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Indonésie : tirer les leçons des catastrophes

12 novembre 2012


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Ces phénomènes naturels ont conduit le pays à se forger une nouvelle approche en matière de riposte et de préparation et ont rendu les communautés plus résilientes.


LES POINTS MARQUANTS
  • De par leur localisation, l’Indonésie et sa population seront toujours exposées aux catastrophes naturelles et à leurs conséquences.
  • Ces phénomènes naturels ont conduit le pays à se forger une nouvelle approche en matière de riposte et de préparation et ont rendu les communautés plus résilientes.
  • Le Fonds multidonateurs pour Aceh et Nias ainsi que le Fonds pour la reconstruction de Java ont établi les normes de réaction en cas de catastrophe.

Jakarta, 12 novembre 2012 - L’ouragan Sandy vient de s’abattre sur la côte Est des États-Unis, faisant près de 100 victimes et provoquant d’immenses dégâts. Cet événement vient nous rappeler, brutalement, que les catastrophes naturelles font partie de notre quotidien, où que nous habitions. Jamais sans doute rappel n’aura été aussi dramatique qu’en Indonésie, où plus de 200 000 personnes ont perdu la vie, en 2004, lors du tsunami qui a balayé Aceh. La plupart des gens se souviennent du moment où ils appris la nouvelle. Quelques mois plus tard, Nias était dévastée par un séisme. Et plus d’un an après, une série de séismes et de tsunamis ont emporté au moins 6 000 habitants de Java. En 2010, l’éruption du Merapi a détruit des maisons et des habitats tout juste remis de la catastrophe précédente. De par sa situation, en pleine zone géologiquement active, l’Indonésie est condamnée – comme sa population – à subir de nouvelles catastrophes naturelles.

Le Fonds multidonateurs et le Fonds pour la reconstruction de Java établissent les normes de la riposte de l’Indonésie en cas de catastrophe naturelle
Tout n’est pas négatif : de tels phénomènes naturels mortifères ont modifié l’approche du pays en matière de riposte et de préparation et ont rendu les communautés plus résilientes. Des mois après le tsunami, le gouvernement indonésien a mis sur pied le Fonds multidonateurs pour Aceh et Nias (MDF), afin de coordonner l’aide à la reconstruction et à la réhabilitation de ces régions. Les donateurs ont réuni 655 millions de dollars, administrés par la Banque mondiale.

Ce Fonds a établi les normes de la riposte en cas de catastrophe. Son portefeuille respecte une approche progressive, conçue pour s’adapter à l’évolution des besoins des survivants tout au long du processus de reconstruction : il faut commencer par remettre sur pied les maisons et les communautés, avant de s’attacher aux infrastructures puis de poser les jalons du redémarrage de la croissance. Le programme, placé sous l’égide des pouvoirs publics, a bénéficié des précieux apports des communautés. La pérennité de l’environnement, l’égalité des sexes, le renforcement des capacités et la réduction des risques de catastrophe étaient des thématiques transversales essentielles du programme du Fonds multidonateurs pendant tout son déroulement.

Le Fonds multidonateurs a aussi élaboré un modèle reproductible de réaction aux catastrophes qui a vite été mis à l’épreuve avec les événements de Java, en 2006. Le Fonds pour la reconstruction de Java (JRF) a été constitué sur les mêmes bases. Comme pour Aceh, il s’est agi d’un partenariat placé sous les auspices du gouvernement et réunissant de multiples donateurs. Il a également procédé par étapes, sollicitant beaucoup les contributions des communautés. Il a lui aussi prouvé son efficacité : maisons et communautés ont été remises sur pied ; une formation aux compétences et un accès au crédit ont permis aux populations de retrouver un gagne-pain ; et les entreprises viables ont même pu recouvrer des actifs perdus afin de pouvoir redémarrer.

Au moment de l’éruption du Merapi, en 2010, le Fonds pour la reconstruction de Java était idéalement placé. Le programme a donc été élargi aux victimes du volcan. Grâce à la structure du Fonds, le relèvement a été rapide et efficace.

Le gouvernement adopte des éléments des deux Fonds

L’Indonésie n’a pas connu de catastrophe majeure depuis 2010. Mais tôt ou tard, l’expérience acquise avec le Fonds multidonateurs et le Fonds pour Java servira aux autorités, confrontées à un nouveau drame. Elles seront prêtes. Le gouvernement a déjà adopté des éléments clés du modèle de ces deux Fonds ainsi qu’un cadre stratégique pour ses politiques en recourant, notamment, à une approche communautaire pour atténuer les risques de catastrophe.

Pour pouvoir réagir à l’avenir avec autant d’efficacité et de célérité, le gouvernement a créé le Fonds indonésien multidonateurs pour le relèvement en cas de catastrophe (IMDFF-DR). Cette facilité, qui s’inspire de l’expérience des fonds pour Aceh, Nias et Java, fonctionne à travers deux guichets, gérés par la Banque mondiale et les Nations Unies. Les partenaires du pays, dont la Nouvelle-Zélande qui a abondé le dispositif en vue de son lancement, ont manifesté leur intérêt.

Les pays fragiles face aux catastrophes naturelles auraient tout intérêt à s’inspirer de l’expérience de l’Indonésie. Le 12 novembre, ce pays accueille une grande conférence internationale en vue de partager les connaissances et l’expérience acquises avec le Fonds multidonateurs pour Aceh et Nias et le Fonds pour la reconstruction de Java. Aussi douloureuses et coûteuses soient-elles, ces leçons sont la garantie que l’héritage de ces catastrophes naturelles perdurera, en termes de résilience et de préparation.


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