Les Nations unies estiment que chaque année, 1 000 milliards de dollars sont versés en pots-de-vin et 2 600 milliards de dollars sont volés à cause de la corruption. Ces montants totalisent 5 % du PIB mondial annuel. En outre, dans les pays en développement, les fonds perdus à cause de la corruption représenteraient dix fois le montant de l'aide publique au développement. Les marchés publics représentent une part importante des dépenses publiques : l'OCDE estime que les pays leur consacrent en moyenne 13 à 20 % de leur PIB. Le rapport de l'OCDE sur la corruption transnationale (2014) indique que plus de la moitié des cas de corruption à l'étranger découlent d’efforts déployés pour obtenir des contrats publics. La relation inverse entre la corruption et les résultats des efforts de développement a été bien établie : la corruption décourage l'investissement et entrave la croissance économique, exacerbe les inégalités de revenus, augmente le coût des services publics, diminue la confiance dans les institutions publiques et accroît l'instabilité politique.
Les coûts directs de la corruption comprennent la perte de fonds publics due aux erreurs d'affectation ou à la hausse des dépenses, et la baisse de la qualité des biens, des services et des travaux (OCDE, 2015a). Les personnes qui versent des pots-de-vin cherchent à récupérer leur mise en gonflant les prix, en facturant des travaux non exécutés, en ne respectant pas les normes contractuelles, en réduisant la qualité des travaux ou en utilisant des matériaux de qualité inférieure, dans le cas de marchés publics de travaux. Il en résulte des coûts exagérés et une diminution de la qualité. Une étude de l'OCDE et de la Banque mondiale montre que la corruption dans les secteurs des infrastructures et des industries extractives entraîne une mauvaise affectation des fonds publics et des services de qualité inférieure et insuffisante (OCDE, 2015a). Bien qu'il soit difficile de mesurer le coût exact de la corruption en raison de sa clandestinité, il a été estimé qu'entre 10 et 30 % des investissements dans les projets de construction financés par des fonds publics peuvent être perdus en raison d'une mauvaise gestion et de la corruption (COST, 2012), et qu’il n’est pas rare que les pertes estimées dues à la corruption atteignent de 20 à 30 % de la valeur des projets (Wells, 2014 ; Stansbury, 2005).
Cette rencontre casse-croûte permettra d’examiner les nouvelles technologies les plus prometteuses qui peuvent servir à détecter et à prévenir la fraude et la corruption dans les marchés publics.
Ce que vous apprendrez :
1) les avantages de la détection précoce de la fraude et de la corruption dans les marchés publics, et les technologies utiles à cette fin ;
2) les possibilités et les avantages que présentent les outils numériques pour combattre la fraude et la corruption dans les marchés publics ;
3) comment rendre la technologie plus efficace en l’associant à des méthodes traditionnelles, et en l’intégrant à des éléments « analogiques » de la réforme.