Les perspectives économiques de la Tunisie restent hautement incertaines. La reprise économique a été relativement modeste en 2021. Les problèmes de viabilité de la dette sont restés aigus en raison de l’augmentation des déficits budgétaires et des besoins de financement. En tant qu’importateur net d’énergie et de céréales, la Tunisie est vulnérable aux flambées des prix mondiaux des produits de base. Pour accélérer la reprise et préserver la stabilité macroéconomique, des réformes structurelles doivent être mises en œuvre au plus tôt.
Évolutions récentes
Selon les estimations, le PIB a augmenté de 2,9 % en 2021, les restrictions à la circulation imposées à travers le pays ayant été assouplies à la faveur de la maîtrise de la propagation de la COVID-19 dès le second semestre de l’année et de l’accroissement de la couverture vaccinale. La reprise économique a été relativement modeste, compte tenu de la forte contraction du PIB en 2020 qui, à 9,2 %, a été la plus forte de la région MENA. Les principaux déterminants de cette modeste reprise sont notamment la dépendance relative de l’économie à l’égard du tourisme, l’espace budgétaire limité et l’environnement économique difficile, notamment les restrictions à l’investissement et la concurrence.
Les résultats sur le marché du travail restent limités. Le taux de chômage déjà élevé a atteint 18,4 % au 3e trimestre 2021, conjugué à une légère diminution de l’activité sur le marché du travail. Le chômage est particulièrement élevé chez les jeunes, les femmes et dans l’ouest du pays.
Perspectives
Selon les projections, le taux de croissance devrait atteindre 3 % en 2022, à la faveur d’une reprise progressive de l’économie mondiale après la pandémie. Cependant, ce taux ne devrait pas encore permettre à la production de retrouver ses niveaux de 2019, avant la pandémie. La croissance devrait à terme gagner du terrain, mais elle resterait modeste à moyen terme, autour de 3,5 % par an, en raison des faiblesses structurelles préexistantes ainsi que des conséquences économiques et de l’incertitude entourant la guerre en Ukraine et les sanctions connexes.
Le taux de pauvreté devrait atteindre 3,4 % en 2022 et 3,1 % en 2023 si l’on utilise le seuil de 3,2 dollars (PPA de 2011). La proportion des personnes pauvres et vulnérables au seuil de 5,5 dollars (PPA de 2011) devrait diminuer, passant de 18,9 % en 2022 à 17,7 % en 2023, mais ne devrait pas retrouver ses niveaux d’avant la crise avant 2024.