La Banque mondiale annonce qu'elle lancera au moins 15 programmes au cours des 18 prochains mois afin d’infléchir de manière décisive la courbe des émissions de méthane.
Ces efforts résolus visent à réduire de plus de 10 millions de tonnes les émissions de méthane (sur la durée de vie des investissements).
Face au danger du réchauffement planétaire, la lutte contre le méthane est l’une des stratégies les plus rentables pour contenir la hausse des températures mondiales et soutenir les milliards de personnes exposées au changement climatique. C’est un élément essentiel du plan de la Banque mondiale pour l’action climatique et de sa vision pour un monde sans pauvreté sur une planète vivable.
Les nouveaux programmes nationaux pourront s'appuyer sur la réussite de projets pilotes qui ont apporté des solutions transformatrices dans les domaines de la riziculture, de l’élevage et de la gestion des déchets. Ces activités ont permis d’améliorer la gestion de l’eau dans les rizières et la transformation de la paille de riz en compost ; de promouvoir des systèmes d'élevage durables grâce à de meilleures pratiques d'alimentation du bétail, de sélection des animaux et de traitement du lisier ; et de détourner les déchets organiques des décharges tout en gérant plus efficacement les biogaz.
En déployant les meilleures technologies disponibles, ces programmes sont en mesure de réduire de 40 % les émissions de méthane provenant de la riziculture, de plus de 30 % celles provenant de l’élevage, et de plus de 80 % les émissions issues des déchets.
Cette approche globale de la lutte contre le méthane apporte un triple dividende : la réduction des émissions, le renforcement de la résilience et l'amélioration des moyens de subsistance.
Avec un effet de réchauffement 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone, le méthane est un contributeur majeur au changement climatique. L’enjeu du méthane est pourtant moins bien compris et jugé moins prioritaire que le CO2. Bien trop faibles, les financements destinés à la réduction des émissions de méthane représentant moins de 2 % du montant total des financements climatiques mondiaux.
La Banque s'attachera également à appuyer des interventions précoces là où les émissions de méthane sont appelées à augmenter fortement, à fournir des analyses pour guider l’élaboration des politiques publiques et l'action dans les pays, et à favoriser la mobilisation de financements. Elle prévoit d’augmenter considérablement ses financements pour la réduction des émissions de méthane entre 2024 et 2030, à travers ses instruments dédiés au secteur public et au secteur privé.
Ces efforts seront complétés par des solutions simples et efficaces pour réduire les émissions de méthane provenant du secteur électrique. La Banque mondiale travaille avec l'Allemagne, la Norvège, les États-Unis, les Émirats arabes unis et le secteur privé pour intensifier les efforts réalisés depuis longtemps pour réduire considérablement les émissions de méthane dans l'ensemble de la chaîne de valeur de l’électricité.
Dans ce cadre, la Banque mondiale lance deux programmes de partenariat afin d’accélérer l’action contre le méthane : le programme mondial de réduction du méthane pour le développement, une plateforme pour la réduction du méthane dans l'agriculture et les déchets, et le Partenariat mondial pour le torchage et la réduction du méthane, qui se concentre sur la réduction des fuites de méthane associées à l'extraction du pétrole.