L’étudiant qui apprend ses leçons le soir et l’hôpital qui doit fonctionner jour et nuit ont une chose en commun : ils ont besoin d’électricité. Et plus de deux ans après le tremblement de terre en 2010, il reste encore des défis à surmonter dans le secteur de l’énergie en Haïti.
"EDH van kouran, EDH pa fe kado kouran" (EDH vend l’électricité, EDH ne donne pas l’électricité) peut-on lire sur les polos des participants lors d’une activité de sensibilisation aux Cayes sur le paiement des factures d'électricité. L’Electricité d’Haïti (EDH), la plus grande entreprise d’Etat qui détient constitutionnellement le monopole de la commercialisation de l’électricité cherche à expliquer aux haïtiens qu’EDH est une entreprise commerciale qui doit générer des revenus sous peine de faire faillite.
"Ici c’est une agence commerciale de l’EDH, mais les clients ne le comprennent pas" explique M. Balde, directeur de l’Agence de Pétionville.
Afin d’assurer la permanence du service aux citoyens, l’Etat doit subventionner EDH à hauteur de US$ 200 millions par an. Les déficits de recettes de l’entreprise sont désastreux pour l’entretien et l’expansion nécessaire des réseaux.
Depuis 2006, la Banque mondiale cherche à améliorer la qualité de l’approvisionnement en électricité et renforcer la gestion financière et opérationnelle d’EDH, à travers du Projet de Réduction des Pertes du Secteur Electrique (PREPSEL).
Le projet PREPSEL devrait être renforcé d’ici la fin de l’année par un appui supplémentaire substantiel de la Banque mondiale au secteur de l’énergie.
Renforcer une approche commerciale pour limiter les pertes
L’Energie est l’un des cinq "E" du programme gouvernemental (avec l’Environnement, l’Emploi, l’Education et l’Etat de droit) et l’Etat a besoin de ressources pour augmenter ses investissements et propulser la reconstruction. Dans ce contexte, le projet vise à améliorer les rendements d’EDH grâce à une meilleure gestion commerciale et une approche centrée sur le client.
Depuis 2011, PREPSEL a permis la mise en place d’un Système de Gestion Commerciale (SGC) informatique au siège de la compagnie et dans chaque agence commerciale de la métropole. La communication à distance à travers d’Internet contribue à améliorer le service rendu au client, réduire le temps de traitement des demandes et corriger des anomalies plus rapidement.
"Grâce au SGC, il est possible de générer les factures mensuelles des clients en temps réel et non pas tous les deux voir trois mois comme avec l’ancien système de gestion", confirme M. Balde.
Toutefois, le travail de terrain est de longue haleine et pour cela le personnel devrait bénéficier de formation continue.