Le 24 octobre 2007 – Cet automne, la Banque mondiale a conclu une alliance avec ABN AMRO, une banque néerlandaise vieille de 183 ans, pour l’émission d’obligations de la Banque mondiale qui serviront à financer à la fois des projets de la Banque et des entreprises luttant contre le réchauffement climatique.
ABN-AMRO, qui vient d’être rachetée par le consortium mené par la Royal Bank of Scotland, a vendu des obligations Eco 3Plus de la Banque mondiale pour un montant d’environ 150 millions d’euros dans le mois qui a suivi leur mise sur le marché le 17 septembre, a déclaré Frans Kuijlaars, Premier vice-président et responsable des ventes au Benelux pour les marchés d’ABN AMRO.
Ces obligations, avec un rendement minimum garanti de 3 %, permettent de financer des projets de lutte contre la pauvreté de la Banque mondiale et sont liées à la performance d’un indice de sociétés spécialisées dans les problèmes climatiques et l’environnement.
« L’expérience nous a montré que les investisseurs s’intéressent réellement à la viabilité écologique et aux investissements verts », mais qu’ils s’attendent aussi à un bon rendement, a indiqué Kuijlaars. « Nous estimons qu’il n’est pas nécessaire de renoncer à obtenir un profit pour faire des investissements écologiques. C’est pourquoi la réussite de ce produit est basée sur l’attrait qu’il présente aux épargnants puisqu’il s’agit d’un produit vert, un produit sûr avec un rendement de base solide, plus un potentiel de hausse intéressant ».
Les sociétés figurant dans l’indice Eco d’ABN AMRO sont disséminées dans le monde entier et spécialisées dans huit domaines : l’eau, la gestion des déchets, la géothermie et les combustibles de remplacement, le platine et le palladium utilisés dans les convertisseurs catalytiques (équipement anti-pollution dans les automobiles), l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, le bioéthanol et l’énergie solaire.
L’investissement minimum dans les obligations à échéance de six ans Eco 3Plus de la Banque mondiale est de 1000 euros, mais la moyenne des investissements jusqu’à maintenant a été de 50 000 euros. Le rendement garanti de 3 % permet aux investisseurs de tirer profit d’un placement dans des sociétés respectueuses du climat, ce qui n’est offert nulle part ailleurs sans courir de risques, a ajouté Kuijlaars.
Ces obligations marquent la première fois où ABN AMRO a ouvert son réseau de distribution au détail à un émetteur extérieur pour ce type de produit. Bien qu’ABN AMRO ait parlé officieusement pendant un certain nombre d’années avec la Banque mondiale de la possibilité d’une collaboration pour l’émission d’obligations destinées au marché de détail, c’est seulement au mois de juillet dernier que des discussions concrètes ont eu lieu à propos de l’obligation Eco3 Plus, a indiqué Kuijlaars.
« Avec l’intérêt manifesté sur le marché néerlandais pour les produits verts, a-t-il ajouté, le développement de l’indice Eco par ABN AMRO et d’un produit de détail qui procurait un rendement minimum aux investisseurs, le moment était enfin venu pour cette obligation de la Banque mondiale ».
L’indice Eco est né des inquiétudes croissantes d’ABN AMRO face aux changements climatiques, a déclaré Suellen Lazarus, conseillère en chef chez ABN-AMRO. ABN AMRO, désignée en juin dernier par le Financial Times comme la Banque respectueuse de l’environnement de l’année, a créé un réseau virtuel appelé Marchés Eco. Ce réseau comprend différents secteurs d’activités, chacun spécialisé dans la mise au point de produits répondant aux défis soulevés par le changement climatique.
« En termes d’activité commerciale, nos clients recherchent une assistance pour faire face aux risques et aux possibilités présentés par le changement climatique. Nos clients désirent capitaliser sur ces opportunités et bénéficier de l’avantage d’être les premiers dans ce domaine, aussi développons-nous des produits qui permettent à nos clients de réagir. L’indice Eco est un des résultats de ce travail », a-t-elle dit.
Ce n’est pas une expérience isolée. Nous nous y sommes pleinement engagés et cette idée est présente dans toute notre organisation », a ajouté Kuijlaars.
Pour sa part, la Banque mondiale voulait utiliser son programme de financement comme « véhicule permettant de rehausser la visibilité de ce que fait réellement la Banque mondiale dans le monde, du fait que nous n’avons pas de budget pour ce type de publicité », a indiqué George Richardson, Principal agent financier de la Banque mondiale pour les marchés de capitaux.
ABN AMBRO a envoyé des brochures à 15 000 clients de banques privées et écrit directement à 100 000 épargnants décrivant l’obligation Eco 3Plus de la Banque mondiale, l’indice Eco et le type de projets que les obligations financeraient, comme l’amélioration de l’enseignement primaire aux Philippines, les investissements dans les domaines de la santé et de l’éducation au Brésil et la lutte contre la tuberculose et le VIH/SIDA en Russie.
Ces efforts ont permis de sensibiliser les Néerlandais à l’action de la Banque mondiale qui a pu ainsi « toucher un public familial », a déclaré Lazarus, de la banque ABN-AMRO. « Ils peuvent jouer un rôle dans les activités de la Banque mondiale. »