La reprise en Afrique subsaharienne en 2021 restera entravée par les faibles taux de vaccination et le manque de ressources pour continuer à apporter des aides financières aux entreprises et aux ménages vulnérables. La pandémie continue de toucher durement les populations africaines, avec des répercussions qui ont entraîné jusqu’à 40 millions d’individus dans l’extrême pauvreté. Les femmes, les jeunes, les travailleurs peu qualifiés et ceux employés dans le secteur informel sont particulièrement pénalisés faute d’accès à des filets sociaux et des sources de revenus.
Un déploiement plus rapide des vaccins permettrait d’accélérer la croissance régionale pour l’amener à 5,1 % en 2022 et 5,4 % en 2023, l’allègement plus précoce des mesures de confinement conduisant à une hausse des dépenses. Selon les estimations de la Banque mondiale, chaque mois de retard dans la vaccination se traduit par une perte de 13,8 milliards de dollars sur le PIB africain.
Face à la crise de la COVID, le Groupe de la Banque mondiale a engagé plus de 157 milliards de dollars de financements afin de remédier aux répercussions de la pandémie. Sur ce montant, plus de 39 milliards de dollars ont aidé les pays africains à renforcer les systèmes et services de santé, mettre en place et étendre des filets de protection sociale, et atténuer les conséquences économiques de la crise. D’autres projets sont en préparation pour l’exercice 2022.
Cette riposte s’articule autour de quatre axes principaux : sauver des vies, protéger les populations pauvres, préserver et créer des emplois, et reconstruire sur de meilleures bases.
Sauver des vies
La Banque mondiale s’est mobilisée rapidement pour aider les pays africains à renforcer leur action contre la pandémie et leurs systèmes de santé, avant d’intensifier ses efforts sur le front de l’achat et du déploiement des vaccins anti-COVID. Alors qu’un grand nombre de pays africains ont mis en place des plans de vaccination, l'approvisionnement en doses suffisantes est une priorité pour la région.
- La Banque mondiale a alloué 2,92 milliards de dollars pour l’achat et la distribution de vaccins contre la COVID-19 dans 41 pays d’Afrique subsaharienne (a).
- Ces financements viennent compléter les projets d’urgence COVID-19 lancés dans 36 pays (pour un montant total de 988 millions de dollars) avec l’objectif de renforcer la prévention, améliorer le dépistage et procurer du matériel médical (respirateurs portables, concentrateurs d'oxygène, équipements de protection individuelle, masques). Ces projets portent également sur l’amélioration des structures de soins, des campagnes de sensibilisation communautaire, des systèmes de santé et de la coordination.
- Alors qu’à peine plus de 4 % de la population africaine est vaccinée, la Banque mondiale collabore avec l’Union africaine dans le cadre du Fonds pour l’acquisition de vaccins en Afrique (AVAT), lequel permettra aux pays d’acheter et de déployer des vaccins au profit de 400 millions de personnes. Les livraisons de vaccins Johnson&Johnson sous l'égide de l’AVAT ont commencé la première semaine du mois d’août 2021, et 5 millions de doses ont été livrées dès le premier mois de mise en œuvre de cette initiative. L'approvisionnement se poursuit conformément aux calendriers de livraison : à la date du 5 novembre, 13,54 millions de doses avaient déjà été acheminées dans les pays d’Afrique et de la Communauté caribéenne. Sur les 13,12 millions de vaccins fournis à l’Afrique, 10,36 millions sont financés (ou seront pris en charge rétroactivement) par des projets de la Banque mondiale dans 26 pays.