Alors que la pandémie de COVID-19 se poursuit et que les troubles sociopolitiques augmentent, les perspectives économiques et budgétaires de la Tunisie s’assombrissent. La reprise nécessitera une stabilité accrue et un effort collectif national pour remettre l’économie sur les rails.
Le PIB réel s’est contracté de 8,8 % en 2020 en raison de la forte baisse de la demande intérieure et exté- rieure induite par la pandémie. Avec une contrac-tion de 9,3 %, l’industrie manufacturière, pierre angulaire de l’économie tunisienne, a été durement touchée. La baisse de 80 % des arrivées de passagers a également entraîné le ralentissement du tourisme et des transports. D’après les sondages, près d’un quart des entreprises du secteur formel (23,6 %), principalement dans le secteur des services, avaient temporairement ou définitivement fermé leurs portes à la fin de 2020. Ces fermetures ont eu pour effet d’aggraver le chômage, qui a atteint 17,4 % fin 2020, contre 14,9 % avant la pandémie.
Cette augmentation n’est toutefois pas suffisante pour ramener la production aux niveaux pré-pandémiques de 2019. Après cette hausse tem-poraire, la croissance devrait revenir à une trajec-toire plus modérée, avec une expansion d’environ 2 % d’ici à 2023, compte tenu des carences struc-turelles préexistantes et de la reprise mondiale progressive après la pandémie. Ces estimations sont assorties d’importants risques de dégradation de la situation. Le rythme de la reprise dépendra de l’ampleur de la pandémie en 2021, du déploie-ment de la vaccination en Tunisie et chez ses princi-paux partenaires commerciaux, ainsi que des mesures prises pour atténuer l’impact de la pandé-mie sur les ménages et les entreprises.