Dans les rues d’Amérique latine, la vue de femmes se rendant au travail chaque matin n’a rien de surprenant. La participation des femmes sur le marché du travail s’est même accentuée, en particulier au cours des dix dernières années. Dans la région, cette évolution a entraîné d’importants changements sociaux et une amélioration de la situation économique.
L’influence des femmes est telle que sans leur présence accrue dans la population active, l’extrême pauvreté de la région aurait été supérieure de 30 %. Il en va de même pour les récents progrès de la région face aux inégalités persistantes.
Selon L’impact du pouvoir économique des femmes en Amérique latine et aux Caraïbes, un nouveau rapport de la Banque mondiale introduit aujourd’hui au Dialogue interaméricain à Washington, plus de femmes à faible revenu que de femmes à haut revenu sont entrées dans la population active, ce qui explique la réduction de la pauvreté dans la région.
Une aide capitale pour faire face aux chocs économiques
Lors de la crise de 2009, la participation des femmes sur le marché du travail a aidé la région à affronter les bouleversements économiques. Les ménages dont le revenu était généré uniquement par l’homme étaient alors plus vulnérables que ceux où l’homme et la femme travaillaient.
« De nombreux hommes ont perdu leur emploi pendant la crise et sont devenus plus dépendants du travail des femmes pour favoriser la réduction de la pauvreté », précise Louise Cord, responsable sectorielle du Groupe pour la réduction de la pauvreté et l’équité de la Banque mondiale.
Toutefois, les mères célibataires actives représentent la catégorie la plus menacée par le risque de pauvreté. Le risque d’extrême pauvreté des familles urbaines où seule la femme travaille est plus élevé de 30 % que dans les familles où l’homme constitue le seul soutien financier.
La participation accrue des femmes sur le marché du travail semble être liée à la hausse du taux de scolarisation et à la baisse de l’écart de scolarisation entre les sexes en Amérique latine et aux Caraïbes.
En réalité, cet écart est aujourd’hui inversé dans de nombreux pays d’Amérique latine, avec plus de femmes scolarisées que d’hommes.