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Entre glaciers et rochers, la Bolivie veut s’adapter au changement climatique

06 novembre 2012


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Le glacier du Tuni culmine à 5 800 mètres au-dessus de la mer, dans la cordillère Royale, à 60 km de La Paz. C’est l’un des nombreux glaciers touchés par le changement climatique.

Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • La fonte des glaciers andins menace l’agriculture et l’environnement.
  • À la pointe de la technologie, des experts tâchent de modéliser l’avenir.
  • Leur maître mot ? L’adaptation.

« Avant, nous avions beaucoup de neige. Puis, à notre grande tristesse, nous avons vu fondre le glacier », raconte Samuel Mendoza qui vit non loin du Chacaltaya, une montagne de la cordillère Royale qui s’élève à 5 400 mètres au-dessus de la mer, dans les Andes boliviennes. Entre 1970 et 1980, le site accueillait la plus haute piste de ski du monde.

La disparition du glacier peine aussi profondément le célèbre alpiniste bolivien Bernardo Guarachi : « J’ai découvert cette montagne en 1974. Elle était couverte de neige. Aujourd’hui, il n’y a plus que des rochers ».

À l’instar du Chacaltaya, plus de 40 % des glaciers reculent et les roches remplacent la neige et la glace.

Le réchauffement rapide de notre planète explique en grande partie ce phénomène. Des études récentes confirment que sur les hauts plateaux des Andes, la température moyenne augmente plus vite que partout ailleurs dans le monde.

 


« Les glaciers peuvent accumuler de vastes quantités d’eau, sous forme de glace et de neige, pour la relâcher ensuite progressivement, surtout lorsque les précipitations sont faibles ou nulles. »

Daniel Mira-Salama

Responsable de l’équipe de projet et expert en changement climatique

Les effets de la fonte des glaciers

Le recul des glaciers a de multiples conséquences dont l’une est particulièrement grave : il entraîne une raréfaction des ressources en eau qui nuit à la population des Andes, tant sur le plan de l’agriculture qu’au niveau de leur consommation propre, ainsi qu’aux écosystèmes.

« Les glaciers peuvent accumuler de vastes quantités d’eau, sous forme de glace et de neige, pour la relâcher ensuite progressivement, surtout en période de précipitations faibles ou nulles », explique Daniel Mira-Salama, expert du changement climatique à la Banque mondiale.

Les glaciers constituent une source d’eau pour les ruraux comme pour les citadins et, sous l’effet d’une pression démographique rapide, des villes densément peuplées comme La Paz et El Alto commencent à connaître des pénuries.

Pour mieux comprendre le phénomène, le gouvernement japonais a apporté son aide aux scientifiques en charge du projet, en mettant à disposition un superordinateur qui modélise la hausse future des températures ainsi que des clichés des glaciers d’altitude, pris au fil du temps par le satellite ALOS.

Jusque-là, les experts boliviens s’appuyaient sur des techniques conventionnelles, comme les inventaires photographiques historiques.

Apprendre à s’adapter à la fonte des glaciers

L’adaptation au changement climatique est à l’ordre du jour dans les Andes. Les experts estiment qu’il n’y a pas d’autre solution pour gérer ce recul des glaces et les conséquences du changement climatique.

C’est la raison pour laquelle, depuis 2008, le Fonds pour l’environnement mondial finance un projet mis en œuvre par la Banque mondiale et qui recouvre plusieurs initiatives pilotes visant à atténuer l’impact de ce phénomène. Il s’agira d’en déterminer les coûts et de voir comment les déployer à grande échelle à l’avenir si elles se révèlent efficaces.

Le projet évalue aussi les risques de manière plus circonscrite, afin de faire la preuve de l’utilité d’une agriculture plus automatisée et plus sensible à la question de l’eau. Parallèlement, des actions de formation sont mises en œuvre ainsi qu’un programme d’amélioration de l’efficacité de la distribution d’une eau salubre.

Toutes ces initiatives visent à améliorer notre connaissance du phénomène du recul des glaciers, à renforcer les capacités en place pour y faire face et à agir pour concevoir, à terme, une riposte à grande échelle.

 


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