Le Groupe de la Banque mondiale a annoncé aujourd’hui une série de mesures nouvelles et d’une large portée, destinées à aider les pays à répondre rapidement et efficacement aux crises de plus en plus nombreuses.
Lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, Ajay Banga a annoncé la mise en place d’une large gamme d’instruments pour la préparation aux crises, la riposte et le redressement, parmi lesquels : 1) la suspension des paiements au titre de la dette ; 2) la réorientation des financements ; 3) le rattachement de la préparation aux crises à l’octroi des financements ; 4); l’appui aux projets de développement avec le concours du secteur privé ; et 5) la mise en place d’une assurance renforcée contre les catastrophes sans un alourdissement correspondant de la dette.
Le Groupe de la Banque mondiale a pour objectif de créer un monde sans pauvreté sur une planète habitable. Nous œuvrons pour que les populations soient mieux préparées aux menaces de toutes sortes en partageant notre expertise, en renforçant la résilience et en fournissant des assurances contre les risques.
Les interventions envisagées dans la nouvelle panoplie consistent notamment à :
1. Proposer une pause dans le remboursement de la dette pour permettre aux pays de se concentrer sur ce qui importe, plutôt que de s’inquiéter de ce qu’il faut payer : le Groupe de la Banque mondiale va instituer des clauses de suspension temporaire du paiement de la dette après un choc climatique pour permettre aux pays de mettre toute leur énergie à répondre aux besoins urgents de leurs populations et non à rembourser la dette. Ce dispositif accordera aux pays les plus vulnérables une trêve dans le remboursement de leur dette en cas de crise ou de catastrophe. Ces nouvelles clauses seront d’abord appliquées aux clients les plus vulnérables, et nous entendons tirer les enseignements de l’expérience et travailler avec toutes les parties prenantes pour en élargir la couverture.
2. Donner aux pays une nouvelle marge de manœuvre pour réaffecter rapidement une partie de leurs ressources aux interventions d’urgence, afin que les fonds soient immédiatement accessibles : le Groupe de la Banque mondiale va mettre en place un nouvel outil d’intervention rapide offrant à tous les pays clients la possibilité de réaffecter immédiatement une partie de leur portefeuille de prêts afin de répondre à des besoins urgents en cas de crise, par exemple en redéployant des fonds non décaissés destinés à des projets d’infrastructure à long terme pour réagir sans tarder face à une catastrophe.
3. Aider les gouvernements à mettre en place des systèmes d’anticipation des situations d’urgence pour qu’ils soient prêts à réagir dès le premier jour : pour permettre à un plus grand nombre de pays d’instaurer des systèmes de gestion des situations d’urgence et de disposer de financements à décaissement rapide en temps de crise, le Groupe de la Banque mondiale rattachera de plus en plus les investissements dans la prévention et la préparation au financement du soutien aux ripostes aux catastrophes et aux crises. Nous renforcerons également l’expertise et le soutien analytique que nous mettons à la disposition de tous les pays pour l’élaboration de stratégies de préparation aux crises et de financement des ripostes.
4. Fournir de nouvelles formes d’assurances qui soutiendront les projets de développement, permettant ainsi aux activités de reprendre rapidement : le Groupe de la Banque mondiale révisera ses outils pour soutenir plus efficacement les clients du secteur privé dans la préparation et la réponse aux crises. Les entreprises pourront poursuivre leurs activités et protéger les emplois, renforçant ainsi leur résilience et leur viabilité à long terme. L’Agence multilatérale de garantie des investissements s’est associée au secteur privé de l’assurance dans le cadre d’un partenariat public-privé, le Forum pour le développement de l’assurance, dans le but de proposer une solution novatrice : l’assurance paramétrique ; pour sa part, la Société financière internationale a mis au point un dispositif de réponse aux crises piloté par le secteur privé afin d’aider les institutions financières à faire face aux conséquences des catastrophes naturelles dues au changement climatique.
5. Mettre en place une assurance renforcée contre les catastrophes pour fournir des ressources sans alourdir la dette : le Groupe de la Banque mondiale renforcera ses solutions d’assurance contre les catastrophes, telles que les obligations catastrophe, donnant à tous les pays la possibilité d’intégrer cette assurance dans les produits de prêt. Étant donné que cette assurance n’est pas à la portée de tous les pays, nous travaillerons avec les bailleurs de fonds pour rendre ces produits économiquement accessibles aux pays à faible revenu, notamment au moyen de financements permettant de réduire le coût des primes d’assurance. Les produits d’assurance renforcée contre les catastrophes ainsi promus pourront fournir des ressources aux pays frappés sans alourdir leur dette.
L’ensemble de ces mesures mettrait à la disposition de tous les pays des milliards de dollars pour répondre aux crises.