Perspectives
L’économie devrait connaître une croissance modeste de 2,0 % en 2016 grâce à une hausse de la consommation publique (de 10,1 %) suite à la négociation d’augmentations de salaires et à l’investissement (en hausse de 4,5 %). A moyen terme, la croissance économique devrait progresser, respectivement, à 3,0 et 3,7 % en 2017 et 2018 dans un scénario qui associerait une accélération des réformes structurelles, une amélioration de la sécurité au niveau national et régional (dont un début de normalisation en Libye notamment), une plus grande stabilité sociale et une augmentation modérée de la demande extérieure.
La baisse des recettes fiscales au 1er semestre 2016 a été compensée par la vente de licences 4G et les transferts de fonds excédentaires détenus par la Banque Centrale de Tunisie. Mais les subventions à l’énergie et les transferts nets à la Société tunisienne des industries de raffinage ont augmenté de 0,1 point de pourcentage de PIB. De plus environ 0,6 % du PIB ont été transférés à la caisse de retraite de l’État, qui est structurellement déficitaire, pour couvrir ses besoins de liquidités. Globalement, les données de la première moitié de l’année indiquent que le déficit budgétaire pourrait être de 1 point de pourcentage du PIB supérieur à celui initialement prévu au budget (4,6 % du PIB) si aucune mesure compensatoire n’est prise pour maintenir le déficit structurel en dessous de 4 % (indice de référence de la nouvelle Facilité élargie de crédit du FMI). À moyen terme, maîtriser la hausse de la masse salariale des services publics et élargir l’assiette fiscale sont indispensables pour assurer la viabilité budgétaire et se ménager la possibilité d’engager d’autres dépenses d’investissement.
Sur le plan extérieur, le déficit de la balance des opérations courantes devrait se réduire à 7,7 % du PIB en 2016, la baisse des exportations compensant en partie le recul des importations. À moyen terme, la reprise progressive des envois de fonds et du commerce des services devrait être profitable à la balance des opérations courantes qui serait progressivement ramenée à 6,4 % du PIB en 2017-2018.