L’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, reconnaît le rôle essentiel du secteur privé dans la lutte contre la pauvreté en tant que levier de création d’emplois, de transformation économique et de mobilisation des ressources intérieures. Cependant, les marchés les plus complexes posent des risques et un degré d’incertitude accrus qui tendent à décourager les investissements du secteur privé. Pour répondre à ces incertitudes, le Guichet de promotion du secteur privé (ou PSW pour Private Sector Window) met à profit les ressources de l’IDA afin de mobiliser des investissements privés durables dans les pays les plus pauvres et les plus fragiles. Voici ce qu’il faut savoir sur le PSW en dix points :
1. Le PSW mobilise des investissements privés sur les marchés des pays les plus pauvres et les plus fragiles, permettant ainsi la réalisation de projets à fort impact qui, sans celui-ci, ne verraient pas le jour par manque de capitaux. Le PSW combine financements concessionnels et investissements privés de manière à atténuer divers risques — des risques de crédit aux risques politiques, en passant par les risques de dévaluation de la monnaie — dans des opérations d’investissement et de garantie financées par la Société financière internationale (SFI) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA).
2. Le PSW encourage le secteur privé à mettre en place des solutions de développement nouvelles et créatives dans les pays les plus vulnérables. Son soutien a permis de créer le premier fonds de capital-investissement ciblant les petites et moyennes entreprises (a) en République kirghize, de réaliser le premier projet d’énergie renouvelable à grande échelle à Djibouti, de lancer la première plateforme mondiale de partage des risques en faveur de financements pour « la base de la pyramide » (a) qui bénéficient aux pauvres, ou encore d’apporter des fonds de roulement indispensables à un groupe d’entreprises yéménites (a) qui produisent et distribuent des denrées alimentaires de base dans le pays.
3. Le PSW soutient la création d’emplois dans certains des pays les plus pauvres et les plus fragiles du monde. Les opérations soutenues par le PSW depuis 2018 devraient générer jusqu’à 1,3 million d’emplois directs, indirects ou induits dans les pays IDA et les pays en situation de fragilité, conflit et violence. Les projets qui ont reçu l’appui du PSW ont aidé à créer des emplois à grande échelle, à maintenir les moyens de subsistance des populations, à favoriser l’autonomie des femmes, à assurer la sécurité alimentaire et à promouvoir les énergies renouvelables dans les environnements les plus difficiles, soutenant ainsi la création et l’approfondissement de marchés essentiels à la croissance.
4. Le PSW permet aux investisseurs privés et aux entreprises de contribuer de manière cruciale au financement de la transition vers une économie décarbonée sur les marchés vulnérables. L’action climatique exige des financements importants et à grande échelle. Or, les ressources publiques ne suffiront pas à elles seules à relever ce défi, ce qui nécessite impérativement la mobilisation de capitaux privés. Le PSW renforce l’action climatique (a) en soutenant les solutions d'atténuation des risques offertes par la MIGA dans le domaine des énergies renouvelables et en permettant àla SFI d’accroître ses financements en faveur d’investissements pour le climat. Les projets soutenus par le PSW en matière de finance climatique peuvent apporter des enseignements précieux pour la mise en application du programme de la Banque mondiale sur l’enjeu « transition, efficacité et accès énergétiques » mené dans le cadre de son processus d'évolution.
5. Le PSW contribue, en temps de crise, à préserver des gains difficilement acquis sur la voie du développement. Les gouvernements des pays les plus pauvres et les plus fragiles n’ont en général pas de marge budgétaire suffisante pour aider la population à affronter l’impact d’une crise. En soutenant l’activité économique et en aidant les entreprises à poursuivre leurs activités durant les périodes difficiles, le PSW peut servir de levier pour préserver les emplois et les moyens de subsistance.
6. Chaque dollar du PSW a permis de mobiliser 5,2 dollars d’investissements supplémentaires auprès du secteur privé, avec à la clé plus de 20 milliards de dollars de nouveaux financements au profit des pays à faible revenu et des États fragiles. Dans la droite ligne des efforts d'évolution de la Banque mondiale et de la priorité donnée à la mobilisation du secteur privé, les opérations soutenues par le PSW permettent d’attirer des capitaux privés pour financer des projets de développement à fort impact. Les besoins dépassant les budgets des pays en développement et les montants mis à disposition par les donateurs, il est indispensable de parvenir à mobiliser toutes les sources possibles de financement, d’innovation et d'expertise. Face à un tel défi, le PSW est l’un des instruments par lesquels l’IDA donne aux pays les moyens d’attirer et gérer des investissements privés durables, contribuant ainsi à garantir des règles du jeu équitables pour les plus pauvres.
7. Tous les projets soutenus par le PSW sont passés au crible de leur impact sur le développement. Les indicateurs d’impact sur le développement du PSW sont alignés sur les objectifs de l’IDA ; ils sont mesurés à l’aune d’un cadre de résultats qui met l’accent sur la mobilisation de financements privés, la création de marchés et le nombre d’emplois créés.
8. Les projets soutenus par le PSW produisent un impact remarquable. Les notes obtenues à ce jour par les projets du PSW — telles qu’évaluées par le cadre de mesure et de suivi de l’impact attendu (AIMM) (a) de la SFI et par l’outil de comparaison des études d’impact et des évaluations de projet (IMPACT) de la MIGA — sont plus élevées que celles des projets de la SFI et de la MIGA non financés par le PSW. Par exemple, l’enveloppe du PSW dédiée aux PME (a) permet d’investir dans des fonds de participation privés axés sur les PME et opérant dans les pays servis par le PSW. Dans ces pays, les PME sont en effet souvent trop grandes pour les institutions de microfinance et trop petites pour les banques commerciales. De l’Asie centrale à l’Afrique de l’Ouest, les ressources du PSW investies dans des fonds de capital-investissement centrés sur les PME aident ces entreprises à lever des capitaux, tout en permettant d’attirer d’autres investisseurs et de développer un écosystème de financement sur des marchés difficiles.
9. Le PSW n’est utilisé qu'en cas de nécessité. Le PSW est une source de cofinancements et de garanties qui servent à réduire les risques et permettent à la SFI et à la MIGA d’appuyer des projets qui ne satisfont pas à leurs critères habituels d’acceptabilité du risque et de viabilité financière. Les projets doivent répondre à des critères rigoureux pour être retenus et bénéficier de l’aide du PSW dans les pays admissibles. Ils doivent notamment se conformer aux principes renforcés des institutions de financement du développement sur les financements concessionnels mixtes pour des projets du secteur privé (a), ainsi qu'aux stratégies nationales et aux priorités sectorielles. Les projets sont également soigneusement examinés par les représentants de l’IDA afin de veiller à leur cohérence avec les stratégies de la Banque mondiale et de l’IDA et au degré de concessionnalité, et d’éviter tout effet de distorsion sur les marchés privés. Ils sont en outre soumis à l’approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale.
10. La transparence et la bonne gouvernance sont essentielles à l'utilisation efficace et efficiente des ressources de l'IDA, et cela vaut aussi pour le PSW. La SFI et la MIGA rendent publics tous les investissements et toutes les garanties soutenus par le PSW. La liste complète des projets financés par le PSW est également accessible au public sur le site web de l’IDA.