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L’économie malienne est résiliente face à la crise

14 mars 2013


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© CGIAR Climate

LES POINTS MARQUANTS
  • L’économie malienne a relativement bien résisté à la crise politique et sécuritaire qui a touché le pays en 2012
  • La production agricole a augmenté de 14% et la production aurifère de 9% en 2012
  • Le taux de croissance économique pourrait atteindre un niveau proche de 5% en 2013

BAMAKO,   le 14 mars 2013- Alors que le Mali a traversé une grave crise sécuritaire et politique liée aux attaques de groupes armés dans le nord du pays et au coup d’Etat de mars 2012, l’économie malienne a fait preuve de résilience d’un point de vue macroéconomique. Telle est la conclusion du « Mali Economic Update », récent rapport de la Banque mondiale sur l’économie malienne.

« Il se trouve qu’en 2012  la hausse des prix de l’or et du coton sur les marchés internationaux ont eu un impact positif sur l’économie malienne, l’or représentant 80% des recettes d’exportation du pays et une part importante des recettes fiscales alors que le coton est le deuxième produit d’exportation », analyse Cheikh Diop, économiste de la Banque mondiale à Bamako et auteur de ce rapport.  

Si le pays a enregistré une contraction de 1,5% ou de 1,2% de son PIB réel,  selon les toutes récentes estimations datées de mars 2013, l’impact négatif de la situation politique sur l’activité économique a été considérablement atténué par un rebond spectaculaire de la production agricole en 2012 (+14%) ainsi que par la hausse de la production aurifère (+9%).  « Sans cette conjonction de facteurs exogènes, la chute du PIB aurait été beaucoup plus spectaculaire », précise Cheikh Diop.

En revanche, des secteurs comme le tourisme et l’hôtellerie ont subi de plein fouet les effets de la crise politique et sécuritaire, le secteur du BTP (bâtiment et travaux publics) ayant chuté  de 35% et les services liés au tourisme enregistrant une chute de l’ordre de 40%, selon les dernières informations disponibles.

 Mais si les perspectives économiques dépendent, à court terme,  de l’évolution sur le terrain de la situation politique et sécuritaire, le taux de croissance devrait cependant retrouver son niveau tendanciel autour de 5% en 2013, estime le rapport. En revanche, le PIB devrait rester nettement en dessous de son niveau potentiel, suite aux chocs subis par l’économie en 2011 et 2012.

En matière de climat des affaires, le Mali a reculé de 5 places dans le dernier classement Doing Business (DB 2013), le pays chutant à la 152eme place du classement sur les 185 économies passées en revue même s’il reste le champion des espaces OHADA et UEMOA.

Selon Cheikh Diop, en termes de priorités, la relance de l’économie devrait soutenir l’accès aux services sociaux de base pour atténuer l’impact des nombreux chocs subis au cours des deux dernières années sur la population. Du fait de la sécheresse de 2011, et de la crise politique et sécuritaire de 2012, le taux de pauvreté au Mali a probablement augmenté de 2 points de pourcentage selon les estimations, par rapport à son niveau officiel de 43.6% en 2010.

 En 2011, le Mali était classe 175e sur 187 pays selon l’indice du développement humain du PNUD qui fait la synthèse des indicateurs d’espérance de vie, de niveaux d’études et de revenu. Les progrès enregistrés depuis le début des années 1990 ont cependant été atténués par la forte croissance démographique enregistrée par le Mali (+3,6% par an en moyenne).

« De même, la remise en état des infrastructures et services administratifs pourrait relancer le secteur de la construction et des prestations de service », souligne ce rapport qui constate également que « le développement des infrastructures de soutien à la production, que ce soit en matière énergétique, d’aménagement agricole ou de désenclavement des zones de production, représente un chantier majeur ».

« L’un des défis pour le Mali sera de diversifier son économie. Si le potentiel agricole du pays est très important, la production agricole reste tributaire de la pluviométrie.  Il faut donc développer les mécanismes d’irrigation afin de réduire la vulnérabilité du pays face aux aléas climatiques», affirme Cheikh Diop, qui rappelle qu’en 2011, la sécheresse  affectant les pays du Sahel a impacté de manière importante la production agricole qui a chuté de 5%.

De son côté, la Banque mondiale s’engage à intensifier son action en faveur de la reconstruction du pays en mettant un accent particulier sur l’accès de la population malienne aux services de base.  « Nos priorités seront de consolider le programme de réformes structurelles mis en place au cours des dernières années et notamment  la  transparence de la gestion des finances publique,  développer un programme de filets sociaux, et soutenir la diversification de la production agricole ainsi que le renforcement de la productivité», explique Cheikh Diop.   


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