Washington, 2 mars 2010 — Alors qu'elle vient à peine de procéder à l'évaluation des dégâts provoqués par le séisme en Haïti, la Banque mondiale s'apprête à soutenir les actions d'urgence mises en place après le séisme d'une magnitude de 8,8 degrés qui a frappé le Chili le 27 février, faisant plus de 700 morts et affectant les conditions de vie de plus de 2 millions de personnes.
Robert B. Zoellick, le Président de la Banque mondiale, a déclaré samedi que la Banque était prête à venir en aide aux victimes du séisme qui a ravagé le Chili et a exprimé ses condoléances suite au désastre qui a frappé le centre et le sud du pays.
« Nos pensées accompagnent les Chiliens dans ces moments difficiles », a déclaré M. Zoellick. « La Banque mondiale est prête à aider le gouvernement chilien, de la manière qui lui semblera le plus utile ».
Au cours de la phase initiale d'un plan d'aide en quatre étapes, les experts de la Banque analyseront les données satellites afin d'évaluer l'état des infrastructures et les besoins en expertise technique, dans le cadre d'une alliance entre la Banque et une armée de volontaires réunis dans le réseau d'évaluation de la catastrophe. GEO-CAN (a) et au sein du Camp de Crise (a) -- un groupe local de développeurs qui offrent leur soutien et mettent à disposition des solutions essentielles en termes de communications sur le terrain, dans les zones frappées par la catastrophe.
A un stade ultérieur, la Banque pourrait proposer une assistance technique directe et une évaluation des besoins post-catastrophe semblable à celle effectuée actuellement en Haïti par la mission multi-agences, a déclaré le spécialiste de la Banque mondiale en gestion des risques liés au catastrophes naturelles, Joaquín Toro.
M. Toro explique que le recueil des images et des données sur le terrain sera plus complexe qu'en Haïti, les dégâts étant plus étendus au Chili. Toutefois, explique-t-il, le Chili possède déjà une importante base de données d'images recueillies avant le séisme qui peuvent être utilisées comme outils de comparaison au cours du processus d'évaluation.
De plus, son équipe a déjà fait ses preuves en Haïti.
« Nous nous appuierons sur un réseau de plus de 600 institutions représentant 20 pays, qui a été mis en place pour évaluer les dégâts en Haïti et dont les résultats sont excellents », explique M. Toro, qui dirige une équipe d'experts, petite mais déterminée, regroupés autour de l'unité de Gestion des risques liés aux catastrophes naturelles de la région Amérique latine et Caraïbes au sein de la Banque mondiale.
Pour recueillir des images du terrainen Haïti, M. Toro et son groupe ont mis en place des partenariats avec des universités, des entreprises du secteur privé et des agences gouvernementales, qui ont permis de procéder au recueil des images dans un temps record, de façon ininterrompue et efficace. L'opération, menée depuis une « salle de suivi » à Haïti, a pu réduire la durée du travail d'évaluation préliminaire des dégâts sur le terrain et la faire passer de plusieurs semaines à 36 heures, un gain de temps qui a permis de sauver de nombreuses vies et de déterminer l'ampleur réelle des dégâts causés par le séisme.
Pendant que l'avion du Rochester Institute of Technology (RIT) recueillait des images haute résolution depuis Port-au-Prince, un serveur géant de l'Université de Buffalo transmettait les photos à différents groupes pour analyse et collaboration en ligne. Parmi les partenaires bénévoles qui ont participé aux « Crisis Camps "mis en place suite au tremblement de terre qui a dévasté Haïti le 12 janvier, figurent les géants du web Microsoft et Google, ainsi que des développeurs open source tels que OpenStreetMap (a), qui a fourni une cartographie précise en temps réel de Port-au-Prince.
Cette communauté d'experts en technologie bénévoles fournira à nouveau une aide essentielle en matière de développement d'applications d'urgence, de communications et de recueil d'informations sur le terrain.
Leur travail a déjà commencé. Dès que la nouvelle du séisme est tombée samedi, un « Crisis Camp » pour le Chili (a) a été mis en place et plusieurs outils en ligne de réponse aux situations d'urgences comme People Finder (a), Tweak the Tweet (a) et CrisisWiki (a) ont été adaptés à la situation du Chili, explique M. Toro. Les communautés internationales qui participent au Crisis Camp se sont également rapprochées des communautés de techniciens chiliens tels que « Digitales para Chile » (a), de manière à renforcer le travail bénévole, ajoute-t-il.
Le succès de ce type d'initiative repose toutefois sur une bonne compréhension des besoins du gouvernement et de la société civile et sur une collaboration étroite avec ces derniers.
« Fort heureusement, les responsables officiels ont répondu très rapidement à la proposition d'aide de la Banque mondiale et nous sommes en ce moment-même en train d'identifier les besoins avec les autorités chiliennes afin d'y adapter nos ressources », conclut M. Toro.
Le séisme d'une magnitude de 8,8 degrés qui a frappé le Chili aux premières heures du jour samedi est le septième tremblement de terre le plus puissant jamais enregistré, selon les données de la NOAA. Les premières estimations gouvernementales indiquent que plus de 500 000 bâtiments ont été détruits et que des milliers de routes, de ponts, de ports et d'infrastructures de télécommunications sont sérieusement endommagés. A ce jour, on dénombre 795 morts, mais ce nombre pourrait augmenter.
Bien que le séisme qui a frappé le Chili est 500 fois plus puissant que celui qui a touché Haïti, les experts considèrent que les règles strictes de construction et le respect des normes antisismiques ont contribué à limiter le nombre de victimes et l'ampleur des destructions. De plus, l'épicentre du séisme était considérablement éloigné des zones peuplées.
« C'est pour cela que les conséquences sur les habitants sont bien moindres au Chili qu'en Haïti », explique M. Toro.
(a) indique une page en anglais.