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Rapport de suivi sur l’économie sud-africaine: la politique budgétaire et la redistribution des revenus dans une société inégalitaire

Dernier numéro: 
  • Novembre 2014


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LES POINTS MARQUANTS
  • Grâce au recours à l’impôt et aux aides sociales, 3,6 millions de Sud-Africains sont sortis de la pauvreté et les inégalités de revenu ont été réduites de près d’un quart en 2010-2011
  • L’utilisation de mécanismes budgétaires et fiscaux a eu des résultats plus positifs pour réduire les inégalités en Afrique du Sud que dans onze pays comparables
  • Pour que L’Afrique du Sud vienne à bout des inégalités et de son haut niveau de pauvreté, cette politique budgétaire devra être accompagnée d’une croissance économique plus inclusive, d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité

PRETORIA, le 4 novembre 2014-Selon un récent rapport du Groupe de la Banque mondiale (GBM) plus de trois millions et demi de Sud-Africains sont sortis de la pauvreté grâce à une politique fiscale qui taxe les plus riches afin d’accroître les recettes fiscales, et ainsi financer des dépenses sociales pour augmenter le revenu des plus pauvres.

Le Rapport de suivi sur la situation économique en Afrique du Sud a cherché à déterminer si la politique budgétaire et fiscale contribuait réellement à réduire la pauvreté et les inégalités.  Il s’appuie sur une approche innovante qui recoupe les données recueillies auprès des ménages avec celles issues du budget de l’État, afin de répondre à deux questions principales : comment les impôts et les dépenses publiques redistribuent les revenus entre les riches et les pauvres ? Et quel est leur impact sur la pauvreté et les inégalités ?

Dans un contexte de déficit budgétaire et de niveau d’endettement plus élevés, le rapport souligne que le gouvernement doit mobiliser efficacement toutes les ressources dont il dispose pour combattre la pauvreté et les inégalités. 


« Nous espérons que cette analyse alimente et approfondisse le débat actuel sur la nécessité de politiques publiques plus ambitieuses pour s’attaquer au double défi posé par le niveau élevé de la pauvreté et des inégalités en Afrique du Sud, malgré une politique budgétaire efficace dans ce domaine  »
Asad Alam

Asad Alam

Directeur des opérations de la Banque mondiale pour l’Afrique du Sud

Pour Asad Alam, directeur des opérations du GBM pour l’Afrique du Sud, ce rapport s’attaque aux défis les plus urgents de ce pays, en évaluant la contribution des politiques publiques au Plan national de développement (NDP en anglais), qui ambitionne d’éliminer la pauvreté extrême et de réduire les inégalités. « Nous espérons que cette analyse alimente et approfondisse le débat actuel sur la nécessité de politiques publiques plus ambitieuses pour s’attaquer au double défi posé par le niveau élevé de la pauvreté et des inégalités en Afrique du Sud, malgré une politique budgétaire efficace dans ce domaine », a-t-il notamment souligné.

Le rapport démontre que les plus pauvres bénéficient réellement des programmes de dépenses sociales en Afrique du Sud. Environ 70% des aides sociales et 54% des dépenses d’éducation et de santé dans le pays sont effectivement allouées à la moitié la plus pauvre de la population. Les transferts monétaires et la gratuité des services essentiels accroissent de 2,5 dollars par jour (en parité de pouvoir d’achat) les revenus de quelque 3,6 millions de personnes. Le taux de pauvreté calculé en fonction de la part de la population vivant avec 1,25 dollars par jour ou moins a diminué de moitié, passant de 34,4 % à 16,5%. Ce sont les allocations familiales et les retraites des personnes âgées qui ont contribué le plus à réduire la pauvreté.

La politique budgétaire, qui prend en compte les différences de revenu, contribue donc à réduire les inégalités. Cela passe par des politiques imposant davantage les revenus des plus riches et multipliant par plus de 10 les revenus des plus pauvres via les dépenses sociales. Avant impôt et les transferts sociaux, le revenu des 10% les plus riches de la population sont plus de mille fois supérieurs à ceux des 10% les plus pauvres. Après impôt et prestations sociales, cet écart se réduit fortement puisque les revenus des 10% les plus riches ne sont plus que 66 fois supérieurs à ceux des 10% les plus pauvres. Cela se traduit par un coefficient de Gini (qui varie entre 0 correspondant à une « égalité parfaite » et 1 représentant une « inégalité parfaite ») d’une valeur de 0,77 avant impôt et prestations sociales et de 0,59 après prélèvements fiscaux et transferts sociaux.

Le rapport conclut également que ces politiques de redistribution enregistrent de meilleurs résultats en Afrique du Sud que dans d’autre pays comparables comme le Brésil, le Mexique, l’Argentine, l’Indonésie ou l’Ethiopie. Malgré ces avancées notables en terme de politique budgétaire, le niveau des inégalités reste bien plus élevé en Afrique du Sud que dans la plupart des autres pays du monde, en raison des écarts considérables de revenus avant redistribution.

Catriona Purfield, économiste principale du GBM pour l’Afrique du Sud a indiqué que d’autres modes d’intervention publique doivent s’ajouter aux politiques budgétaire et fiscale actuelles pour continuer à réduire les inégalités économiques.


« Les politiques budgétaires et fiscales ont déjà beaucoup contribué à redistribuer les revenus en Afrique du Sud. Mais réduire les défis de la pauvreté et des inégalités dans un contexte de marges budgétaires plus réduites nécessitera une croissance économique plus forte et inclusive, de meilleurs emplois, et des services publics plus performants »
Catriona Purfield

Catriona Purfield

Économiste principale du GBM pour l’Afrique du Sud

E-book 

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