent être imposés ou être pris volontairement, et les résultats varient selon les situations » ajoute Inci Otker-Robe, co-auteur du rapport. « Un ménage habitant dans une zone sismique où se produit un tremblement de terre ne se retrouve pas nécessairement dans une situation difficile s’il a préalablement pu contracter une assurance et si son logement est bien construit. En revanche, un ménage propriétaire d’une petite exploitation agricole qui décide d’utiliser de nouvelles semences et de nouveaux intrants peut, certes, obtenir des rendements plus élevés mais risque aussi de perdre son investissement si les conditions, climatiques et autres, ne lui sont pas favorables. »


« Nous sommes déterminés à recueillir des témoignages de personnes venant de tous les milieux. »

Norman Loayza

Directeur du Rapport sur le développement dans le monde 2014

Le rapport se fonde sur l’historique des efforts de gestion du risque au niveau individuel, national et mondial pour examiner non seulement la manière dont les êtres humains se préparent à assumer des risques, mais aussi réagissent lorsque ceux-ci se matérialisent.

Une famille qui envisage d’aller s’installer dans une ville où le paludisme sévit mais où il est aussi possible de trouver de meilleurs emplois, par exemple, peut se préparer en réunissant des informations sur le paludisme, en prenant des médicaments préventifs et en utilisant des moustiquaires. Elle peut également contracter une politique d’assurance maladie, économiser pour disposer de ressources en période difficile et collaborer avec ses nouveaux voisins pour drainer des mares insalubres et épandre des insecticides.

Supposons toutefois que malgré ces précautions un membre de la famille contracte le paludisme. Sa famille peut faire jouer son assurance, utiliser ses économies pour payer les soins ou encore s’adresser à un hôpital ou autre établissement public. Que se passe-t-il, toutefois, si la situation empire et que les frais s’accumulent ? Il est possible que les enfants – et plus souvent les filles que les garçons – soient obligés d’arrêter leurs études et soient moins bien nourris de manière à permettre à la famille de régler les dépenses médicales.

Le rapport examine fondamentalement la manière dont les ménages, les communautés, les entreprises, le système financier, les pouvoirs publics et les organismes internationaux peuvent conforter — ou compromettre —la capacité des individus à gérer leurs propres risques lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés.

Les ménages peuvent assurer la survie et la protection de leurs membres les plus vulnérables — généralement les plus jeunes, les personnes âgées et les malades — tant qu’ils ne se heurtent pas à des discriminations liées au genre, à l’âge ou à d’autres facteurs. Les communautés peuvent aider leurs membres à surmonter les risques en mettant en place des réseaux informels d’assurance et de protection. Les entreprises peuvent contribuer à stabiliser les niveaux de revenus et de dépenses des personnes, tandis que le système financier peut fournir un appui aux particuliers en leur accordant des assurances et des lignes de crédit (tant qu’il n’est pas lui-même source d’instabilité). Les pouvoirs publics peuvent gérer les risques systémiques à l’échelle du pays, assurer une protection sociale, développer les infrastructures et établir un État de droit – à moins qu’ils n’opèrent dans un climat d’incertitude politique, ne soient captifs d’intérêts particuliers, ne se livrent pas à des actes de corruption et n’aient un comportement prédateur.

Face à ces différents problèmes, le rapport s’efforce de répondre aux questions fondamentales suivantes :

  • Comment les responsables de l’action publique peuvent-ils passer d’un mode de gestion des risques ponctuel à un mode de gestion des risques systématique?
  • Comment la gestion du risque peut-elle être source de nouvelles opportunités ?
  • Qui est habilité par la gestion des risques et qui responsables de cette dernière ?
  • L’État doit-il être impliqué ou doit-il ne pas intervenir ?”
  • Comment les stratégies de gestion du risque peuvent-elles prendre en compte l’imperfection de l’information et l’existence de profondes incertitudes ?

La Banque mondiale lancera le mois prochain une initiative dans le but de recueillir des opinions et des histoires vécues montrant comment les individus sont confrontés au risque et transforment ces derniers en opportunités. Aidez-nous à écrire le Rapport sur le développement dans le monde 2014 en nous faisant part de votre expérience personnelle et de vos observations.

 



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